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Le tourisme au Maroc : Le monde des paradoxes

Le tourisme au Maroc : Le monde des paradoxes

En adoptant à la fin des années soixante le tourisme comme un des secteurs prioritaires de ses choix économiques, le Maroc était considéré à l’époque comme une destination méditerranéenne pionnière du nouveau tourisme d’alors, devançant tous les autres pays de la rive sud de la Méditerranée y compris la Tunisie. Il a cependant peu bénéficié de ce placement précoce sur le marché touristique mondial puisque vers la fin du siècle dernier (1999) avec 3,9 millions d’arrivées de touristes internationaux, il se situait en quatrième position après la Turquie (6,8 millions), la Tunisie (4,8 millions) et l’Egypte (4,4 millions)1. Aujourd’hui, la situation a sensiblement changé et continue à évoluer positivement, mais la longue traversée du désert que le tourisme marocain a vécu malgré des atouts considérables reste l’un des nombreux paradoxes qui caractérisent le tourisme au Maroc et qu’on peut ramener à cinq.

1. Un riche potentiel mais une réussite commerciale mitigée

Le premier de ces paradoxes a trait à la forte richesse de ses potentialités qui ne s’est pourtant pas traduite de façon précoce par une réussite commerciale évidente. Un long littoral d’une grande qualité, notamment sur sa façade méditerranéenne, une culture riche et diversifiée à la fois urbaine et rurale, matérielle héritée des siècles passés, et immatérielle basée sur la vie quotidienne des habitants, des milieux naturels parfois fortement humanisés et d’une grande diversité constituent à l'évidence des atouts incontestables. Chronologiquement ce sont les centres d’intérêts naturels et culturels qui ont attiré les premiers visiteurs étrangers au Maroc. Le motif balnéaire n’est intervenu que par la suite.

a) La richesse du potentiel (Figure 1).

• Un fort potentiel naturel, malgré quelques contraintes climatiques…

En tant qu’espace de loisirs et de tourisme, l’intérieur du Maroc souffre d’un seul handicap qui est le climat, mais qui parfois devient un atout.

Les zones ne connaissant pas de fortes chaleurs estivales et limitées par la courbe de la moyenne du maxima 32°de juillet connaissent une certaine extension sur une partie du littoral, et la dorsale montagneuse (Moyen Atlas et axe central du Haut Atlas). Le reste de l’intérieur du pays, aussi bien au sud de l’Atlas qu’entre celui-ci et le littoral, est soumis à des températures assez élevées en été. C’est aussi dans le Maroc intérieur et du sud (mis à part les régions montagneuses) que la durée moyenne de l’insolation annuelle en heures est la plus élevée : plus de 3000 h et au-delà de 3500 h pour le Sud.

Mais cette même insolation devient un atout en hiver et au printemps, lorsqu’elle est soutenue toute l’année comme à Ouarzazate. C’est également le cas de la faiblesse des précipitations qui, si elle constitue un handicap pour l’agriculture, devient un atout pour le tourisme. Au sud de l’Atlas, le nombre de jours recevant des précipitations entre 6h et 18 h. ne dépasse pas 30 jours et tombe jusqu’à moins de 20 jours. Le Maroc moyen atlantique enregistre moins de 50 jours de précipitation.

Cependant, on se trouve loin du climat torride et pénible d’autres pays voisins qui confine le tourisme sur une mince frange littorale. La dorsale montagneuse contribue à rafraîchir ce climat et offre même un certain confort climatique sauf en hiver où les températures peuvent baisser considérablement.

Ces hivers connaissent des chutes de neiges appréciables et dotent la montagne d’un attrait supplémentaire. La juxtaposition de ces régions de neige à des zones désertiques aux fortes chaleurs et à l’insolation excessive donne à ces dernières régions un attrait plutôt qu’une limite au développement du tourisme. Le produit touristique marocain offert accorde une place importante à la « découverte du désert » et aux voyages de types « aventure ».

SOURCE WEB PAR ACADEMIA

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