Tourisme Les bazaristes marrakchis sortent de leurs gonds
● Les bazaristes dénoncent les pratiques illégales de certains guides.
● Les touristes sont dirigés vers certains bazars privilégiés favorisés par les tour-opérateurs et les agences de voyages.
Les TO et les agences de voyages percevraient des commissions de la part de certains bazars.
L’Association des commerçants et exportateurs des produits d’artisanat de Marrakech est sortie de ses gonds pour dénoncer ce qu’elle qualifie de «Mafia du tourisme» dans la Cité ocre et faire part de son ras-le-bol face aux pratiques déloyales auxquelles s’adonnent certains bazaristes en connivence avec des guides et des tour-opérateurs sans scrupules.
L’Association égrène une kyrielle de préjudices dont font l’objet au quotidien les bazaristes de la place Jamaâ El-Fna de la part de guides et de rabatteurs à la solde de bazars connus de tous dans la ville pour ces activités illégales. Les protestataires, qui se disent vivre des moments difficiles et qui n’arrivent plus à écouler leurs produits, s’indignent des pratiques imposées par ces accompagnateurs et qui consistent à rabattre les touristes vers les commerces et boutiques de leurs commanditaires moyennant des commissions.
Ils crient, dans ce contexte, haro sur les conséquences néfastes de ces pratiques, dénoncent fermement la passivité des autorités et des instances concernées et affirment que leur calvaire n’a que trop duré. «On ne peut que déplorer la situation critique dans laquelle végètent les bazaristes de la place Jamaâ El-Fna, dont un grand nombre vivote dans des conditions alarmantes à cause de l’absence de touristes», souligne avec amertume un bazariste. Outre la formule «All incusive» qui a envahi la plupart des unités hôtelières, les touristes sont dirigés uniquement, moyennant des commissions, vers trois ou quatre bazars de la ville, relève-t-il.
Le comble, poursuit notre interlocuteur, c’est qu’il y a des tour-opérateurs et des agences de voyages réceptifs qui sont impliqués eux aussi dans cette supercherie, faisant savoir à cet égard que ces T.O et agences de voyages perçoivent de la part de ces bazars des avances allant de 50 000 à 100 000 DH avant l’entame de chaque saison touristique.
«Il est grand temps pour les autorités de réagir afin de mettre un terme au préjudice qu’endurent les bazaristes de la place Jamaâ El-Fna qui continuent à souffrir le martyre. Une intervention énergique et sérieuse devrait être diligentée dans les plus brefs délais en vue de défendre les intérêts légitimes des bazaristes victimes d’une telle supercherie», insiste-t-il. En attendant qu’une solution soit trouvée par les pouvoirs publics, les bazars tournent au ralenti.
Les bazaristes confrontés à la concurrence
Les bazaristes subissent de plein fouet la concurrence. La majorité des produits sont fabriqués à la main par les artisans marocains. La matière première, le temps investi font que ces produits artisanaux sont bien souvent plus chers que les produits industriels. La concurrence est également préjudiciable à ce commerce local. D’autres pays comme la Chine, la Turquie et l’Espagne, offrent des produits à des prix plus accessibles. C’est pourquoi les bazaristes se tournent désormais vers la clientèle marocaine. Fort heureusement, les Marocains ont un intérêt grandissant pour leur artisanat et sont conscients des problèmes rencontrés par ce secteur d’activité.
Publié le : 3 Avril 2013 –
SOURCE WEB Par M. G., LE MATIN
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