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Harcèlement des touristes

Harcèlement des touristes

 

Gouvernance et mise à niveau ?

L’Association des bazaristes de Tafraout saisit la justice.

L’Association des vendeurs de produits de l’artisanat à Tafraout sort de ses gonds. N’offusquant pas les autorités, le phénomène du harcèlement des touristes qui fait rage dans la ville, l’a poussée à adresser des plaintes au pacha, au chef de la Gendarmerie Royale, au gouverneur, au Commandant de la Compagnie de la Gendarmerie Royale de Tiznit, au wali d’Agadir, au procureur du Roi près le tribunal de Tiznit et au procureur général de la Cour d’appel d’Agadir

 
Dans leurs plaintes, les commerçants des objets de l’artisanat égrènent une kyrielle de méfaits et préjudices subis au quotidien par leur activité. A commencer par l’état de « siège » infligé à leurs magasins, imposé par des meutes de faux guides et rabatteurs à la solde de deux bazars connus de tous pour ces pratiques déloyales

 
Les protestataires s’indignent du quadrillage systématique imposé à la ville par ces accompagnateurs illégaux, mis en faction au niveau des entrées de la cité. Pour que tout  touriste qui met pied dans la ville, n’échappe pas à leur traque dans le but de le rabattre vers les commerces de leurs commanditaires moyennant des commissions

 
« Pis, ajoutent ces commerçants, ces hors-la-loi poussent plus loin leur effronterie jusqu’à racoler devant nos commerces en nous piquant ainsi nos clients et nous privant, du coup,  de nos revenus. Et ce, au moment où nous sommes tenus, rappellent-ils, de régler des frais imparables relatifs aux loyers, électricité, eau, en sus de faire vivre les membres de nos familles que nous avons sur les bras». Les plaignants crient haro sur les conséquences néfastes de ces pratiques qui impactent négativement le taux de fréquentation et de retour de touristes  qui accuse une baisse continue. Les enquiquinements et talonnements répugnants assénés aux visiteurs par ces hordes de crampons n’ayant pas tardé à faire fuir les plus fidèles des clients de Tafraout qui ont fini par bouder la région et se diriger vers des cités plus clémentes et accueillantes où ce fléau est réprimé par la loi, lit-on dans cette la lettre

 
Aussi, les bazaristes lésés demandent-ils l’application par les autorités compétentes de la réglementation en vigueur, à savoir l’article 19 de la loi 30 /96 portant statut des accompagnateurs et de guides de tourisme qui sanctionne sévèrement l’usurpation de l’exercice de fonction. Ils demandent aussi que des mesures fermes soient prises pour assurer la quiétude des touristes durant leurs déplacements et visites des sites et leur protection de toutes sortes d’abus, d’extorsions et tracasseries

Ils évoquent, d’autre part, les recommandations du diagnostic réalisé par un bureau d’étude français, dans le cadre de l’accord de partenariat entre la région de l’Yser en France et celle de Souss-Massa-Draâ, visant la mise en place d’une stratégie de développement du Pays d’accueil touristique de la région de Tafraout

 
Cette étude érige la question de l’assainissement du secteur touristique de la ville, du harcèlement et de l’accompagnement touristique illicite,  en priorité qui ne souffre aucun retard, car ils plombent le décollage du tourisme et ne contribuent pas à l’amélioration de la qualité de l’accueil des visiteurs. Les protestataires prennent à témoin, en outre, dans leur missive,  pour stigmatiser ces agissements, le guide du Routard qui se fait écho dans sa page 532 consacrée à Tafraout,  de ce fléau. Il est à rappeler que ces commerçants n’en sont pas à leur première réclamation auprès des autorités locales

 
D’autres correspondances et une cascade de plaintes verbales ont été déjà adressées au pacha de la ville sur le même sujet. Sans jamais daigner bouger d’un iota. Voilà pourquoi les bazaristes ont décidé, aujourd’hui, de serrer les rangs en s’organisant en association et en appeler aux responsables de la province. Ils se disent déterminés à recourir à tous les modes de réclamation et de protestation légaux,  jusqu’à la restauration de l’ordre dans le secteur. 

 

Vendredi 20 Mai 2011

Source : web  Par  IDRISS OUCHAGOUR  LIBERATION