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Tourisme solidaire: Dans des zones reculées, des projets qui marchent!

Tourisme solidaire: Dans des zones reculées, des projets qui marchent!



Haut Atlas, Drâa, Ait Bouguemaz, théâtres d’expériences solidaires réussies Une partie des frais de voyages organisés par une association reversés à la population locale Ambulance collective, hammam, irrigation, collecte d’ordures... la vie de 7 villages a changé Le tourisme solidaire, c’est aussi des expériences humaines uniques en compagnie des populations locales comme les nomades de Ait Atta lors de la transhumance annuelle (Ph Said Marghadi) Il n’y a pas de recette magique pour réussir un projet communautaire autour du tourisme solidaire. Mais il existe au Maroc des expériences probantes, qui ont pris en compte les spécificités de chaque région, et qui pourraient inspirer d’autres. Aux environs de Tabant, dans la vallée de Ait Bouguemaz, un projet communautaire est né en 2015 dans le village de Zawyat Oulmzi à travers l’Association l’arbre du voyageur constituée par les villageois avec l’appui de l’écolodge local Touda. L’association met en place et gère les projets de développement dont le financement est assuré par une partie des revenus de l’écolodge et par les dons des clients qui séjournent dans la vallée dans le cadre du tourisme solidaire. Un écomusée, une bibliothèque dans le pensionnat de Tabant ainsi que d’autres projets ont été montés depuis et bénéficient à toute la population. Dans cette même perspective, chaque année, deux voyages solidaires sont organisés pour accompagner la communauté des nomades de Ait Atta lors de sa transhumance. Une partie des revenus de ces voyages revient à cette communauté de transhumants sous forme de matériel ou d’équipement. «La vie nomade est un équilibre qu’il faut maintenir. Le voyage de transhumance est organisé en petit groupe et les touristes  partagent la nourriture et la vie des nomades le plus authentiquement possible», explique Said Marghadi, gérant du Touda Ecolodge et organisateur du voyage. Dans la vallée d’Imlil, cette fois dans le Haut Atlas, l’un des plus anciens projets communautaires liés au tourisme solidaire a vu le jour avec la création de la Kasbah du Toubkal dans les années 95 et le tournage du film de Martin Scorsese «Kundun». Dans cette vallée, le tourisme de randonnée était saisonnier, et la communauté masculine de la vallée devait s’exiler chaque hiver vers les villes avoisinantes pour joindre les deux bouts. Proposée au départ par les frères Chris et Mike McHugo, propriétaires de la kasbah, puis adoptée et développée par la population locale, l’idée de consacrer une partie des revenus de la Kasbah en plus de la rémunération engendrée par les revenus du tournage du film a fait adhérer la communauté. L’Association bassins d’Imlil a été constituée, réunissant des représentants respectés de chacun des sept villages de la vallée. Les projets communautaires ont pris forme: une ambulance collective, puis un hammam dans le village, puis le développement de l’irrigation des cultures en terrasse, l’instauration d’un système de collecte d’ordures etc. La scolarisation des filles a été également un projet important dans cette zone, permettant à 170 filles de continuer leur scolarité depuis 2007. «Le plus important à mon sens a été de construire une amitié sincère et durable avec les habitants, basée sur le respect mutuel. Parfois cela prend des années avant de voir aboutir un projet. C’est inutile de faire des promesses, ce qui compte ce Le voyageur solidaire constitue un maillon de la chaîne de solidarité internationale en privilégiant le recours à des prestataires locaux lors de son voyage (restaurants, transports, artisans, hébergement…) et grâce aux 5% de part du prix de son séjour consacrés au financement de projets de développement dans le pays de destination sont les résultats qui confortent la crédibilité et garantissent la continuité des projets», insiste Mike McHugo, co-fondateur de Kasbah du Toubkal. C’est en effet un grand défi de faire adhérer toute la communauté pour faire aboutir un projet communautaire dont les retombées vont bénéficier à tous les membres. Voyageurs Solidaires Maroc, organisateur de voyages solidaires au Maroc, a participé à plusieurs projets dans plusieurs régions dans le cadre d’organisation de tourisme solidaire. Il s’agit de projets de rénovation ou relatifs à l’écologie comme les hammams durables. Certains ont réussi, mais d’autres ont échoué. «Les projets solidaires peuvent parfois échouer, même lorsqu’il y a de bonnes intentions. Il est important de prendre en considération les besoins et les spécificités de chaque région pour déterminer les priorités pour chaque communauté», note Abdelilah Oudaha, membre de l’équipe Voyageurs Solidaires. Beaucoup d’aspects du tourisme solidaire sont à retenir d’après ces expériences. Les effets à court terme sont aussi importants que ceux à long terme. Car la crédibilité s’installe avec la concrétisation de projets et la constatation des résultats. Il est également très important de valoriser le savoir-faire ancestral et la culture locale. En outre, il y a une meilleure communication et une meilleure écoute et davantage d’adhésion lorsque l’interlocuteur est lui-même membre de la communauté. Le tourisme solidaire est indéniablement un facteur de développement local, économique et social et est une solution durable permettant aux communautés rurales, montagnardes et oasiennes de continuer à vivre décemment sur leurs terres. Arrière-pays polyglotte... à sa façon! Outre les avantages en termes d’attractivité touristique, la tradition de l’accueil des voyageurs est très présente dans la majorité des régions du Maroc. La richesse du savoir-faire artisanal est un élément important de l’attractivité du pays. Mais encore, la population marocaine de par sa diversité culturelle a l’avantage d’avoir une partie qui parle ou a quelques notions des langues étrangères. La prédisposition à apprendre plus facilement ces langues, facilite aussi les échanges et les rencontres au cours du séjour. Le développement important du tissu associatif est aussi une source de curiosité de la part des voyageurs solidaires qui souhaitent comprendre la réalité du Maroc aujourd’hui. Le 01 Mars 2017 SOURCE WEB Par  L’économiste

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