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Aménagement du territoire Le Conseil sort de 12 ans de mutisme

Aménagement du territoire Le Conseil sort de 12 ans de mutisme

Le Conseil supérieur de l'aménagement du territoire a été créé pour accompagner les différents chantiers de mise à niveau des infrastructures nationales (aménagement des axes routiers et du littoral, désenclavement du monde rural, mise en place de zones logistiques...). Il n'empêche que cette structure reste dans l'ombre avec une durée record de 12 ans entre ses 2 sessions et l'absence d'un cadre juridique (Ph. Jarfi)

Le Conseil supérieur de l’aménagement du territoire (CSAT) vient de tenir sa 2e session, 12 ans après la tenue de la première. Le CSAT est une instance à caractère consultatif qui a pour mission de collaborer à l’élaboration de la politique de l’aménagement en proposant au gouvernement les grandes orientations en la matière. Confié au ministère de l’Urbanisme, le Conseil a veillé durant plus d’une décennie à assurer une couverture de la majorité des régions par les Schémas régionaux d’aménagement du territoire (SRAT). Selon Driss Merroun, ministre de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire, le CSAT a appuyé en 12 ans, le raccordement des douars qui a été assuré à 80%. Un chantier qui a nécessité une enveloppe de 55 milliards de DH. Les directives du Conseil ont également été appliquées dans la mise à niveau de villes comme Rabat, Casablanca, Tanger, Tétouan…. Des projets constitués notamment de réaménagement des axes routiers intra et interurbain, de 58 programmes de villes sans bidonvilles, des plans d’aménagements du littoral (Tamuda Bay, corniche de Tanger, Bouregreg…), des chantiers qui ont nécessité un investissement de 3 milliards de DH/an. Reste que des projets d’aménagement peinent toujours à voir le jour notamment au niveau de la logistique. Un secteur qui doit encore relever de nombreux défis, à commencer par le taux d’externalisation qui reste encore faible, notamment chez les PME. S’y ajoutent l’indisponibilité de certains types d’immobiliers logistiques, particulièrement les petites cellules, en plus de la rareté et le prix élevé des terrains aménagés dans certaines régions. L’inefficacité de la logistique urbaine ainsi que l’usage limité des bonnes pratiques sont également des problèmes à résoudre. Casablanca en est un parfait exemple, le manque de coordination entre autorités locale, gouvernementale et portuaire résulte sur une congestion des abords du port. La résistance au changement d’un grand nombre de PME est un facteur aggravant, vu que ses entreprises se concentrent dans les zones environnantes au port. Cette situation s’explique, selon l’AMDL, l'Agence en charge de ce secteur, par un manque de connaissance des coûts logistiques internes et des apports d’un prestataire, un manque de transparence des entreprises, une perte de maîtrise de la chaîne logistique, une logique patrimoniale ou encore un manque d’offre immobilière au niveau régional. 

Sur un tout autre registre, le CSAT a émis une série de recommandations pour corriger les dysfonctionnements propres à la structure ou encore apporter une meilleure contribution à la politique d’aménagement territoriale. Le Conseil a ainsi appelé à la mise en place d’un cadre juridique pour l’aménagement du territoire et le développement durable afin de combler le vide juridique en la matière. C’est à cet effet que le département de Merroun a rédigé le projet de loi actuellement dans le circuit législatif. Le CSAT a également recommandé une montée en régime de la Commission interministérielle permanente de l’aménagement territorial (CIPAT) qui n’a tenu que 3 réunions en l’espace de 12 ans (2005, 2006, 2010)! La mise en place de commissions régionales fait aussi partie des propositions du Conseil, et ce, pour mieux s’adapter à la régionalisation avancée et servir de conseil aux structures chapeautant les régions. Le CSAT a également recommandé le renforcement du Centre des études et de recherches en aménagement et urbanisme (CERAU). Un appui qui devrait se traduire par un renfort en ressources humaines qualifiées ou encore doter cet organisme de moyens financiers et logistiques lui permettant d’assurer sa mission. Le Conseil préconise également l’activation du processus de réalisation des 12 Schémas régionaux d’aménagement du territoire. A ce jour, seul le SRAT de la région de Dakhla-Oued Dahab ne nécessite pas de réadaptation, là où les schémas de 5 zones doivent être revus à cause du redécoupage régional. S’ajoutent 6 régions qui attendent toujours la mise en œuvre de leurs schémas. Le Conseil a également appelé à une uniformisation de la contractualisation entre l’Etat et les régions comme mode opératoire pour la réalisation des projets de développement régionaux.

Le 31 Juillet 2016
SOURCE WEB Par L’économiste

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