La marche des blouses blanches L’avenir de nos futurs médecins est en jeu
Revendications sur mesure, absence de dialogue et « je m’en foutisme » planent sur ce dossier
De jeunes femmes et hommes en blouse blanche qui arrivent par centaines à la gare de Rabat ville, de Fès, Marrakech, Casablanca et Oujda, une marée blanche devant le Ministère de la santé, ce sont là des images qui donnent la chaire de poule. La marche des futurs médecins s’annonce réussie de tous les points de vue.
Si maintenant, on s’attaque à l’un des indices de développement le plus probant qui plombe le
classement mondial de notre pays. Et c’est une personnalité politique pourtant issue du milieu médical, étant un médecin qui a étudié et pratiqué dans plusieurs hôpitaux au Maroc, et qui a, donc, lui aussi pâti des conditions désastreuses qui prévalent dans les unités de soins, qui est à l’origine de cette étrange décision.
Nos
futurs médecins sont dans un gouffre. Soit approuver ce projet de loi qui
prétend ambitionner maîtriser les dépenses de l’Etat, faute de postes
budgétaires, en prétextant une prise de conscience de la réalité des régions
enclavées, mais ce en reculant le plus possible les soutenances de thèses,
au risque de détruire tout un système, ou de faire une année blanche. Dans les
deux cas, le Ministère de la santé sort gagnant. Certes, tous les citoyens
marocains savent ce qu’endurent ces gens, mais qui dit régions enclavées, dit
manque d’eau, d’électricité, de routes… Nul besoin de préciser que les services
hospitaliers ne sont pas mieux lotis. Les médecins de la 7ème année en savent
long sur cette problématique. Ils végètent dans ces régions, faute des moyens
les plus élémentaires dans ces pseudo-hôpitaux.
A quoi bon prescrire une ordonnance dans ces patelins et laisser le patient
faire des kilomètres à la recherche d’une pharmacie pour acheter les
médicaments dans la ville la plus proche ou pour faire une radiologie ? Ce
futur médecin n’a d’autre alternative que de faire du « tourisme » et
des randonnées et, par la même occasion, oublier ses six années d’études et de
pratique. Donc, au lieu de parler à la légère, autant penser sérieusement à
l’avenir de nos jeunes médecins, de trouver un terrain d’entente pour l’avenir
du pays. Si le métier de médecin est un sacerdoce, donnons-leur les moyens
favorables pour exercer dans les meilleures conditions possibles et ne pas
faire, comme pour le système éducatif, un domaine qui peine à se relever. Il y
va de l’avenir de notre pays.
On parle de service civil obligatoire pour les médecins, chaque citoyen devrait servir son pays, quel que soit son diplôme. En plus, s’il en est ainsi, pourquoi écarter les étudiants en médecine privée ? Si pour ces derniers, l’Etat ne va rien débourser, autant dire que plus de 70% des étudiants en médecine émanent des écoles privées du Maroc, donc ont été « instruits » jusqu’au baccalauréat grâce aux bons auspices de leurs parents et tuteurs. Même les élèves des établissements publics ont sué leurs parents, de par des cours de soutien extrascolaires, nécessaires et coûteux.
Le 18 septembre 2015
SOURCE WEB Par L’opinion
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