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Les clients français des agences de voyages désertent le Maroc

Les clients français des agences de voyages désertent le Maroc

Les réservations sont en recul de 60% et les départs de 38%. Le syndicat des agents de voyages relativise toutefois l’impact de ces chiffres.
Les conséquences des attentats parisiens n’en finissent pas de faire des victimes dans l’industrie du tourisme marocain. Les derniers chiffres révélés par le Syndicat national français des agences de voyages (Snav) montrent une désaffection croissante des touristes français pour la marque Maroc.
En janvier, le baromètre enregistre une baisse de 60% des réservations de passagers et de 38% des départs.
Joint par Médias 24, le vice-président du Snav Richard Soubielle tient à minimiser la gravité de la portée de ce baromètre mensuel en attribuant le trend baissier à d’autres facteurs exogènes difficilement quantifiables.
Ainsi, la désintermédiation des voyageurs par la révolution internet et la politique de l’open sky (multiplication des low cost) font que de nombreux touristes échappent au recensement comptable du Snav.
Les chiffres suivants doivent être pris en considération par les autorités marocaines qui ne doivent pas céder à la paniquer car en définitive, ils ne représentent qu’une partie du marché français, selon le Snav.
Le nombre des passagers français qui ont réservé un billet ou un pack pour le royaume a enregistré au mois de janvier écoulé un pic baissier de 60% alors que ce taux était de 46% en décembre 2014. Globalement, le secteur des agences françaises de voyages a enregistré une diminution de son volume d’affaires de l’ordre de 63% contre 47% au dernier mois de l’année écoulée.
Après les attentats, tout s’est brusquement arrêté
Richard Soubielle affirme que, « la raison de cette décrue continue s’explique par le fait qu’à partir du 8 janvier dernier (au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo) tout s’est brusquement arrêté ».
En termes de réservations, si le Maroc est toujours classé dans le top 5 des destinations, notons que de septembre à novembre, il est passé de la 3e à la dernière place et que depuis il n’en a plus bougé. Si la chute des réservations devait se poursuivre, le Maroc pourrait bien sortir des 5 destinations les plus prisées par les français.
En termes de départs, la tendance s’inverse avec le Maroc qui passe de la 5e place au mois de septembre 2014 à la 2e place en janvier dernier.
La désaffection du volume des passagers enregistre un léger mieux en passant de -51% en décembre à -38% en janvier et leur volume d’affaires de -50% à -31%.
Cependant, le flux des départs n’est pas basé sur les chiffres physiques émanant de la police de l’air et des frontières française mais sur ceux des achats anticipés qui se font 30 à 60 jours avant le départ.
L’attentat de Copenhague va-t-il aggraver le phénomène ?
Après l’attaque terroriste du week-end dernier à Copenhague, le sentiment d’insécurité déjà installé en Europe risque d’amplifier le phénomène de désaffection des touristes étrangers vers le Maroc. Après les Français et les Belges qui ont commencé à déserter le royaume, les Allemands et les Scandinaves pourraient bien suivre le mouvement en se détournant de leur destination favorite comme la ville d’Agadir.
Selon Richard Soubielle, la décapitation des coptes égyptiens par Da’ech et l’attentat de Copenhague ne vont certainement pas arranger les affaires marocaines pour les mois à venir et il faudra être patient.
« Le public européen est touché dans sa sensibilité face à des menaces d’un genre nouveau et réagit d’une manière irrationnelle en annulant ses départs et ses réservations vers un pays fiable ».
Le vice-président du Snav se veut toutefois rassurant car la défiance des touristes à l’égard du Maroc n’est de son propre avis pas justifiée.
« En tant que professionnels, nous renouvelons notre confiance dans la destination marocaine qui ne présente aucun risque clairement identifié de menace terroriste. Si c’était le cas, nous avons l’obligation pénale de distiller la vérité à nos clients mais à l’heure actuelle, nous recommandons toujours le Maroc comme une destination ne présentant aucun problème majeur de sécurité ».
Réaliste, il poursuit que si la conjoncture internationale n’envoie pas de signaux rassurants dans les prochains mois, la panique « injustifiée » des Européens pourrait durer plus longtemps que prévue.
Attention à la communication en temps de crise
« Vouloir nier ou masquer la baisse des touristes serait stupide, mais en ces temps de crise, l’essentiel est que l’image du Maroc ne soit pas brouillée en sollicitant les touristes par des campagnes publicitaires d’affichage dans les métros parisiens. » Cela ne fera que renforcer la suspicion des Français qui se diront que le Maroc a des choses à cacher pour essayer de les séduire par un matraquage publicitaire.
Au lieu d’essayer de séduire le grand public par des actions publicitaires, les autorités marocaines doivent communiquer avec des organismes officiels car les professionnels français présentent plus de sécurité pour relayer un message de sécurité et de sérénité à sa population.
En dépit des problèmes conjoncturels et structurels, il se dit persuadé qu’après un certain temps de latence, les chiffres de fréquentation française devraient repartir dans le bon sens car « après tout, le Maroc est tout proche de nous et c’est un peu la banlieue française en termes géographiques ».

16 Février 2015
SOURCE WEB Par Médias24

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