Économie sociale Le ministère de l\'Artisanat lance une étude globale sur les coopératives
La Journée internationale des coopératives, organisée chaque année le premier samedi de juillet, rend hommage à ces hommes et à ces femmes qui contribuent à l’économie de leur pays. À cette occasion, le Maroc a accueilli lundi dernier à Rabat une rencontre organisée sur le thème : «la coopérative, entreprise citoyenne pour employer les jeunes».
Présente à cet événement, Fatema Marouane, ministre de l'Artisanat, de l'Économie sociale et solidaire, a annoncé que son département prévoyait la mise en place d'une étude globale sur le secteur des coopératives au Maroc. «Le ministère mettra en place, à la lumière de cette étude, une stratégie participative en concertation avec tous les intervenants dans ce secteur», a-t-elle souligné.
«Les coopératives marocaines ont franchi un grand pas dans la contribution à la création des richesses et des emplois. Même si elles souffrent encore d’une série d'obstacles entravant leurs activités», a indiqué Fatema Marouane, en ajoutant qu'il s'agissait, pour l'essentiel, d'un problème de gestion. Les coopératives jouent un rôle important d'entraide dans les zones rurales, surtout là où les entreprises hésitent à se rendre et où l'administration publique n'offre pas de services de base. Elles créent des opportunités d'emploi productif. Elles offrent aussi des soins de santé, l'éducation, l'eau potable, un meilleur assainissement, des routes et l'accès aux marchés.
Le rôle des coopératives
Il existe plusieurs types de coopératives. Chacune évolue dans différents secteurs et a un rôle déterminant. Les coopératives agricoles, par exemple, offrent d’importants avantages économiques aux agriculteurs, par le partage et la mise en commun des ressources, un meilleur accès aux marchés, de meilleurs rendements pour leurs produits, et renforcent leur position de négociation. Elles servent également à promouvoir les produits du terroir marocains à l’international. Les coopératives de santé fournissent à leurs membres dans les zones rurales des services médicaux qui autrement ne leur seraient pas accessibles (il faut à certaines familles plusieurs jours pour rejoindre le centre de soin le plus proche), y compris les soins à domicile (comme pour les personnes ayant le VIH/sida). Les coopératives de logement bâtissent des infrastructures (routes, accès à l’eau potable, écoles, terrains de jeux) générant des emplois, tout en aidant à créer un environnement propice et un cadre attrayant pour les travailleurs et leurs familles. Les coopératives des services sont cruciales pour l’approvisionnement en électricité dans l’ensemble des zones rurales. Elles concernent aussi le secteur des transports. Grâce aux coopératives touristiques, les populations rurales peuvent réaliser d’importants revenus complémentaires. Enfin, les banques coopératives donnent aux producteurs la possibilité d’acheter des biens et des services qui rehaussent leur productivité et couvrent leurs frais entre les périodes de récolte, à gérer les insuffisances de produits et les imprévus.
Un secteur en plein essor
Implantées parmi les producteurs marocains depuis 1937, les coopératives n’ont cessé de se multiplier. Rien qu’en 2004, leur nombre s’élevait déjà à 4.619 dont 2.896 opérant dans le secteur de l'agriculture, 823 dans l'habitat et 557 dans l'artisanat, alors que d'autres étaient actives dans les domaines de la pêche, des forêts, de la consommation, des transports et des mines. Le nombre de ces coopératives est passé à 12.022 en décembre 2013, mobilisant 440.372 adhérents et générant un capital de plus de 6,43 milliards de dirhams. La répartition sectorielle des coopératives créées en 2013 fait ressortir encore une fois une prédominance du domaine agricole avec 982 entités, suivi par l’artisanat (270), les denrées alimentaires (35), l’argan (29), l’habitat (23), l’alphabétisation, la pêche et la main-d’œuvre (10 chacun) et les plantes médicinales et aromatiques (9).
En ce qui concerne les régions de leur implantation, Laâyoune-Boujdour-Sakia Al Hamra se taille la part du lion avec 192 entités créées, suivie notamment par la région de Taza-Al Hoceima-Taounate (151), Guelmim-Es-smara (136), Souss-Massa-Draâ (134), Meknès-Tafilalet (127), Fès-Boulemane (99), Marrakech-Tensift-El Haouz (98) et Tanger-Tétouan (85).
Pour l'aspect genre, les femmes ont pu créer 245 coopératives durant 2013, soit 17% du total des coopératives agréées. À noter que la femme rurale a toujours travaillé durement, mais sans disposer d'un revenu concret. Les coopératives sont donc pour elles un moyen de percevoir un salaire, 1.000 DH par mois pour certaines. «C’est toujours mieux que rien, un tel revenu dans notre campagne est intéressant pour une femme», explique Fatima, mère de trois enfants. C’est aussi l’occasion pour elles de sortir de la solitude et de rencontrer d’autres femmes. L’organisation des femmes en coopératives est donc un tournant important qui octroie à la femme l’indépendance financière, le pouvoir de prise de décision et l’échange avec les autres. Enfin, pour ce qui est des coopératives des jeunes diplômés, elles ont atteint actuellement 327 entités, dont 3% constituées en 2013, avec 3.628 adhérents et un capital d’environ 15,94 MDH.
Le programme Mourafaka
Le programme «Mourafaka» 2011-2015 est un programme d’appui destiné aux coopératives nouvellement créées. On entend par là les coopératives ayant moins de deux années d’existences juridiques et au moins une année d’activité. En terme quantitatif, ce programme vise le renforcement des capacités de 2.000 coopératives nouvellement créées (500 par an), ce qui permettra d’améliorer et de pérenniser les revenus d’environ 200.000 bénéficiaires directs et indirects.
Les bénéficiaires peuvent profiter des services du programme, notamment en matière de diagnostic stratégique (DS), de formations groupées (FG) et de coaching individuel. Ces différents services permettront aux gestionnaires des coopératives de renforcer leurs capacités dans le domaine de la gestion et de la gouvernance de la coopérative. Sont éligibles à l’appui celles qui portent des projets économiquement rentables et socialement responsables, répondant à des besoins collectifs, créant de l’emploi et de la richesse, et sans impacts négatifs sur l’environnement.
10 juillet 2014 –
SOURCE WEB Par Priscilla Maingre, LE MATIN
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