L’ÉNERGIE ASSÈCHE LES RESSOURCES EN EAU! 90% DE LA PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ NÉCESSITE BEAUCOUP D’EAU
UN «TERRIEN» SUR DEUX N’A PAS ACCÈS À L’EAU POTABLE
ENERGIE UNIVERSELLE EN 2030: IL FAUT INVESTIR 50 MILLIARDS DE DOLLARS DE PLUS PAR AN
Le Maroc est considéré «en pénurie» des ressources en eau renouvelables, avec 500 à 1.000 mètres cubes par habitant par an. L’Algérie et la Tunisie sont, quant à elles, en totale pénurie, avec moins de 500 mètres cubes
Décidément, les scientifiques voient la vie en gris. Après les projections de la Nasa qui prévoient une fin proche à l’humanité, voici que le Nations Unies dressent un constat effarant sur les conditions dans lesquelles les hommes survivront jusque-là. Le rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau, publié en fin de semaine dernière, souligne que près de 3,5 milliards de personnes ne peuvent pas jouir de leur droit à l’eau, soit un habitant sur deux dans le monde. 2,5 milliards sont privés d’un assainissement amélioré, et quelque 768 millions n’ont pas accès à une source d’eau améliorée. Les dégâts sur la santé publique sont catastrophiques.
Dans un autre registre, plus d’1,3 milliard de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à l’électricité. En termes de consommation annuelle par personne, le Maroc est d’ailleurs en très mauvaise posture, avec 24 à 74 millions de Btu (British thermal units 0.293 watts) par citoyen, là où un Canadien, un Américain ou un Australien consomme en moyenne 250 à 400 Btu. Le record mondial est battu par les Islandais, qui ont droit à plus de 400 Btu par an.
Le rapport onusien établit d’ailleurs une étroite corrélation entre l’accès et la production hydrique et énergétique. Et pour cause, 90% de la production mondiale d’électricité nécessite beaucoup d’eau. L’Agence internationale de l’énergie avait estimé à 15% les prélèvements d’eau liés à la production énergétique en 2010, mais l’ONU estime que ce ratio risque d’augmenter de 20% d’ici 2035.
De fait, les besoins en énergie participeront fortement à la hausse de la pression sur les ressources en eau. La demande mondiale (en termes de prélèvement des ressources en eau) devra augmenter de 55% d’ici 2050, condamnant 40% de la population mondiale à vivre dans des zones en stress hydrique.
S’agissant des besoins énergétiques intrinsèques, l’ONU prévoit qu’ils augmentent d’un tiers d’ici 2035, notamment poussés par la Chine, l’Inde et les pays du Moyen-Orient. Le rapport précise que «la hausse de la demande en électricité est estimée, quant à elle, à environ 70% d’ici à 2035». Une augmentation en grande partie imputable à aux pays de l’OCDE, et en particulier à l’Inde et la Chine.
Cette montée en flèche de la demande en eau est due à trois raisons: l’évolution exponentielle de la demande de produits manufacturés (400%), celle de la production d’électricité thermique (140%) et, en troisième position seulement, celle de l’utilisation de l’eau à des fins domestiques (130%).
A ce rythme, d’ici 2015, il faudra plus de 100 milliards de dollars par an pour financer l’approvisionnement en eau, l’assainissement et le traitement des eaux usées. Pour rappel, 2015 représente l’échéance fixée pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement. Par ailleurs, il faudra investir près de 50 milliards de dollars de plus chaque année jusqu’en 2030 pour arriver à l’énergie universelle. Pourtant, l’hydroénergie n’est que la troisième source de production mondiale d’électricité (15,8%), loin derrière le charbon et la tourbe (41,3%) et le gaz (21,9%).
Pour parer aux problématiques écologiques tout en restant pragmatique vis-à-vis des priorités économiques, l’ONU préconise une mutualisation des approches et des projets structurants, qu’il s’agisse d’eau ou d’énergie. Les politiques sont aussi priés d’intégrer les limites des ressources en eau dans leurs plans énergétiques, tout en prenant en considération les besoins des autres secteurs comme l’agriculture (70% à elle seule).
Les éoliennes sont considérées comme les sources d’énergie les plus propres, et la géothermie est conseillée pour remplacer les méthodes «hydrovores» actuellement d’usage pour assurer l’équilibre des ressources.
Pour répondre aux besoins de base des populations pauvres, l’ONU propose une tarification juste, qui permettrait de générer des revenus suffisants tout en octroyant des subventions ciblées aux consommateurs les plus fragiles. Une solution destinée à limiter certains gaspillages et à réduire les effets pervers causés par les subventions.
SOURCE WEB Par Rime AIT EL HAJ
L’Economiste
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