AFD Maroc Un meilleur assainissement pour 260 villes marocaines
04/04/2013
Améliorer les conditions de vie et protéger l’environnement, tel est l'ambition du Programme national d’assainissement entrepris par Maroc.
Dix millions de bénéficiaires
Jusqu’en 2005, les autorités marocaines ont accordé la priorité à l’approvisionnement en eau potable par rapport à l’assainissement des eaux usées. Les communes, responsables de l’assainissement, ont manqué à la fois de moyens et de compétences pour parvenir à développer des infrastructures et un service de qualité. En 2004, le taux d’épuration des eaux usées était estimé à seulement 13% sur l’ensemble du territoire.
Le Programme national d’assainissement (PNA) a été approuvé par le gouvernement en 2005. Le PNA a pour objectifs ambitieux de parvenir à 60% de taux de traitement des eaux collectées et 80% de taux de raccordement au réseau d’assainissement dans les zones urbaines à l’horizon 2020.
Le PNA concerne 260 centres urbains (hors délégataires privés), soit 10 millions d’habitants. Le coût total des investissements nécessaires a été évalué à près de 4 milliards €.
Tinjdad. Photo E. Baudran pour l'AFD
La mise en œuvre des projets d’assainissement a été confiée aux régies municipales,
pour les grandes villes, et à l’Office National de l’Electricité et de l’Eau
Potable (ONEE Branche Eau), pour les petits et moyens centres. L’ONEP est
appelé à porter environ 80% des projets et 50% des investissements du
programme.
Bassin de margine à Fès. Photo E. Baudran pour l'AFD
Quel prix pour l'eau et pour l'assainissement ?
Si le prix de l’eau potable au Maroc est un des plus élevés de la région, le prix de l’assainissement, d’environ 2 Dh/m3, lui est 4 fois inférieur alors que le coût du service est généralement du même ordre.
Ce constat est accentué par le fait que les investissements concernent également le traitement des eaux pluviales à l’intérieur du périmètre urbain sans que les opérateurs bénéficient de subventions d’exploitation pour le pluvial.
Le PNA prévoit un accroissement de la redevance assainissement de 2 à 3,5 Dh/m3 étalé sur 15 ans et une subvention des communes, essentiellement via l’Etat, de 30 à 50 % du montant des investissements. Mais ces mesures risquent d’être insuffisantes pour couvrir les charges d’amortissement et d’exploitation des systèmes d’assainissement.
Malgré des avancées significatives et une forte volonté politique, plusieurs défis restent donc à relever dans le secteur de l’assainissement, dont la capacité d’absorption des opérateurs, compte tenu de l’importance des investissements à réaliser puis à exploiter, et l’équilibre financier du secteur.
Objectifs du projet
L’objectif du programme financé par les bailleurs de fonds européens est de contribuer à l’augmentation du taux de collecte et du taux d’épuration des moyennes et petites communes, en conformité avec les objectifs du Programme National d’assainissement (PNA).
Ce programme contribuera à la fois à l’amélioration des conditions sanitaires dans sa partie collecte et à l’amélioration de la qualité du milieu récepteur dans sa partie épuration.
Les opérations suivantes déjà initiées
ou prévues :
► construction, réhabilitation et/ou extension de réseaux de collecte des eaux
usées et de stations d’épuration dans environ 30 centres en phase 1 (500 000
habitants),
► réalisation de pilotes de techniques d’épuration et d’épandages des boues issues des STEP,
► acquisition du matériel d’exploitation spécifique à l’assainissement (hydrocureuses, matériel de sécurité).
Une coordination efficace entre bailleurs de fonds
Le financement est assuré par les principaux bailleurs de fonds européens : AFD, BEI, KfW et Commission Européenne (via la Facilité d’Investissement de Voisinage/ FIV). Dans le cadre de l’initiative pilote de « mutual reliance », l’AFD assure le rôle de chef de file, elle instruit le programme pour le compte des autres bailleurs et gère la subvention FIV.
Compte tenu de la capacité d’absorption de l’ONEE et des différents acteurs (bureaux d’études, entreprises), de l’importance des financements à mobiliser et des charges financières liées, le cofinancement européen, initialement prévu à 150 millions €, a été scindé en deux phases.
La premère phase du financement (2011-2017), d'un montant de 176 M€ est
répartie de la façon suivante : AFD : 20 M€, KfW : 38 M€, BEI : 20 M€, FIV (UE)
: 10 M€. Total bailleurs: 88 M€. Cofinancement Etat & communes : 88
M€.
Par ailleurs, la Coopération belge a mis en place une subvention de 23 millions € en subvention devant permettre de prendre en charge 11 centres supplémentaires. Il a été convenu de mutualiser les moyens d’assistance technique : le cofinancement européen financera l’appui à maîtrise d’œuvre (notamment supervision des travaux) pour la totalité des centres tandis que la Coopération belge financera le plan de communication/sensibilisation.
Détail de l’opération
Financement : AFD, BEI, KfW, FIV-UE, communes, Etat
Maître d’ouvrage : Office National de l’Electricité et de l’Eau potable (ONEE)
Montant total du projet 176 millions €
Montant et caractéristiques du prêt AFD : 20 millions € (prêt souverain)
Durée du projet : 7 ans (2011-2017)
SOURCE WEB AFD
Tags Améliorer les conditions de vie et protéger l’environnement- Programme national d’assainissement entrepris par le Maroc (PNA)- d’épuration des eaux usées- ONEE-