«Le grand bond des provinces du Sud en termes de
développement humain»
Les régions du Sud constituent des zones où l'IDH est
supérieure à la moyenne nationale.
Publié le :
25.01.2010 | 14h43
Emmanuel Dierckx de
Casterlé, de nationalité belge, est l'ancien représentant au Maroc du
Programme des nations unies pour le développement (PNUD), il
est maître en économie, spécialiste de développement humain avec dit il «40
années au service de l'Afrique» dans le cadre des Nations unies. Il est
aujourd'hui résident au Maroc un pays qu'il a sillonné de long en large dans le
cadre de ses missions.
Il se définit comme
«un observateur extérieur et indépendant, familier du développement humain» qui
a, à travers un rapport, observé un développement humain «important» dit il dans
les régions du Sud marqué par une classe moyenne éduquée et par de fortes
aspirations.
Il a présenté une synthèse de ce rapport intitulé «Rapport
sur le développement humain dans les provinces du Sud du Royaume Acquis et
perspectives» lors de la dernière rencontre internationale sur le développement
humain au Maroc organisée par le HCP, en partenariat avec le PNUD et avec la
participation de l'OCDE, la Division Statistique des Nations unies et EUROSTAT
et d'institutions nationales en charge de la statistique dans le monde comme l'INSEE
français, l'IBGE brésilien.
Que dit il dans ce
rapport ? En 1975 au moment de leur réintégration au Maroc, les provinces du
Sud avaient un IDH comparable à celui des pays les moins avancés. A cette
époque, l'IDH de ces régions était inférieur de 6% à celui du Maroc et de 51% à
celui de l'Espagne. Une décennie plus tard, l'IDH des régions du Sud rattrapait
la moyenne de l'ensemble du pays.
Depuis 1990, ces régions constituent à coté du grand
Casablanca et Rabat Salé Zemmour
Zaier, les seules régions ou l'IDH est supérieur à la
moyenne nationale. La première conclusion à tirer dit il, c'est que la pauvreté
n'est pas une fatalité et que grâce à une politique volontariste déterminée, on
peut créer une dynamique économique qui peut franchir le seuil de
l'irréversibilité en tenant compte de l'éducation, la santé, les problématiques
d'environnement, la lutte contre la pauvreté, la répartition des richesses et
les droits humains.
La publication de ce
rapport intervient avec le lancement d'un grand chantier celui de la régionalisation
qui comme le souligne le Souverain «constitue un tournant majeur dans les modes
de gouvernance territoriale, une option pour la rénovation et la modernisation
des structures de l'Etat et la consolidation d'un développement intégré,
prélude à une nouvelledynamique de réforme institutionnelle profonde». Une
dynamique qui devrait reposer dans le Sud sur une avancée économique et sociale
mais qui devra poser la question de la montée des pouvoirs locaux, de
l'efficacité de l'action publique, de la reconnaissance des cultures locales et
de la construction démocratique qui seule peut apporter des réponses aux
problèmes de développement humain.
SOURCE : LE MATIN