Le Saoudien ACWA s’assure les plaques solaires d’Ouarzazate
Par Safall FALL
Dimanche, 25 Mars 2012 20:18
Il était considéré jusque là comme un outsider face aux Allemands et aux Espagnols, beaucoup plus évolués dans la technologie solaire à capteurs cylindro-paraboliques, dont la première phase du complexe solaire de Ouarzazate devrait être équipée. Mercredi dernier, le groupe saoudien International Company for Water and Power (ACWA), leader du consortium formé avec Aries IS et de TSK EE, aurait finalement surpris en proposant l’offre financière la plus brillante par sa compétitivité, pour la réalisation et l’exploitation de la première phase du projet solaire de Ouarzazate (500MW). Il s'agit d'un projet-clé du programme solaire marocain (PSM) - attendu pour livraison dès 2015 - non seulement du point de vue de l'envergure du site, mais également parce qu'il constitue l’amorce de tout un programme, qui a déjà connu plusieurs retards dans son calendrier initial. Selon une source proche des coulisses d’examen des offres financières soumises par les trois groupements en lice pour ce projet, le consortium dirigé par ACWA aurait pris ses concurrents de court, en proposant le prix le plus faible: 1,5 DH/kWh. Ce serait en effet le tarif de revente de l’énergie solaire que produirait le consortium à partir du site de Ouarzazate. «Cela constituerait une différence de 20% par rapport aux offres des deux autres groupements en lice pour le projet», nous indique la source. Les consortiums «Abeinsa ICI, Abengoa Solar, Mitsui, Abu Dhabi NEC» et «ENEL et ACS SCE», se seraient en effet quasiment alignés sur la même offre, «proposant 1,8 DH/kWh». La différence est sans doute assez significative pour peser dans la balance en faveur d’ACWA. Le fait est que l’une des priorités de toute la stratégie solaire du royaume, porte sur la mise en place d’un système de production d’énergie solaire, qui permettrait d’avoir le prix du kWh le plus compétitif, donc le plus abordable. Certains observateurs en déduisent déjà que le consortium «ACWA, Aries IS etTSK EE», est bien parti pour décrocher le lot d’adjudication de cette première phase du projet de Ouarzazate.
Technologie vs compétitivité
Pour rappel, la Moroccan agency for solar energy (MASEN) était partie sur une liste de quatre groupements présélectionnés, à partir de la vingtaine de candidats qui avaient affiché leur intérêt pour le projet. En plus des trois groupements cités plus haut, le dernier carré était aussi composé du consortium Orascom CI, Solar Millenium et Evonik Steag. Toutefois, la récente faillite du groupe allemand Solar Millenium a mis hors compétition tout le reste du peloton.
L’appel d’offres final est en tout cas attendu dans les prochaines semaines et le maître d’œuvre public devra arbitrer entre l’expertise technologique de certaines enseignes, et la compétitivité des montages financiers possibles. Il faut savoir en effet qu’ACWA, l’une des enseignes phares du consortium formé avec Aries IS et de TSK EE, n’est jusqu’ici pas très connue dans le répertoire des grandes références industrielles du solaire à capteurs cylindro-paraboliques. La seule réalisation dont l’enseigne saoudienne peut se targuer, étant la plus récente à laquelle elle a également soumis une offre et dont l’envergure serait analogique à celle du PSM, se situe sur son propre territoire, en Arabie Saoudite.
Il s’agit d’un projet de construction d’une importante centrale de production électrique, l’Independent Power Project (IPP), implanté à Qurayyah, sur la côte occidentale saoudienne. ACWA est le lead, pour ce projet, d’un consortium qui compte également Samsung C&T et MENA Fund. Pour rappel, les prochaines phases du projet de Ouarzazate devraient être lancées avant la fin de cette année. Ces phases devraient être respectivement dédiées aux technologies photovoltaïques et aux technologies des tours solaires. La concurrence sera âpre sous le soleil...
Mise à jour le Lundi, 26 Mars 2012 18:55
Source : WEB Par Les Echos