Tourisme Les mesures prévues pour 2011
Un planning et un système de gouvernance au menu de la Vision 2020
Contrats-programmes régionaux, foncier, formation… les chantiers à démarrer
Une composante-phare de la Vision 2020 du tourisme est certainement le contrat-programme 2011-2020. Une feuille de route signée par plusieurs départements ministériels, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), la Fédération nationale du tourisme (FNTP) et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GNPB). S’articulant autour de 42 mesures à réaliser au cours des dix prochaines années, elle définit un planning et identifie les responsabilités de chacun des signataires ainsi que le mode de gouvernance. Parmi la batterie de mesures, certaines seront mises en œuvre cette année. L’on sait que contrairement à la précédente stratégie, la Vision 2020 aura des déclinaisons régionales. En effet, jusqu’à présent, l’offre touristique marocaine se focalisait autour de deux principales destinations: Agadir et Marrakech, qui s’adjugent 70% des nuitées internationales. Pour la prochaine décennie, le challenge consistera à diversifier l’offre via des feuilles de route régionales, qui feront à leur tour l’objet de contrats-programmes régionaux de développement touristique et ce, avant fin décembre 2011.
Par ailleurs, la diversification de l’offre touristique figure parmi les
priorités du contrat-programme. Il s’agit de six programmes structurants: Azur
2020, programme éco, patrimoine et héritage, animation, sport et loisirs,
niches et tourisme interne. Par conséquent, en 2011, les ministères des
Finances, de l’Intérieur, du Tourisme et de l’Artisanat devront commencer à
mobiliser le foncier nécessaire pour la réalisation des projets, notamment les
terres collectives et le foncier communal. Au cours de la même année, la Société marocaine
d’ingénierie touristique (SMIT) devra lancer le processus, notamment les expropriations
afin d’assainir le foncier des projets en cours. Dans le même sillage, afin
d’accélérer la réalisation de certains projets, notamment ceux situés au niveau
des nouvelles destinations, la
Smit se verra attribuer de nouvelles prérogatives.
Le capital humain fait également partie des priorités du contrat-programme.
Ainsi, l’Institut supérieur international du tourisme de Tanger (ISITT) sera
repositionné pour devenir une institution de référence. Le chantier démarrera
dès cette année pour s’achever en 2012. De plus, une école de management
hôtelier de niveau international devrait être opérationnelle à l’horizon 2013.
Elle sera gérée en partenariat entre le privé et les opérateurs de formation de
renommée internationale. Les écoles relevant du ministère du Tourisme feront
l’objet d’un diagnostic stratégique. L’objectif est d’identifier celles qui
pourront être orientées vers un nouveau modèle de formation. De plus, les
dispositifs de formation existants devront être améliorés dès 2011 et sont
appelés à aller de pair avec les nouveaux besoins de la stratégie tout au long
de la prochaine décennie.
Toujours dans le domaine de la valorisation des ressources humaines, les
opérateurs sont appelés à favoriser l’émergence d’un bon climat social,
notamment par la mise en place de conventions collectives sectorielles et
l’application de la législation en matière de travail, l’accueil des nouveaux
stagiaires en formation, la formation continue… A ce niveau, les entreprises du
secteur devront bénéficier des mécanismes de mise à niveau développés par
l’Agence nationale pour la promotion de la PME (Anpme). Celle-ci est appelée à mettre en
place dès 2011 de nouveaux outils spécifiques et développer l’approche par
métier (voyagiste, hôtelier, transporteur touristique…)
La gouvernance est une des grandes nouveautés de la Vision 2020. Ainsi, la
tutelle prévoit la mise en place d’une instance nationale de pilotage avant fin
décembre 2011: le Conseil national du tourisme (CNT). La nouvelle structure
aura pour mission de s’assurer de la cohérence de la stratégie à long terme,
d’assurer le suivi, l’évaluation de l’action des différents intervenants ainsi
que la mise en œuvre des contrats-programmes régionaux… En plus du
gouvernement, le CNT sera également composé de la CGEM et de cinq représentants
du secteur privé, désignés par le président de la CGEM. Pour l’heure, le
pilotage de la Vision
2020 est assuré par la tutelle dans le cadre d’une commission ad hoc.
Où trouver 177 milliards de DH?
Selon les premières estimations, le montant des investissements publics et privés s’élèvera à 177 milliards de DH, dont 32 milliards pour l’Etat et 50 milliards pour le privé. Des sommes colossales. D’où la mise en place du Fonds marocain pour le développement touristique (FMDT), dans lequel le fonds Hassan II pour le développement économique et social injectera 5 milliards de DH. Au cours des 10 prochaines années, le capital du FMDT sera porté à 15 milliards de DH. Quant aux banques, elles sont appelées à mobiliser une première enveloppe de 24 milliards de DH pour la période 2011-2015.
SOURCE WEB par Hassan EL ARIF L’Economiste