Médicaments dangereux: La liste s’allonge
De nouveaux composants retirés du marché
Les thermomètres à mercure interdits à la vente
En France, les thermomètres médicaux à mercure sont interdits à la vente depuis 1998 et leur utilisation dans les hôpitaux est proscrite depuis 1999. Au Maroc, le Centre antipoison et de pharmacovigilance avait déjà lancé des alertes quant aux nuisances de cet instrument
La liste des médicaments à retirer du marché local s’allonge. Cinq nouveaux composants viennent s’y ajouter. Il s’agit, selon un communiqué du ministère de la Santé, du Parfenac 5% crème (spécialité pharmaceutique à base de bufexamac)
Le bufexamac est un anti-inflammatoire non stéroïdien indiqué dans le traitement symptomatique du prurit provoqué par des manifestations inflammatoires cutanées. La survenue d’allergies de contact, souvent graves et nécessitant une hospitalisation, chez des patients traités par bufexamac a conduit certains pays, dont la France, à en restreindre l’utilisation. Les thermomètres à mercure figurent aussi parmi les produits à bannir. En France par exemple, les thermomètres médicaux à mercure sont interdits à la vente depuis 1998 et leur utilisation dans les hôpitaux est proscrite depuis 1999. Au Maroc, le CAPM (le Centre anti-poison et de Pharmacovigilance du Maroc) avait déjà tiré la sonnette d’alarme à ce sujet quant aux nuisances de cet instrument. Mais ce type de thermomètre est toujours utilisé dans les hôpitaux et les foyers. Il est même en vente libre dans les officines au prix de 12 DH. Dans certaines cliniques, il est donné gracieusement aux malades. Le thermomètre à mercure contient 2 grammes de mercure, soit 0,1 cm3. En cas de bris, le mercure est rejeté dans la pièce sous forme de gouttelettes glissantes. Le risque d’intoxication provient de l’inhalation de vapeurs de mercure. Ce risque, qui paraît limité compte tenu du volume de mercure, est à redouter dans toutes les situations qui favorisent la transformation du mercure de l’état liquide à l’état vapeur comme les lieux fermés, peu aérés et chauffés. L’utilisation d’aspirateur pour ramasser les gouttelettes de mercure est une pratique dangereuse puisqu’elle est une source de contamination lors de chaque utilisation. L’intoxication se manifeste par des troubles respiratoires pouvant être graves allant de la simple irritation à la détresse respiratoire et à des troubles rénaux et neurologiques. Le CAPM conseille d’opter pour les thermomètres électroniques qu’ils soient frontaux, buccaux, anaux ou tympaniques
De même, le département de la Santé a décidé la suspension des autorisations de mise sur le marché (AMM) des spécialités pharmaceutiques à base de rosiglitazone (Avandia, Avandamet, Avaglim). Avandia (rosiglitazone), un médicament couramment utilisé pour le traitement du diabète de type 2, augmenterait les risques cardiaques, selon certaines études internationales. Il s’agit aussi de la suspension de l’AMM de la spécialité pharmaceutique Octagam (immunoglobuline humaine normale)
Il a été décidé également de contre-indiquer les spécialités mucolytiques (médicaments qui permettent de libérer l’appareil respiratoire) à base de carbocistéine, d’acetylcisteine, d’ambroxol et de bromhexine chez le nourrisson de moins de 2 ans. En cause: les complications respiratoires qu’elles peuvent provoquer
Contactés par L’Economiste, beaucoup de pharmaciens ont
confirmé avoir pris connaissance de cette liste. Pour certains, celle-ci vise
«surtout à mieux informer, sans alarmer». Les médecins, eux, sont appelés à la
vigilance et surtout à administrer les médicaments avec beaucoup de précaution.
Pour leur part, les citoyens sont invités à éviter l’automédication.
Afin de connaître les caractéristiques de la prescription et de
l’automédication au Maroc, le CAPM avec l’appui financier de l’Organisation
mondiale de la santé, a réalisé une enquête nationale en officines. Les
patients les plus enclins à l’automédication sont jeunes, et, dans la majorité
des cas, sans couverture médicale. Les médicaments achetés concernent même des
spécialités pharmaceutiques à prescription obligatoire: antibiotiques,
tranquillisants, antidépresseurs, corticoïdes et antirhumatismaux non
stéroïdiens. Selon l’enquête, des lacunes ont été constatées au niveau de
l’ordonnance aussi bien en «règles de rédaction» qu’en connaissances
pharmacologiques. Près de 32% des ordonnances étaient illisibles et dans 11%
des cas, elles contenaient des erreurs de type interactions médicamenteuses et
anomalies.
Pour rappel depuis le 31 janvier, huit médicaments à base de Dextropropoxyphène
sont retirés du marché local. Une décision prise par le ministère de la Santé suite à l’avis des
membres de la Commission
nationale consultative de pharmacovigilance (cf. www.leconomiste.com;
du 27/01/2011).
Source : WEB Par Fatim-Zahra Tohry L’Economiste