10 millions de touristes trois ans plus tard
La faiblesse du portefeuille des marques
touristiques (Marrakech et Agadir 65%) freine le développement du secteur
Après trois ans de son arrivée à terme, la Vision 2010 du tourisme a pu
atteindre son objectif, à savoir 10 millions de touristes. Il a fallu attendre trois ans pour drainer 700.000 touristes de plus,
après avoir atteint 9,3 millions en 2010. Un chiffre qui demeure insignifiant
en se référant à 2001, année de lancement du projet «Vision 2010», mais qui
demeure très éloquent. Il renseigne sur la faiblesse de l’offre marocaine qui
n’a pas pu profiter des difficultés de ses principaux concurrents. Atteindre ce
chiffre au bout de trois années fortement favorables révèle plusieurs
faiblesses d’un secteur qui peine à concrétiser la manne d’augmentation des
arrivées. En effet, la progression de 7% des arrivées enregistrée en
2013 par rapport à 2012, doit surtout aux touristes étrangers comme le précise
le ministère du Tourisme. Anglais, Allemands et Italiens, en hausse de
respectivement 12, 13 et 15%, assurent ces bons chiffres alors que les
Espagnols et les Français ne connaissent qu'une hausse de 4%. Ce qui atteste de l’essoufflement de ces deux marchés
classiques et renseigne également sur la faiblesse du porte-feuille de marques
qui demeure peu développées pour les destinations essentielles, à savoir
Marrakech et Agadir, qui concentrent à elles seules 65% des nuitées totales.
Parler de l’évolution des arrivées comme étant un indicateur de bonne
santé de ce secteur revient à induire en erreur. Puisque l’augmentation des
arrivées et des nuitées ne peut être signifiante que s’il y a augmentation du
taux d’occupation des unités hôtelières. En fait, le taux pour
l'année 2013 a
enregistré une hausse insignifiante de 3% par rapport à 2012, soit 43% des
capacités. Et ce au moment où le secteur hôtelier a besoin d’un taux
d’occupation de 65% pour atteindre son seuil de rentabilité.Cette embellie en
termes d’arrivées ne se reflète pas en termes de recettes. Alors que les
chiffres officiels ne sont pas encore arrêtés, les professionnels estiment que
les recettes sont en mesure d’atteindre quelque 59 milliards de dirhams, soit
2% de plus par rapport à 2012. Cette dernière qui avait connu une baisse de 1,5
% des recettes touristiques, selon l’Observatoire marocain du tourisme, au
moment où la Tunisie
et l’Egypte, en pleins troubles politiques, ont pu augmenter leurs recettes
touristiques, respectivement de 30% et 13%.Par ailleurs, cette amélioration des
arrivées est due, entre autres, à la croissance du trafic aérien en raison de
cette relation d’interdépendance des deux secteurs. Grâce au retour des
compagnies aériennes à bas coût et au renforcement de nombreuses dessertes en
2013, les aéroports du Maroc ont enregistré au terme de l'année écoulée une
hausse de 9,2% du nombre de passagers transportés par rapport à 2012, selon
l’Office national des aéroports (ONDA).Loin des chiffres flatteurs qui
n’ont aucune signification réelle, il faut souligner que, depuis 2010, le tourisme national a, pratiquement, fait du surplace.
Selon le rapport de Bank Al-Maghrib (BAM), sur la situation économique,
monétaire et financière au titre de l'année 2012, «le nombre d'arrivées s'est
ainsi élevé à près de 9,37 millions de visiteurs en 2012 contre 9,34 millions
en 2011 et 9,3 en 2010», soit 30.000 visiteurs de plus. Ce qui reste un chiffre
très modeste, si l’on veut parler de développement d’une industrie, voire de la
réalisation du fameux objectif fixé dans le cadre de la Vision 2020, à savoir
drainer 20 millions de touristes à cet horizon. Le Maroc s'engage maintenant
dans la Vision
2020 avec l'objectif d'entrer dans le top 20 des grandes destinations
mondiales. Le slogan porté dans la Vision 2020 sonne bien, à l’image de son
prédécesseur. Mais, il aura fallu attendre 2013 pour franchir le seuil
des 10 millions de touristes annuels. Qu’en
sera-t-il de la Vision 2020 ?
Lundi 3 Février 2014_SOURCE WEB Par Mohammed Taleb
Tags : Il a fallu attendre trois
ans pour drainer 700.000 touristes de plus- Qu’en sera-t-il de la Vision
2020- depuis 2010, le tourisme national a, pratiquement, fait du surplace -