Echange d\'expérience des Gîtes de France vers le RDTR
Le Réseau de Développement Touristique
Rural (RDTR) avance dans la mise en place d'un label de
qualité qui lui permettra de proposer aux touristes une offre d'hébergement
transparente. A terme, les établissements membres du RDTR pourront afficher un
icone qualitative sous la forme de 1 à 4 fibules. Dominique Dupeyroux est directeur de l'association Gîtes de France du département
de l'Hérault. Il était de passage à Ouarzazate pour tester cette grille de
classement auprès de la maison d'hôtes Dar Daïf située à
Tarmigte. Il a accepté de répondre aux questions d'almaouja.com.
Almaouja.com - Pouvez-vous expliquer ce qu'est le réseau
des Gîtes de France ?
Dominique
Dupeyroux - Le réseau Gîtes de France a été créé en 1955 sous l'initiative d'un
sénateur français qui cherchait à apporter une réponse à l'exode rural qui frappait alors la France. Son idée était
à la fois de proposer aux français un nouveau mode de vacance en milieu rural,
plus facilement accessible pour une majorité d'entre eux, mais aussi de briser
l'isolement des agriculteurs et de les impliquer
dans une nouvelle économie.
Aujourd'hui,
nous avons 10.000 maisons d'hôte dans le réseau et 45.000 logements meublés qui
reçoivent le label Gîtes de France.Le réseau a été soutenu très tôt par le
ministère de l'agriculture même si aujourd'hui le nombre des agriculteurs dans
le milieu rural est moindre puisque d'autres professions ont rejoint les
campagnes comme les artisans, les retraités ou même des citadins qu'y ont
installé leur résidence principale.
Almaouja.com - En quoi consiste le label Gîtes de France ?
DD - L'objectif
est d'opérer un regroupement qualitatif sur l'offre touristique en milieu
rural.
Le label
consiste donc en une charte de qualité
avec un système de classement des logements sous la forme d'une icône d'épis,
de 1 à 5.
Il existe ainsi
une grille spécifique à chaque type d'hébergement comme les maisons meublées,
les chambres d'hôtes, les petits campings, les gîtes de groupe ...
L'adhérent doit
cotiser pour être membre du réseau, il doit appliquer une charte de qualité et
reçoit son classement en nombre d'épis.
Almaouja.com - Etre membre d'un tel réseau apporte-t-il un
avantage commercial ?
DD - Le tourisme
rural est caractérisé par des petits acteurs économiques dispersés dans un
vaste espace, il y a donc un fort besoin d'organisation et de visibilité pour
atteindre une efficacité commerciale. Le réseau fournit des références, un
accompagnement, un support de promotion et aussi de commercialisation, puisque
nous gérons aussi la mise sur le marché des hébergements pour ceux qui le
souhaitent, comme le ferait une agence.
Les ressources
du réseau sont les cotisations de nos membres, ce qui couvre 25 % de nos
besoins, les commissions sur les ventes couvrent 50 %, et les 25 % restant
proviennent d'aides des collectivités publiques.
Almaouja.com - Vous êtes ici à Ouarzazate au titre d'un
partenariat avec le RDTR ?
DD - Oui et ce
partenariat avec le RDTR s'inscrit dans le cadre d'une coopération décentralisée entre la région Souss Massa Drâa et le
département de l'Hérault. Cette coopération est relativement ancienne et
l'idée d'échanger au Maroc l'expérience des Gîtes de France Hérault remonte à
2005 lors d'un séjour à Ouarzazate où nous avions plaidé pour que se mette en
place un tel regroupement des acteurs touristiques marocains en zone rurale.
Aujourd'hui, le
RDTR est en train d'instaurer entre ses membres un système de classement. Nous
avons donc en premier lieu participé à l'élaboration d'une ébauche de grille
qui a ensuite évolué avec l'avis des acteurs de terrain.
La volonté d'un
tel dispositif de classement est de fédérer les professionnels afin de proposer
aux touristes une transparence sur la qualité des prestations, l'enjeu étant de
garantir à ce touriste la vérité sur ces qualités affichées.
Ce système
classement mis en place au sein du RDTR doit permettre à ses membres de
progresser vers toujours plus de qualité afin de rester en phase avec les
attentes du tourisme rural.
Il faut bien
comprendre que le tourisme rural est une activité qui doit s'inscrire de
manière harmonieuse dans le territoire. Il s'agit certes d'une diversification
de l'économie rurale puisque l'hébergement n'est pas la seule activité
possible. Souvent les produits du terroir sont bénéficiaires de la présence de
touristes et trouvent ainsi des vecteurs pour l'exportation. Mais dans le même
temps, il ne faut pas oublier que le touriste qui vient en espace rural cherche
justement le contraire d'un trop plein de touristes. Un équilibre est donc
nécessaire.
Afficher une
promesse sur la qualité de l'hébergement qui sera tenue
Almaouja.com - Quel agenda pour la mise en place de ce
classement au sein du RDTR ?
DD - A ce stade,
nous sommes en phase de validation de la grille. Nous en sommes au 5ème
établissement testé et notre objectif est de valider cette grille pour les
établissements de haut de gamme comme pour les plus petits établissements.
L'enjeu est bien celui d'une transparence d'autant plus que la vente du produit
se fait aujourd'hui à distance, par internet. C'est justement l'intérêt d'un
tel réseau que d'amener les professionnels à prendre conscience de l'importance
de toujours chercher à améliorer l'offre. Ce
classement devrait être opérationnel pour la prochaine saison touristique.
Almaouja.com - Quel signe a été choisi pour indiquer le
classement ?
DD - Ici au
Maroc, ce sera la fibule qui permettra de classer les établissements.
Almaouja.com - Quelles différences entre la grille
française et celle qui se met en place ici ?
DD - Nous avons
les mêmes critères de base comme la qualité de literie et les équipements
sanitaires. Il y a en France des points évidents qui le sont moins ici, comme
l'eau chaude. Il va falloir décider quels sont les critères d'adhésion propres
au RDTR. La notoriété du réseau et donc celle de ses membres sera liée à cette
transparence et à ces exigences de qualité.
Almaouja.com - L'accueil chez l'habitant n'est pas encore
une activité proposée par le RDTR ?
DD - L'idée globale du RDTR est de rassembler
les hébergeurs en zone rurale donc il ne semble pas contradictoire que
l'accueil chez l'habitant en fasse partie. A ce stade, il est prévu que le
nombre minimal de chambres pour être membre du RDTR soit de 3 chambres. Il faut
savoir qu'en France, la moyenne du nombre de chambres de nos membres est de 3.5
chambres. Nous sommes donc bien dans une configuration de petites unités dans
lesquelles l'accueil chez l'habitant peut trouver sa place.
En savoir plus
- Le site web des Gîtes de France Hérault
- Le site web des Gîtes de France
- Le site web du RDTR
- Le RDTR met en oeuvre la construction
concertée et participative de nouveaux circuits touristiques
- Les acteurs du tourisme rural font le
choix du travail en réseau et de la qualité
dimanche 2
février 2014 15:53
SOURCE
WEB Par La rédaction Al Maouja
Tags : Réseau de
Développement Touristique Rural (RDTR)- Dominique Dupeyroux est
directeur de l'association Gîtes de France du département de l'Hérault- réponse
à l'exode rural- impliquer dans une nouvelle économie- charte de qualité avec
un système de classement des logements sous la forme d'une icône d'épis, de 1 à
5- coopération décentralisée entre la région Souss Massa Drâa et le département
de l'Hérault- Ce classement devrait être opérationnel pour la prochaine saison
touristique-