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La CNT : Pour des lendemains meilleurs !

La CNT : Pour des lendemains meilleurs !

Nouvelle ère dans la politique touristique marocaine, avec l’investiture de Mohammed Sajid à la tête du ministère du Tourisme, assisté par une secrétaire d’Etat au Tourisme, Lamia Boutaleb. Une autre trajectoire s’ouvre donc devant la profession qui, du jour au lendemain, voit l’un de ses vœux pieux trouver entendeur : la révélation du contenu des résultats de l’étude du BCG, vœu quasi-impossible à obtenir du temps de Lahcen Haddad, pourtant commanditaire cachotier de la fameuse étude. Du coup, une revisite des objectifs de Vision 2020 s’est imposée. Un nouvel échéancier de sauvetage est dorénavant sur la table, sur lequel travaillerait une commission mixte réunissant public et privé, avec à l’horizon un rééquilibrage des objectifs de Vision 2020 eux-mêmes. Donc, beaucoup de pain sur la planche, mais de bons augures en perspective. Côté professionnels, est-on prêt et assez armé pour aller de pair avec la nouvelle donne et les nouvelles ambitions? Les fédérations de métiers, membres de la CNT, en sont-elles pleinement conscientes pour agir de concert? Sont-elles convaincues qu’il faudrait, plus que jamais, s’unir pour ériger une corporation représentative forte, au lieu de la voir crouler sous le poids de l’indigence, faute de cotisations? N’est-ce pas l’insuffisance de fonds qui avait fini par précipiter le départ des deux directeurs successifs de la CNT, le talentueux Said Tahiri et, maintenant, le sympathique Abdellah Jmamou ? Dans l’impossibilité de leur payer, à temps, leurs salaires, au même titre que les frais de fonctionnement et autres charges, l’hémorragie était inéluctable. D’accord, le Président Abdellatif Kabbaj, en bon samaritain, vaquait personnellement au plus urgent en payant de sa poche, mais est-juste pour une confédération regroupant toutes les entreprises touristiques du pays ? Comment vivent les associations professionnelles si ce n’est par les cotisations de ses membres ? Sous d’autres cieux, les membres arrivent même à verser de leur poche des donations pour commander des études, organiser des congrès et éductours, des voyages de partenariat, etc.

Mais à la confédération, hormis les hôteliers, niet. Alors pour que celle-ci devienne comme espéré forte, ses membres composants devraient eux-aussi être forts, en honorant leurs engagements moraux et financiers, d’abord.  L’est-on ? A notre connaissance, pas suffisamment.

Pourquoi cette résignation radine ? Même au niveau des associations régionales, c’est le même imbroglio. Rappelons-nous : au lendemain de son élection, l’actuel Bureau de la CNT avait appelé les associations régionales quant à la prééminence des fédérations régionales dans la bonne santé et le développement du secteur avant de les fédérer. Cette adhésion, au propre et au figuré, permettrait, selon la CNT, aux futures fédérations régionales de se constituer et de subsister. Dans cette logique de fonctionnement, la CNT s’était investie d’une double mission de co-pilotage : national et régional. Pour ce faire, elle cherchait à adopter un nouveau système de cotisation de ses membres, contrairement aux usages précédents qui consistaient à ce que les membres s’acquittent directement à la CNT de leurs cotisations, celle-ci avait appelé, lors de l’un de ses conseils d’administrations à ce que toutes les entreprises touristiques du pays honorent leurs cotisations auprès de leurs associations régionales. Comme on peut l’imaginer, ce système fédérateur est à même de permettre une structuration optimale des associations tout en leur garantissant les moyens de leur fonctionnement via l’adhésion des membres. Deal inscrit dans une optique de légalité, que la confédération avait, d’ailleurs, soumis à Lahcen Haddad dans l’objectif de résoudre le volet financement des associations régionales. Action menée dans le cadre des fameux contrats-progrès auxquels la CNT tient beaucoup.

Mieux. Souvenons-nous en : la fameuse circulaire émise par le ministère du Tourisme relative à la représentativité des associations professionnelles semble ne pas faire de l’effet, pour ne pas dire qu’elle rencontre, quelque part, de la résistance. Du coup, la CNT peinait, et peine encore, à récolter les cotisations des membres, à l’heure où son bon fonctionnement et son lobbysme est déterminé par celles-ci. Les caisses vides ne bénéficient, certes, ni à la confédération ni aux associations et fédérations de métiers qui la composent. Ces dernières ne peuvent faire entendre leur voix avec une confédération démunie, au moment où la visibilité du Maroc, en tant que destination sollicitée, est quelque plus floue et sujette à l’attentisme.

Interrogation : est-ce l’effet de la crise derrière la fermeture des robinets ? Dans ce cas, où sont les un milliard et demi promis que promettait Lahcen Haddad

Revers de la médaille : on peut se demander pourquoi les fédérations de métiers ne paient-elles donc pas leurs cotisations à la confédération, malgré les appels incessants de cette dernière. Certaines n’hésitent pas à répéter que leur abstention de s’acquitter de leurs cotisations serait du, selon eux, au « peu de représentativité » de celle-ci. Argumentaire renfloué par d’autres par la présence de « têtes » qui ne leur reviendraient pas, bien que tous ceux composant le Bureau avaient reçu l’aval de leur fonction.

Cafouillis qui ne sert en rien la profession et condamne le dialogue entre les deux parties à demeurer tordu au vu et au su de l’administration de tutelle. Mais jusqu’à quand ? L’actuel ministre du Tourisme peut-il intervenir pour ressouder les rangs ? La prochaine Assemblée Générale Elective de la CNT parviendra t-elle à calmer les esprits et rallier tout le monde pour la bonne cause ? A voir !

Faut-il le rappeler : l’élection de l’actuel Bureau l’était avec une majorité confortable. Pourquoi donc s’abstenir de verser ses cotisations ? Quelles en seraient les causes véritables ? Pourquoi, si toutefois, il y en aurait, ne les étale t-on pas cartes sur table, y trancher en toute démocratie pour trouver des solutions convenant à tous ? Rien n’empêche de convoquer une assemblée générale afin d’en discuter avec courage. Là est toute la question. Inutile de se voiler la face.

Le 02 Juillet 2017

SOURCE WEB Par Tourisme Et Gastronomie

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