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Les écoles africaines de cinéma s’unissent

Les écoles africaines de cinéma s’unissent

De 4 en 2005, elles sont une dizaine aujourd’hui Elles s’engagent à créer un festival africain des établissements spécialisés L’arrivée de la TNT booste les besoins en formations L’organisation en réseau permettra aux écoles de cinéma africaines de mutualiser leurs efforts et moyens, de mener une réflexion commune sur le contenu des formations et de pouvoir échanger les meilleurs profils (Conception Fotolia) Le cinéma africain est le cinéma le moins connu de son public. Pour que cela change, les écoles de cinéma du continent ont décidé de s’unir. Après un précédent rendez-vous en Afrique du Sud, c’est à Marrakech que CARA, qui regroupe au sein du CILECT (groupement des écoles de cinéma du monde) les écoles du continent africain, a tenu la semaine dernière une conférence à l’Ecole supérieure des arts visuels de Marrakech (ESAV). L’annonce de la création d’un festival africain des écoles de cinéma y a été faite. Un événement hébergé par le Maroc, qui pourrait voir sa 1re édition en septembre 2016. En plus du cinéma, il s’agissait de débattre autour de l’audiovisuel. Avec l’arrivée prochaine de la TNT, les pays africains devront former des techniciens pour produire le contenu nécessaire à cette nouvelle offre de programme en haute définition. Il y a 10 ans, l’Afrique ne comptait que 4 écoles de cinéma. Aujourd’hui, elles sont plus d’une dizaine, et l’ambition de l’ensemble des pays est de créer sa propre école. Autrefois, privilège des pays développés, le 7e art s’ouvre à tous avec la vulgarisation des outils permettant de filmer. Une nouvelle génération s’intéresse aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel. L’envie étant de faire des fictions et documentaires, conçus et fabriqués par les Africains eux-mêmes, qui seraient des modèles positifs au sein des populations du continent. Mais aussi, l’image de l’Afrique d’aujourd’hui envoyée au reste du monde. Sortant ainsi du seul modèle catastrophes et épidémies. Pour le réalisateur Burkinabé Gaston Kaboré, ce sont aux futurs acteurs du secteur de porter le cinéma africain et l’empêcher de ronronner. «La première école à créer est celle de la volonté et de la persévérance. Faites des films distrayants, étonnants, dérangeants. C’est par la force de vos films que vous allez convaincre». Rajoutant que la quasi-absence de critiques de cinéma freine le développement d’une vraie culture cinématographique chez les populations. Les analyses étrangères sur un film local, d’où qu’il soit, offrent des clés d’évolution. Alors nouer des partenariats est une priorité. Mutualiser les efforts, mener une réflexion commune sur le contenu des formations, pouvoir s’échanger les meilleurs profils suivant les opportunités ou céder son matériel technique en cas de remplacement, à un établissement qui en a besoin, ce sont les avantages de la constitution d’un réseau. L’agence de coopération CFI du ministère des Affaires étrangères français aide au développement des médias du Sud, en soutenant notamment un programme jusqu’en mars 2016. Il s’agit de former les encadrants de 7 écoles en Afrique. L’une d’elles, ECRAN (École de cinéma, de réalisation audiovisuelle et numérique) au Togo est un établissement privé financé en fonds propres par Christelle Aquereburu. Comme l’explique son directeur du développement, Naba Amegbleame, «le programme CFI nous a permis de sortir de notre vase clos, de notre cinéma purement togolais, pour aller voir ce qui se fait ailleurs. Dans des pays proches comme le Ghana et le Burkina, mais aussi en France et au Maroc». Pour s’inscrire dans cette école, les étudiants doivent débourser 600 euros pour un an. Sans aide de l’état, la moitié des inscrits abandonnent leurs études pour cause de finances et l’école fonctionne principalement grâce au système D. «On fait avec les moyens du bord, explique le directeur, alors les étudiants inventent et bricolent les grues, les rails ou la lumière. Comme nous n’avons pas non plus de personnel pour l’entretien, ce sont les élèves eux-mêmes qui balaient la classe après les cours. L’avantage c’est qu’ils savent tout faire». Créer un cadre de coopération et d’échange entre les écoles est une première étape pour faire rayonner le cinéma africain à l’international. Un mouvement qui s’appuie sur la jeunesse de chacun des pays, entre étudiants et jeunes professionnels du secteur. Le film de fin d’étude A la fois passeport pour l’avenir des étudiants et outil de communication essentiel pour les écoles, le film de fin d’étude est un aboutissement. Lors de la conférence CARA, chaque école a pu présenter un film et commenter ensemble le cahier des charges dans lequel sont précisés les contraintes budgétaires, les conditions de tournages, les qualités de l’équipe technique (professionnelle ou composée d’étudiants), le type d’accompagnement au cours de l’écriture, du tournage et de la post-production. Les participants ont ainsi pu échanger leurs expériences et stratégies sur chaque production. Mais pour les étudiants, le plus dur est encore à venir. Trouver les fonds nécessaires pour réaliser un deuxième film et lancer leur carrière. Le 18 Novembre 2015 SOURCE WEB Par L’économiste Tags : écoles de cinéma africaines– Le cinéma africain est le cinéma le moins connu de son public– Afrique du Sud– Marrakech- Ecole supérieure des arts visuels de Marrakech (ESAV)– le réalisateur Burkinabé Gaston Kaboré– culture cinématographique chez les populations– ECRAN (École de cinéma, de réalisation audiovisuelle et numérique)– Christelle Aquereburu– directeur du développement, Naba Amegbleame– le Ghana et le Burkina– le type d’accompagnement au cours de l’écriture, du tournage et de la post production–