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Quel avenir pour les oasis ?

Quel avenir pour les oasis ?

Si les oasis étaient considérées pendant longtemps comme des havres de paix et de prospérité, elles restent confrontées à des défis qui risquent à terme de bouleverser les équilibres que tant de siècles ont façonné. Les pratiques agricoles dans le domaine oasien n’ont pas seulement une dimension technique, mais elles procèdent surtout d’un processus historique de développement dans un milieu social particulier. En effet, les techniques employées actuellement en milieu oasien sont le fruit des siècles d’expériences. L’observateur étranger est étonné de constater l’existence durable des cultures vivrières jusque dans les palmeraies limitrophes malgré une pluviosité peu favorable (mois de 50 mm de pluie). Pour les agriculteurs oasiens les semences locales sont ‘’supérieures’’ aux sélectionnées, car elles sont le fruit d’une sélection naturelle sur plusieurs décennies, ce qui leur confèrent les résistances nécessaires au stress hydrique et aux maladies et ravageurs dominants. Le palmier dattier, élément structurant des oasis, est l’une des plus vieilles espèces fruitières du Maroc. Il a fait la gloire des cités antiques, telle Sijilmassa qui fut la plate forme de commerce internationale entre l’Afrique méditerranéenne les pays de l’autre côté du grand Sahara. Actuellement, ce secteur couvre une superficie d’environ 44.000 ha, soit environ 4,4 millions de palmiers. Ce patrimoine national est localisé dans les oasis situées au sud de la chaîne de montagneuse du Haut Atlas et de ses contreforts, notamment, Ouarzazate, Tafilalet et Tata. La datte constitue, sans conteste, la principale production des oasis marocaines. La production en campagne normale est estimée à 100.000 tonnes, situant le Maroc au 8ème rang mondial pour la production dattiére alors qu’il occupait la 3ème place il y a plus d’un siècle. Outre la diminution des effectifs due au Bayoud et la sécheresse, la productivité de notre palmier est faible (autour de 0kg/pied) comparativement aux pays voisins (Algérie et Tunisie). Environ 40% de la production est auto consommée alors que 30% est commercialisée. Le reste, est destiné à l’alimentation du bétail (20%), soit perdu. Le tonnage exporté ne constitue que 1% de la production totale. Contraintes et atouts Les oasis souffrent du poids d’un certain nombre de contraintes. Ces contraintes sont d’ordre (i) naturelles : sécheresses fréquentes, inondations, ensablement, maladie du Bayoud, les invasions acridiennes, exode des jeunes, etc. Cependant les oasis recèlent d’atouts dont l’exploitation intelligente contribuera à un essor durable des terroirs : l’exclusivité de la présence des productions inhérentes aux conditions écologiques spécifiques des oasis (la datte, les truffes, la race ovine D’man et l’isolement des terroirs les qualifie plus que d’autres entités écologiques à une reconversion en douce vers les nouveaux concepts sains et rémunérateurs de production (production biologique). Sur le plan agricole, la culture in -vitro du palmier dattier, la mise en œuvre du processus de nouveaux concepts (culture biologique, labellisation des produits,...) aura un impact certain sur l’avenir des oasis. La désertification et son corollaire l’ensablement Le degré de maîtrise du phénomène de la désertification et particulièrement, l’ensablement des infrastructures socio- économiques sera déterminant dans l’évolution des secteurs productifs des oasis. Les oasis, milieux complexes et fragiles ont connu, au cours des dernières décennies de nombreuses perturbations : sécheresse, Bayoud, migrations, au point de se demander légitimement si les oasis ont un avenir’’. L’avènement d’un développement durable dans les oasis, contribuera à la protection et la mise en valeur de l’environnement et de la qualité de vie. L’avenir des oasis est organiquement lié à la capacité à innover, anticiper et prendre des initiatives. Pour maîtriser cet avenir, la réalisation d’études prospectives et le renforcement des capacités des oasiens sont essentiels. Ils contribueront à la mutation des acteurs locaux des acteurs locaux du rôle de ‘’subisseurs’’ de développement à celui de ‘’faiseurs’’ de développement et de tirer profit des possibilités qui se présenteront à l’avenir.

 SOURCE : WEB