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Assa zag le désert : Au-delà de l\'espace, une mémoire à partager

Assa zag le désert : Au-delà de l\'espace, une mémoire à partager

Le désert, un espace sans limites qui continue de séduire tous ceux qui veulent se l'approprier, sans jamais yréussir totalement. C’est autour de l’environnement désert que s’est tenue, une conférence, initiative de l'Agence pour la Promotion et le Développement des Provinces du Sud, qui a réuni autour d’une même table des architectes, des urbanistes mais aussi des poètes et des ingénieurs

venus parler d'un «désert généreux». Tous à leur manière, avec leurs mots et surtout leurs émotions, ils ont chercher ainsi à transmettre le message, tous s'accordant à reconnaître que ces territoires désertiques ne le sont pas vraiment, puisqu'ils regorgent de vie. Ils définirent, tantôt « les dunes dynamiques », tantôt « les Kasbahs fantômes » dans ce désert qu’’ils sont allés, chacun à leur manière, conquérir.

Un territoire à promouvoir

L'Agence pour le Développement des Provinces du Sud du Royaume se penche sur les zones désertiques et pré-désertiques afin de trouver une approche régionale spécifique. Les provinces du Sud occupent un emplacement stratégique à ces régions riches d’un patrimoine immatériel avec des ressources touristiques, halieutiques, culturelles dont l'importance est telle que « toute action économique doit être pensée dans la durabilité » Moustapha Naissabouri, poète marocain, auteur d'un livre sur le désert est allé à la découverte d'un espace nouveau «qui commence là où les oasis prennent fin et les chaînes de l"Atlas s'estompent».

Imaginer le désert

Une nouvelle botanique, de nouvelles lumières, qui ont suscité l'Intérêt de ce poète et écrivain,

Qui s’est posé la question : «Comment approcher le désert, loin du regard folklorique ?» avant d’entamer l’écriture de son livre. «Le désert n'est la que pour combler un vide existentiel... le Sahara brille d'une lumière qui éclaire jusqu'au fond de nous-mêmes». II faut bien connaître ce territoire, y habiter et être habité par lui pour cerner la beauté sauvage de «ces immensités isolées». Les «distances interminables» que décrit le poète, un jeune ingénieur marocain, les a parcourues pendant près de deux ans. Comment habiter le désert tout en l'apprivoisant ? Car pour prendre place au sein de ces étendues de sables et de cailloux il faut savoir comment s'y prendre et surtout comment ne pas se faire prendre. Pour Karim Sélouane, géographe et ingénieur des Mines, l’ idée est de trouver la bonne manière de «construire tout en tirant des leçons de la nature et de l'environnement». « Etudier la nature des espaces désertiques permet de mieux connaître l'espace

qu'on veut investir. Quand on connaît la nature des dunes dynamiques, et qu'on sait comment sont faits les couloirs de sable, on peut déjà savoir où et comment construire». Salima Naji, anthropologue et architecte , auteur de «Portes du sud du Maroc» et «Arts et architectures du sud Maroc - Esquisse d'une esthétique berbère», est venue éclairer les amoureux du désert qui y voient plus une perle touristique qu'un patrimoine à protéger, déclarant: «Il faut voir au-delà de cet Eldorado de tous les possibles qui en attire plus d'un», Il en est ainsi pour elle, pour qui les vallées présahariennes, sont un «désert plus aménagé », la porte d'entrée vers les territoires de l'extrême». Et d’arriver à ce constat extrême : «Ce qui est désolant c'est de voir justement dans ce mouvement de construction qui touche ces vallées, peu de gens se soucient du patrimoine architectural... des formes urbaines sont de plus en plus Importées, et les Ksours et Kasbas ne sont plus que des fantômes, creux n'offrant qu'un cadre extérieur pour les touristes», Certes, le désert attire. Mais pour mieux le dompter il faut aller à sa découverte, afin de l'apprivoiser sans pour autant chercher à le changer. Il s'agit d'un «concentré authentique» à garder comme tel, tout en «donnant en partage sa mémoire collective ».

SOURCE : WEB