Le Maroc, l’autre pays du camping car
Depuis quelques années, le Maroc voit affluer d’octobre à mai,
quantité de camping-cars européens, en majorité occupés par des jeunes
et des moins jeunes retraités qui viennent passer l’hiver au soleil.
Cette clientèle ne va pas aller écumer les souks et les magasins à touristes tous les jours, mais sur des séjours itinérants qui peuvent atteindre jusqu’à six mois, ne
pas croire que le Maroc ne va pas en tirer quelques bénéfices montre
une méconnaissance réelle du sujet et du potentiel à exploiter.
Bien tardivement et par la force des choses, le ministère du Tourisme marocain s’est rendu compte du retard accumulé dans cette discipline touristique. Le
constat général étant que le Maroc, s’il est passé maître dans un
développement toujours croissant de structures hôtelières pour des
vacances de court séjour, une semaine en moyenne, a complètement négligé
cette forme de tourisme dont l’Espagne et la France ont su tirer
bénéfice depuis des décennies. 25 millions de touristes ont pratiqué le camping en 2013 en France.
Encore aujourd’hui certaines autorités de provinces marocaines
assimilent les camping-caristes à des touristes de peu de valeur, sans
intérêt pour le commerce local. Il faut avouer qu’avec le peu
d’efforts effectués pour proposer des campings proches des normes
européennes, ce qu’il a d’autre part très bien réussi dans l’hôtellerie,
le Maroc n’a pas incité la clientèle européenne des campings de luxe
du Sud de l’Espagne à franchir le détroit ; pendant longtemps, il n’a
récolté que ce qu’il a semé.
Pourtant, les camping-caristes sont une manne providentielle pour le
petit commerce local car ils ont l’avantage de venir en camion et donc
ils peuvent acheter des meubles, de la poterie, des lampes et autres
objets encombrants, ce que ne peuvent faire les touristes de grand
hôtel.
De plus, ils font travailler plein de petits artisans pour refaire leurs
sièges, installer des panneaux solaires, refaire leur carrosserie, etc.
Le parfait exemple en la matière est la ville de Tiznit qui a très
vite compris l’intérêt d’accueillir ces touristes au bon pouvoir d’achat
: des dizaines de petits artisans se sont installés dans la ville et ne
manquent pas de travail.
Aujourd’hui, si certains Européens ont investi dans des structures
hôtelières ou dans des maisons d’hôtes, d’autres s’aperçoivent qu’il y a
des possibilités du côté des aires de stationnement aménagées aux
normes européennes pour les camping-caristes. Des Marocains résidant à
l’étranger (MRE) ont également compris qu’avec un investissement moindre
par rapport à l’hôtellerie traditionnelle, il y avait quelque chose à
faire de ce côté, et du coup un moyen sûr de revenir vivre au pays.
D’autre part, une clientèle marocaine de MRE, retournant au pays pour
les vacances, commence à être exigeante et s’intéresse à pratiquer un
camping autre que ce que proposent habituellement les campings communaux
le long des plages. Le retour a la nature est important et privilégié, les
petites structures avec la chaleur de l’accueil et l’authenticité sont
très recherchées, celles qui proposent des bungalows encore plus.
En plus, les Marocains, la classe moyenne surtout, mais même les plus
aisés, s’intéressent désormais beaucoup à cette forme de tourisme. La
location de tentes aménagées et celle de bungalows marchent de mieux en
mieux, la demande est de plus en plus forte et l’offre encore très insuffisante.
J’avais fortement encouragé les campings à investir dans cette forme de
tourisme et je pense aujourd’hui que c’est une réussite, il suffit pour
cela d’interroger Abdelaziz Houays, propriétaire d’Atlantica Parc a Imi
Ouadda. Son camping, dont la qualité et les aménagements dépassent
largement la plupart des campings européens, jouit d’une réussite
complète et ceci presque toute l’année.
Le ministère du Tourisme espère arriver à 20 millions de touristes,
alors il est important qu’il tienne compte du formidable potentiel
qu’offre le développement des campings, car il est évident que ce n’est
pas toujours le cas.
Je crois que l’on peut prendre deux exemples
La côte nord du Maroc coté méditerranée, de Sebta à Martil, a été
complètement refaite, un travail magnifique qui pourrait être exemplaire
si on avait eu l’idée d’y installer un ou deux campings ! Surtout avec
l’Espagne toute proche.
Comment comprendre qu’Agadir, le fleuron du tourisme au Maroc, ne
dispose pas d’un camping haut de gamme, celui existant méritant a peine
le nom de terrain vague aménagé.
Marrakech a les siens (le Relais de Marrakech, Ourika Camp et Manzil la
tortue) et ils obtiennent un grand succès en proposant a la fois le
camping, mais aussi les logements sous tentes africaines, les chambres
en casbah et même une suite avec terrasse.
L’Oriental, désormais mieux desservi grâce à la nouvelle RN 16,
bénéficie aussi de cet engouement. Les camping-cars vont en masse à
Oujda, à l’oasis de Guefait (méconnu), à Bouarfa, à Figuig et à Mengoub,
et de grands opérateurs y organisent même des circuits.
Le Maroc est grand, voila 14 ans que je le traverse en tous sens et je
suis encore loin d’avoir tout vu. Il faut juste que les Marocains se
rendent compte du trésor qu’ils possèdent, ils ont l’énorme chance
d’avoir un pays qui a des atouts fantastiques.
7 Mars 2015
SOURCE WEB Par mile Verhooste Journaliste Medias24
Tags : séjours itinérants qui peuvent atteindre jusqu’à six mois- le
ministère du Tourisme marocain s’est rendu compte du retard accumulé
dans cette discipline touristique-25 millions de touristes ont pratiqué
le camping en 2013 en France- certaines autorités de provinces
marocaines assimilent les camping-caristes à des touristes de peu de
valeur, sans intérêt pour le commerce local- le Maroc n’a pas incité la
clientèle européenne des campings de luxe du Sud de l’Espagne à franchir
le détroit ; pendant longtemps, il n’a récolté que ce qu’il a semé- Le
parfait exemple en la matière est la ville de Tiznit qui a très vite
compris l’intérêt d’accueillir ces touristes au bon pouvoir d’achat :
des dizaines de petits artisans se sont installés dans la ville et ne
manquent pas de travail- les petites structures avec la chaleur de
l’accueil et l’authenticité sont très recherchées, celles qui proposent
des bungalows encore plus- les Marocains, la classe moyenne surtout,
mais même les plus aisés, s’intéressent désormais beaucoup à cette forme
de tourisme- La location de tentes aménagées et celle de bungalows
marchent de mieux en mieux-