PROFESSION Voyager en pays musulmans, le plaidoyer de Jean-François Rial (VDM)
Dans un courrier intitulé "Gardons raison !" adressé à l'automne
dernier à ses clients, Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde
(VDM), se livrait à un véritable plaidoyer en faveur des voyages dans
les pays musulmans. Depuis les attentats de Paris au début de l'année,
de Copenhague le week-end dernier, les Français boudent ces pays. C'est
le cas du Maroc qui a chuté de 60% en passagers en janvier (selon le
baromètre Snav Atout France publié mardi dernier), et jusqu'à -85% chez
toutes les marques de VDM. Dans ces conditions, le message de
Jean-François Rial reprend toute son acuité.
"Les Français boudent aujourd'hui dans leur choix de destinations, tous
les pays à majorité musulmane. Tous, sans distinction. Cette décision
est-elle raisonnable ?
Oui, bien entendu si l'on parle de la Somalie, la Syrie, l'Afghanistan,
l'Irak : des pays où il n'est malheureusement pas question de voyager
actuellement.
Tout comme en Kabylie, déprogrammée depuis 18 ans chez Voyageurs du Monde.
Non, résolument non lorsqu'il s'agit du Maroc, d'Oman, de la Turquie,
de la Vallée du Nil ou de la Tunisie, qui restent des destinations
parfaitement sûres comme vient clairement de le rappeler notre ministère
des Affaires Étrangères. Les pays, et plus précisément les zones à risque, sont connues et très faciles à éviter.
La peur irrationnelle demeure. Médiatique, émotionnelle, alimentée par le trop ou le trop peu d'informations. Reconnaissons-le,
cette peur n'a aucun sens. D'abord car comme nous, l'immense majorité
des populations musulmanes du monde entier condamnent les actions
inhumaines des djihadistes. A fortiori, parce que faire l'amalgame et ne
plus aller dans ces pays signifierait à long terme, jouer le terrible
jeu des extrémistes et pénaliser des populations entières qui vivent du
tourisme.
Annuler son voyage en Australie parce qu'il comprend un stop à Dubaï
(véridique !) n'a pas plus de sens que de s'interdire de voyager en
Tanzanie par peur de contracter le virus Ebola, alors que le pays se
trouve très loin de l'épicentre de l'épidémie et n'a enregistré aucun
cas.
Gardons raison ! Personnellement J'ai voyagé ces derniers mois à
titre professionnel et également en famille au Maroc, en Tunisie, dans
la vallée du Nil, au Liban -en évitant bien sûr la vallée de la Bekaa
Ouest et le Sud Liban- (encore une fois il s'agit d'être précis et bien
informé !) sans vivre le moindre problème d'insécurité.
Mais mon avis de dirigeant d'un voyagiste est-il crédible ? J'ose
le croire. D'abord car fort heureusement je n'imagine pas imposer des
risques à mes enfants ou nos clients pour des raisons purement
commerciales. Ensuite, parce que l'impact économique d'une désaffection
de ces pays pour une entreprise comme Voyageurs du Monde, qui vend des
voyages dans le monde entier, demeure faible.
En revanche, nous sommes affectés pour une raison évidente : nous aimons
profondément ces pays. Des pays qui pour certains de nos conseillers
sont bien plus qu'une destination à vendre : c'est une terre natale. Une
terre où vivent des hommes et des femmes.
Alors, parce qu'il est tout simplement injuste et injustifié de
pénaliser ces populations, nous espérons que vous continuerez à voyager
au Maroc, en Égypte en Tunisie, aux Émirats, en Afrique et ailleurs.
Aussi avons-nous choisi de partager ici les retours de nos clients
partis récemment dans les pays en question. Édifiants de vérité et de
sens, ces témoignages seront sans doute plus convaincants que le mien.
Vous avez encore le choix de partir et d'y ajouter le vôtre. À vous de juger".
19 février 2015 (13h03)
SOURCE WEB Par Nicolas Barbéry, Le Quotidien du Tourisme
Tags : Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde (VDM)- plaidoyer en
faveur des voyages dans les pays musulmans- cas du Maroc qui a chuté de
60% en passagers en janvier (selon le baromètre Snav Atout France
publié mardi dernier), et jusqu'à -85% chez toutes les marques de VDM-
Maroc, d'Oman, de la Turquie, de la Vallée du Nil ou de la Tunisie,
restent des destinations parfaitement sûres comme vient clairement de le
rappeler notre ministère des Affaires Étrangères- La peur irrationnelle
demeure. Médiatique, émotionnelle, alimentée par le trop ou le trop peu
d'informations-J'ai voyagé ces derniers mois à titre professionnel et
également en famille au Maroc, en Tunisie, dans la vallée du Nil, au
Libansans vivre le moindre problème d'insécurité-