RAM BENHIMA CHARGE L’AÉROPORT DE CASABLANCA
INSÉCURITÉ DES BAGAGES ET INVESTISSEMENTS EN ATTENTE
GESTION ASYMÉTRIQUE DE LA CONCURRENCE EN EUROPE
LA COMPAGNIE RENOUE AVEC LA CROISSANCE DU TRAFIC
Source:
RAM RAM a renoué avec la performance dès 2012 après un passage à vide à
cause de l’Open sky. L’année dernière, cette reprise s’est confirmée
avec une progression du résultat d’exploitation
«L’aéroport de
Casablanca est deux fois plus mauvais que la moyenne mondiale en matière
de sécurité des bagages». Driss Benhima ne cache pas son insatisfaction
de l’infrastructure vieillissante de l’aéroport qui est devenu beaucoup
trop petit pour le trafic de la RAM. «Cet aéroport n’est plus
adapté aux besoins de notre compagnie puisque les travaux de l’aérogare
ne sont pas encore finis. Pourtant, l’Etat nous avait promis une mise à
niveau de l’aéroport», regrette le PDG de RAM. Cette situation entraîne
une perte des bagages, des délais d’attente importants et surtout un
impact négatif sur l’image de la compagnie même sur des paramètres qui
échappent à son contrôle. «Les aéroports devaient être soumis à un
cahier des charges précis, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui»,
surenchérit Benhima. Le contrat-programme de RAM prévoit une
ouverture du capital à plus long terme mais l’attractivité de la
compagnie risque de pâtir à cause des problèmes de gestion de son hub.
Alors que RAM a fourni un véritable travail de restructuration en
interne, l’Etat doit soutenir sa compagnie avec la mise à niveau des
éléments externes. La nomination en janvier dernier de Zouhair El Aoufir, un ancien haut cadre de RAM, à la tête de l’ONDA semble rentrer dans cette stratégie.
Après
l’équilibre financier, RAM renoue avec la croissance de son trafic. La
compagnie qui est passée par une période de perturbation sévère après
l’adoption de l’Open sky reprend des couleurs. A fin mai, le trafic a connu une progression de 6%. Le
coefficient de remplissage s’améliore en affichant 4 points
supplémentaires à la même date. Pour la première fois, l’évolution du
trafic international de RAM sur le Maroc pour le mois d’avril (+10%)
dépasse l’évolution du trafic international de la concurrence (6%).
Cette performance commerciale a impacté positivement la rentabilité de
l’entreprise. A l’issue de l’exercice 2013 (clos le 31 octobre), RAM a
enregistré un résultat d’exploitation de 789 millions de DH, en hausse
de 10% par rapport à 2012. Le résultat courant a, quant à lui, progressé
de 4,83% pour s’établir à 627 millions de DH. La compagnie a dégagé en
2013 un bénéfice net de 168 millions de DH. Le résultat net 2012 était,
rappelons-le, déficitaire en raison d’importantes sommes provisionnées
compte tenu de la dépréciation de plusieurs avions.
Ces résultats permettent à RAM de dépasser les objectifs fixés par le contrat-programme signé avec l’Etat en septembre 2011.
La compagnie a pu considérablement réduire ses effectifs qui sont
passés de 5.352 en 2010 à 2.737 à fin avril 2014. RAM a atteint un ratio
de 58 employés par avion en 2014 contre 100 en 2011. Un niveau beaucoup plus bas que les compagnies comparables.
Toutefois,
la compagnie se trouve confrontée à une importante percée des autres
compagnies. Une concurrence jugée parfois inéquitable. «Nous sommes face
à des compagnies comme Ryanair qui reçoivent beaucoup de subventions»,
précise Benhima.
Ryanair reçoit, selon le management de RAM, 50
millions d’euros en France et 600 millions d’euros pour toute l’Europe.
La compagnie publique porte également un regard critique sur la
concurrence européenne. «La gestion de la concurrence européenne est
asymétrique en matière d’Open sky. Nous sommes mal traités par
l’Europe», martèle le PDG. Par exemple, Vueling effectue des liaisons
entre Casablanca et Paris (ligne de prédilection de RAM), alors que RAM
n’a pas la possibilité de faire un Barcelone-Paris qui est la ligne
phare de la compagnie espagnole!
L’ensemble de ces éléments a
conduit à un pic historique de l’offre de la concurrence à plus de 11
millions de sièges, soit une hausse de 22% par rapport à 2012. Sur la
zone de chalandise prioritaire (axe Casablanca-Rabat), la progression de
cette offre a atteint 24%. Les compagnies low-cost ont signé un
retour en force avec une progression de 25%. L’offre des compagnies
régulières a augmenté quant à elle de 17%. Cela a conduit à un recul
de 3% du chiffre d’affaires global pour s’établir à 13,38 milliards de
DH, dont 12,42 milliards de DH pour l’activité transport. Le chiffre
d’affaires lié aux activités hors transport s’élève, quant à lui, à un
peu plus de 954 millions de DH.
Un focus sur les vols intérieurs
LE
développement des vols internes ne peut se faire sans le soutien de
l’Etat. «Un Casablanca-Dakhla devrait coûter aussi cher qu’un
Casablanca-Paris. Or, le client n’est pas prêt à payer ce prix»,
soutient le management de RAM. Grâce aux aides de l’Etat, sur les sept
premiers mois de l’exercice en cours (de novembre 2013 à fin mai 2014), RAM a transporté 447.375 passagers sur ses vols intérieurs. Ce chiffre est en hausse de 25% par rapport à la même période de l’exercice dernier. L’objectif est d’atteindre 1 million de passagers à la fin de l’année.
23 Juin 2014
SOURCE WEB Par Ilham BOUMNADE L’ECONOMISTE
Tags
: «L’aéroport de Casablanca est deux fois plus mauvais que la moyenne
mondiale en matière de sécurité des bagages»- Driss Benhima ne cache pas
son insatisfaction de l’infrastructure vieillissante de l’aéroport-
L’aéroport de Casablanca est devenu beaucoup trop petit pour le trafic
de la RAM- contrat-programme de RAM- nomination en janvier 2014 de
Zouhair El Aoufir, un ancien haut cadre de RAM, à la tête de l’ONDA- fin
mai 2014, le trafic RAM a connu une progression de 6%- RAM a atteint un
ratio de 58 employés par avion en 2014 contre 100 en 2011- Les
compagnies low-cost ont signé un retour en force avec une progression de
25%- L’offre des compagnies régulières a augmenté quant à elle de 17%-
RAM a transporté 447.375 passagers sur ses vols intérieurs. Ce chiffre
est en hausse de 25% par rapport à 2013-