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Avis de tempête sur les ports du Sud L’alternance fait des vagues

Avis de tempête sur les ports du Sud L’alternance fait des vagues

Les ports de pêche du Sud du Maroc sont dans la zone de turbulences. La nouvelle liste des bénéficiaires du principe d’alternance entre les sardiniers  dans la zone de Dakhla ne semble pas faire que des heureux.   Des accusations graves de clientélisme et de favoritisme auraient entaché l’élaboration de celle-ci, selon plusieurs professionnels.  « La nouvelle liste autoriserait 75 bateaux de pêche pélagique à pénétrer dans les pêcheries de la zone «C».  Ce droit serait partagé entre 40 bateaux immatriculés à Dakhla et 35 en dehors de cette ville.  Le hic, c’est que le choix de 35 embarcations ne s’est pas basé sur des critères  de sélection mais a été fait sans consultations préalables avec les professionnels », nous a précisé un armateur proche du dossier sous le sceau de l’anonymat.  D’après lui, un lobby de professionnels a pesé de tout son poids dans l’établissement de cette liste mettant en avant ses intérêts au détriment de ceux des autres opérateurs. « De nouveaux noms ont été introduits et  d’autres ont été tout simplement supprimés. Certains ont constaté que le nombre de ses bateaux a été réduit sans explications», nous a-t-il expliqué.  

Un état de fait qui risquerait de provoquer des remous vu que les professionnels de Laâyoune ont commencé à se mobiliser pour entamer une action de protestation afin de contester cette décision qu’ils estiment arbitraire  et irrespectueuse des PV signés dans ce cadre. Pour eux, une mise en œuvre saine du principe d’alternance doit se faire de manière objective et transparente. Ce ne sont pas les seuls pêcheurs à être en colère actuellement. Les  sardiniers  du port de Tan Tan voient également rouge d’autant qu’il leur a été déjà interdit  de  pénétrer dans la zone de pêche dite « C » qui est actuellement occupée par des professionnels qui ont refusé de la quitter à l’issue du délai d’une année qui leur avait été préalablement accordé.  Ces professionnels ont justifié leur position par leurs engagements envers les unités industrielles et le poids des crédits qu’ils ont contractés à cause du marasme touchant le secteur. Que proposent ces professionnels ? « On est pour un tirage au sort  entre l’ensemble des chalutiers ou la mise en place d’un quota global concernant l’ensemble de la zone «C» », nous a indiqué notre source. Certains d’entre eux exigent même la sortie immédiate des embarcations qui ont déjà bénéficié du protocole sans conditions préalables. Ils demandent également que les nouveaux bénéficiaires s’engagent à respecter le principe d’alternance, à ne pas dépasser le nombre de 200 caisses pêchées par jour et d’utiliser des caisses en plastique.    Mais qu’en est-il de la position du département de la Pêche maritime ? Les professionnels sont unanimes à considérer que le ministère d’Akhanouche est dans une position de faiblesse face aux manœuvres des lobbys. Ils estiment que les autorités publiques ont trop tergiversé  au lieu d’appliquer les dispositions du protocole du 1er juin 2011 signé avec certains professionnels du secteur.  Pour eux, le traitement de ce dossier par les responsables du département de la Pêche a porté atteinte la crédibilité et à l’image  de l’Etat.  Une situation qui risque de s’aggraver avec la publication de la nouvelle liste des bénéficiaires du système d’alternance. Affaire à suivre. 

Jeudi 13 Mars 2014_SOURCE WEB par Hassan Bentaleb  Libération

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