VISION 2020 DU TOURISME UN PLAN D’URGENCE POUR OUARZAZATE
Investissement, rééchelonnement financier, désenclavement…
Les opérateurs touristiques transmettent leurs doléances au chef du gouvernementSource: CPT
L’enclavement aérien reste le principal handicap d’Ouarzazate. D’ailleurs, entre le lundi 18 et le dimanche 24 mars, la plupart des vols en partance de Paris ont été annulés faute de passagers.
Ouarzazate continue de broyer du noir. La mythique ville touristique, berceau de chefs-d’œuvre cinématographiques, est en train de connaître une descente aux enfers. Hôteliers, restaurateurs, voyagistes, transporteurs…, tous les opérateurs touristiques de la région réclament un plan d’urgence. Le chef du gouvernement a récemment rencontré une délégation composée de la Fédération nationale du tourisme (FNT), du Conseil provincial du tourisme (CPT) de la ville et de la CDT. Une commission mixte a été mise en place. Chargée d’assurer le suivi du plan d’urgence, elle a déjà tenu sa première réunion de travail, du 11 au 13 mars, en présence d’un représentant de la Primature et des opérateurs touristiques de la région. «La commission a identifié quatre problématiques prioritaires. Il s’agit des volets connexion de la ville, investissement, financement et règlement des conflits sociaux», explique Zoubir Bouhoute, directeur du CPT. Cela fait plusieurs années que l’activité touristique de la ville se dégrade, mais aussi bien le département de tutelle que les autorités locales ont laissé la situation pourrir.
A l’origine des problèmes de la ville, le repli des
activités touristiques. Le secteur se trouve actuellement dans un cercle
vicieux. Les établissements hôteliers
sont asphyxiés par leurs charges. Du coup, ils sont dans une situation financière
désastreuse. Mais en même temps, l’offre
touristique de la destination reste insuffisante. La ville compte 82
établissements d’hébergement classés, d’une capacité globale de 6.059 lits.
Cette dernière ne tient pas compte de 5 hôtels fermés, totalisant 1.178 lits.
Elle ne tient pas compte non plus des hôtels non classés, des bivouacs, gîtes
et auberges. Les difficultés financières sont le point commun de l’ensemble des
opérateurs hôteliers. La fermeture de 5
hôtels (Bel-Air, Ametis, Mercure, Farah Al Janoub et Drâa) a mis au chômage plus de 300 personnes. 150 autres
ont été licenciées par d’autres établissements en difficulté. «En raison de
leurs difficultés de trésorerie, plusieurs hôteliers sont dans l’incapacité de
régler leurs traites, de s’acquitter de leurs impôts et de verser leurs charges
sociales. D’où l’irrespect de la réglementation de travail par certaines PME.
C’est la raison pour laquelle les opérateurs demandent au gouvernement un
rééchelonnement de leurs dettes», explique Bouhoute. Par ailleurs, ces
entreprises ne sont pas éligibles au fonds Rénovotel car elles ne sont pas à
jour dans leurs impôts ni dans leurs cotisations sociales. Pour sortir la
destination Ouarzazate de son impasse, les opérateurs réclament le renforcement
de l’offre touristique. En clair, il faudrait construire de nouveaux
établissements. L’objectif étant d’atteindre la taille critique et d’intéresser
de nouveau les tour-opérateurs. Ce qui passe par la reprise des
investissements. A commencer par ceux déjà programmés, dont certains ont même
été présentés au Souverain en 2004 sans jamais voir le jour. Parmi ces
derniers, figure la zone touristique de Tamrigt. La station Biladi, destinée au
tourisme interne, n’a toujours pas vu le jour. Il en va de même pour le projet
Ouarzazate Lake City. Une infrastructure dont le budget s’élève à 5,4 milliards
de DH. Le projet devait être réalisé par le consortium Palmeraie Développement,
Alliances, H Partners et Actif Invest. Il porte sur une superficie globale de 374 ha. Cette nouvelle
station touristique devait tripler la capacité d’hébergement de la ville. Plus
récemment encore, le projet de mise en valeur des kasbahs, qui a été lancé il y
a deux ans, n’a toujours pas démarré. La SMVK, dont le capital est détenu par Madaef
(CDG), n’a encore concrétisé aucun de ses projets.
Pour sauver la destination Ouarzazate, le gouvernement devrait donc accélérer
les investissements pour développer le produit touristique, ressortir les
projets en stand-by, rééchelonner les dettes des opérateurs, désenclaver la
ville via la multiplication des connexions aériennes… La promotion devrait
également faire partie du dispositif de soutien. La commission de suivi devrait
se réunir bientôt pour décider d’un plan d’action assorti d’un calendrier.
Billets d’avion hors de portée
L’absence d’une connexion aérienne régulière est le handicap majeur qui empêche le développement de la destination. Pour l’heure, il existe une seul liaison aérienne hebdomadaire Paris-Ouarzazate en basse saison (2 en haute saison), mais, selon des informations recueillies auprès de l’ONDA, plusieurs vols ont été annulés d’ici le dimanche 24 mars, faute de passagers. Quant aux 5 vols domestiques, les arrivées sont toujours programmées tard dans la nuit, tandis que les départs ont lieu tôt le matin, vers 5 h. De plus, la tarification de Royal Air Maroc reste rédhibitoire. En effet, les prix d’un billet aller-retour varient entre 1.900 et 2.200 DH.
SOURCE WEB Par Hassan EL ARIF L’Economiste Tags : enclavement aérien-principal handicap de Ouarzazate- plan d’urgence- Le chef du gouvernement-Fédération nationale du tourisme (FNT)-Conseil provincial du tourisme (CPT) de la ville-CDT- Zoubir Bouhoute, directeur du CPT- établissements hôteliers sont asphyxiés par leurs charges- offre touristique de la destination reste insuffisante- fermeture de 5 hôtels- chômage- L’absence d’une connexion aérienne-