Inventée par un Français une éolienne récupère la vapeur d’eau
Le vent bientôt puits d’eau potable
17 février 2013 à 19:07 (Mis à jour: 22 février 2013 à 10:45)
L'éolienne est installée pour des essais aux Emirats arabes unis. (DR)
Inventée par un Français, une éolienne récupère la vapeur d’eau.
Nous sommes en 2020. En plein désert africain, des populations boivent de l’eau née du vent. Mirage ? Non. Grâce à un système imaginé et mis au point par un entrepreneur français, des éoliennes d’envergure captent la vapeur d’eau qui se trouve dans l’atmosphère, et chacune d’elles produit une moyenne de 1 000 litres d’eau en vingt-quatre heures. Le principe : mues par les courants aériens, les pales activent une turbine qui aspire l’air. L’effet né de la condensation, couplé à un compresseur de refroidissement, produit de l’eau, laquelle est récupérée et filtrée pour devenir potable.
Frigos. C’est un simple bricoleur qui est l’auteur de cette invention. En 1995, Marc Parent, alors âgé de 30 ans, s’ennuie dans une entreprise de réparation de frigos à Saint-Barth. «Je suis quelqu’un qui cherche le mouton à cinq pattes. A l’école, que j’ai quittée en troisième, ce qui ne me plaisait pas, c’était d’aller dans les chemins balisés.» Aux Antilles, il récupère l’eau qui s’échappe de sa climatisation. Lui vient ainsi l’idée d’un système frigorifique couplé à une hélice qui, par condensation de l’air, produirait de l’eau .
De retour dans l’Hexagone, Marc Parent brevète son invention en 2000. Son premier prototype naît en 2002. «Je l’ai bricolé tout seul, il faisait 2 mètres de diamètre.» Il dépose un deuxième brevet en 2005. En 2008, après trois autres prototypes, et avec 70 000 euros en poche, il fonde une entreprise, Eole Water, à Sainte-Tulle, son village familial des Alpes-de-Haute-Provence. Sept ans plus tard, sa société compte sept salariés et a levé 1,5 million d’euros d’un fonds d’investissement. «Mon idée est devenue un passe-temps, avant d’être mon unique activité. J’y ai consacré quinze ans et tout mon argent.»
Son éolienne WMS1000, de cinquième génération, est installée pour des essais aux Emirats arabes unis depuis octobre 2011. «On cherchait un pays stable entre l’Afrique et l’Asie, avec une bonne visibilité et susceptible de générer de gros investissements. Avec des conditions climatiques difficiles, aussi : températures élevées et des vents de sable.» Jusqu’à présent, l’éolienne WMS1000 a pu collecter jusqu’à 62 litres d’eau par heure avec un taux d’humidité moyen de 45% et une température moyenne de 24°C. Des analyses de l’eau montrent un niveau de qualité très supérieur aux normes de potabilité de l’OMS.
Visibilité. Après «quelques difficultés» dans la recherche d’un terrain d’installation, la WMS1000 devrait être définitivement installée sur un mât dans les prochaines semaines en conditions réelles pour lui offrir une visibilité commerciale. Désormais, l’éolienne va devoir gagner un autre combat : financier celui-là. Son prix se situe entre 150 000 et 200 000 euros. «Si on parvient à en fabriquer une centaine par an, le prix pourrait descendre à moins de 100 000 euros.» «Naïvement», Marc Parent croyait qu’en proposant d’apporter de l’eau en Afrique les contacts d’ONG allaient pleuvoir. «C’est vrai que la WMS1000 représente beaucoup d’argent, reconnaît-il. Mais c’est comme si on avait fabriqué la première automobile. Pour trouver des clients, il va falloir prouver qu’on peut gagner de l’argent en fabriquant de l’eau. Pas en sauvant des vies.»
SOURCE WEB Par PHILIPPE BROCHEN
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