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Le tourisme oasien, une quête d’harmonie avec la donne environnementale

Le tourisme oasien, une quête d’harmonie avec la donne environnementale

Depuis sa tente touristique qui surplombe la sinueuse vallée du Ziz, Moha se préoccupe constamment des problématiques éco-systémiques de ce joli endroit. La viabilité de son projet dépend grandement de son harmonie avec le souci écologique.

En compagnie de ses collègues fédérés au sein de l’Association des promoteurs Ecotourisme de Tafilalet, Moha qui en est le président, a réuni ce week-end à Errachidia, autour d’une même table des experts, professionnels, autorités locales et société civile. Finalité : Débattre des perspectives du tourisme écologique et oasien. Le créneau s'érige désormais en une nécessité. Les opérateurs touristiques y voient une source de développement prometteuse. Après plusieurs années de pratique touristique sans véritable feuille de route, l'heure est venue pour réfléchir à haute voix et surtout de manière participative quant à l’avenir de ces splendides oasis.

L'objectif reste ainsi le développement d'une réflexion à même de permettre une bonne gestion des espaces oasiens. Tout au long des palmeraies foisonnent, en effet, des activités qui impactent certainement l'écosystème et l’équilibre environnemental du milieu oasien. Les premiers constats font état sans complaisance d’un bilan négatif : des déficits hydriques, corollaire d’un dysfonctionnement des écosystèmes oasiens.

Moha et les siens en sont parfaitement conscients. Leur mémento consiste « à arrêter d’abord la dégradation oasienne, pour relancer ensuite un cycle de développement qui planche aussi bien sur le volet naturel que sur le volet humain ».

Pas aussi simple que cela paraisse, car il s’agit de réussir tout un programme.

Pourtant, revivifier les espaces oasiens est encore possible. Plusieurs parties en sont convaincues. Pour l’instant, les interventions intégrées sont une recette viable. Il ne manque qu’une mise en synergie des initiatives engagées. Le Projet

Oasis Tafilalet (POT), le programme Pays d'accueil touristique désert et oasis (Patdo) et le Programme Oasis Sud (POS) sont les plus saillants dans les oasis du Royaume.

Leur objectif majeur est de contribuer à la réhabilitation et le développement de ces endroits fragilisés. D’autant plus que ces programmes concernent les provinces d’Errachidia, Figuig, Tinghir, Ouarzazate, Zagora, Tata et Assa/Zag. Des sites de biodiversité d’une importance prépondérante d’intérêts régional, national et international.

Basées sur des « Démarche du pays » et « démarche territoriale », ces projets qui se veulent plutôt intégrés, visent surtout la valorisation de l’espace oasien. Corriger les fausses représentations sociales et culturelles reste une priorité et contrer la désertification et la pauvreté revient à s’attaquer à toutes les composantes du développement : économique, sociale et culturelle.

Vers un usage rationnel des ressources hydriques

Il s’agit ainsi de valoriser le potentiel naturel, de promouvoir le patrimoine culturel et artistique et de dénicher les sites à même de constituer des lieux d’attractivité touristique. Une approche multidimensionnelle mettant en activité tous les acteurs locaux de telle manière à créer une synergie positive. Le bout de ce dur labeur demeure la mise en place d’un système d'exploitation durable et écologique et l’optimisation de l'utilisation des ressources hydriques.

En fait, les différents dysfonctionnements ont trait au tarissement des sources et des cours d’eau pérennes, la surexploitation des eaux souterraines, la gestion non rationnelle des eaux, la salinisation et érosion des sols, le morcellement des terres, la dégradation de la biodiversité et des habitats naturels et les inondations et faible maîtrise des eaux de crues.

Partenaires dans tous les projets lancés en faveur des oasis, les ORMVA du Tafilalet et d’Ouarzazate visent, dans toutes leurs actions, la mobilisation des eaux, l’amélioration des techniques d’irrigation à travers l’économie de l’eau, la lutte contre la désertification, la valorisation des productions oasiennes, la qualification du facteur humain et la promotion des investissements à forte valeur ajoutée pour la population oasienne. Autant de facteurs adjuvants qui vont servir le tourisme oasien et consolider ses assises, tout en préservant l’écosystème. Une province comme Tata en sait quelque chose, avec la mise en œuvre du programme de valorisation des Oasis du Sud (POS) depuis maintenant près de quatre ans.

Mohamed Houmymid, du comité de pilotage de ce projet en fait un bilan positif. Il a été question de combattre la dégradation sans commune mesure des agro-systèmes oasiens. Les premières actions réalisées dans ce cadre avaient trait à la mise en place d’un réseau de produits touristiques originaux et de qualité.

Dans les espaces oasiens, l’on s’est depuis longtemps rendu compte de l’aspect conjoncturel des activités agricoles, du fait de la sécheresse et du tarissement des ressources hydriques. La génération de Moha et ses camarades a ainsi choisi de miser sur le tourisme écologique et oasien.

 Lundi 26 Avril 2010

Mustapha Elouizi (MAP)

SOURCE : MAP