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Installation du nouveau wali de la région Guelmim-Smara

Installation du nouveau wali de la région Guelmim-Smara

«Tourisme, dans l'urgence - Plan B ou plan C»

Patrick Simon, TPE touristique à Tata ,1er vice-président CRT, région Guelmim-Es Smara

\ Publié le : 26.06.2011 | 14h22

   

«Il y a urgence à se retrousser les manches, à se mettre à l'action mais pas dans le brouillard, pas à contre-courant, pas dans la lignée existante, source en partie de la situation actuelle, mais bien dans le sens de l'intérêt général, partagé».

 

 

 

 

 

 

 

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LE MATIN: Le contexte du printemps arabe pèse actuellement dans le secteur du Tourisme qui enregistre une stagnation dans les pays du Maghreb et même au Maroc. Quels regards posez-vous sur ce secteur ?


PATRICK SIMON: Pour moi le Maroc a fondé une image certaine d'un tourisme qui plait, qui correspond à l'idée que l'Européen s'est faite de l'histoire touristique qui le lie au tourisme d'affaire, aux vacances, détente, tourisme balnéaire, famille, bronzage idiot, les besoins de changement, de dépaysement, de loisirs dans une société qui change et évolue : cela est effectivement un fait acquis

 
Le Maroc n'a pas de soucis à se faire à ce sujet, d'autant que suite aux recommandations et à une volonté politique certaine, le Maroc s'est affirmé dans le Tourisme Maghrébin, Méditerranéen comme une destination de niveau, de haut niveau, conforme aux demandes des temps présents et à venir ! Vous évoquez la situation actuelle que nous traversons qui me semble plus grave qu'elle ne parait, que cela est malheureusement déclaré. Elle résulte certes du printemps arabe qui interroge, de l'attentat odieux d'Argana qui a touché Marrakech mais aussi le Maroc tout entier d'une part, et également d'une situation internationale mouvementée sur les plans économiques, financiers et sociaux

 

Le contexte international et national impacte les flux touristiques, dites-vous. Pouvez-vous préciser votre pensée ?


Soyons suffisamment lucides pour reconnaître que les courbes et les signes annonciateurs d'une crise étaient déjà là avant ces faits !

Le monde va être soumis à des turbulences qui ne peuvent qu'être prises en compte : je pense aux élections françaises, européennes, américaines d'une part, à la crise financière internationale en gestation dont témoigne les déficits publics abyssaux de nombreux pays européens, Grèce , Espagne , Irlande , Portugal. Au Maroc, les prochains grands chantiers, élections, régionalisation, restructuration d'autre part risquent de ralentir la cadence .Le Maroc regarde le Monde mais le monde en cela regarde le Maroc qui, incontestablement sous les consignes éclairées de Sa Majesté le Roi permettront avec le Conseil, le Comité d'offrir les outils nécessaires au Maroc de demain


Même si l'on dit que les indicateurs de ce secteur sont au vert, qu'en est-il réellement ?

Le monde du Tourisme au Maroc avec sa Vision 2020 signés à Marrakech le 30 novembre dernier se trouve véritablement perturbé à la fois parce que les recommandations et résolutions font état de différences entre régions, mais également du fait de la mise en place de la régionalisation qui obligatoirement remettra en cause des intérêts interrégionaux et d'influences qui, à mon avis ne peuvent en aucun cas être ignorés .Les régions sont différentes , déterminées par des actions sur certains secteurs, vers certaines régions, et pas d'autres, du fait d'un non-positionnement des professionnels


Vous vous plaignez du manque de synergie des associations professionnelles qui ne travaillent pas dites-vous en « intelligence collective » ?


Le milieu professionnel du tourisme reste divisé et affaibli par son manque d'intérêts communs, comme par son manque de participation dans sa propre prise en charge de son milieu corporatif, associatif, professionnel, par manque de liens entre les diverses instances, par manque de coordination professionnelle reconnue, établie, inter active dans les définitions qui en sont faites à l'heure actuelle. Les responsabilités sont à trouver dans des sources de financements fédératifs ou associatifs obsolètes, par le manque d'un « Plan Emergence du Tourisme » qui doit et devrait réunir les différents protagonistes que sont autorités de tutelle, professionnels, instances régionales, mais aussi et bien entendu ONMT, FNT, CRT. Le paradoxe réside certainement dans le fait que la « mort annoncée » des CRT (moteurs régionaux), qui sont actuellement les éléments essentiels de la représentation touristique professionnelle et en cela, de sa propre sensibilisation régionale, sociale, n'aura fait que compromettre et remettre en avant les vieux démons du « qui est qui, qui fait quoi ?» et ce, malencontreusement lors d'une période devenue agitée


La FNT signataire du contrat-programme Vision 2020 est actrice dites-vous du passé, du présent comme du futur ! Pour le futur il faudra un « aggiornamento » ?


Malheureusement la FNT garde son image des Fédérations des métiers du Tourisme, divisées et qui pour certaines auront trop fait étalage de leurs problématiques, divisions et incapacités à agir dans ces conditions, également par faute de moyens. Une nouvelle équipe aura à réviser son organisation interne afin de se hisser au niveau des réformes structurelles annoncées. La FNT par ailleurs conserve sa problématique de financement. Pour agir, elle aura à régler les définitions d'un « Tourisme Nouveau », présentement confronté à une situation de crise, soumis à ses doutes mais aussi et surtout confrontés à des choix qui ne sont plus marocains, mais identitairement les mêmes que ceux des autres pays ayant à vivre cette même crise. Sa nouvelle équipe, engagée aura en premier lieu à faire sa mise à niveau. Signataire de la Vision 2020 elle se doit d'assurer le regard critique et positif sur les 44 points qui la constituent.

 

Elle aura en cela pour envisager l'avenir à associer par renouvellement, par besoin, par différence les nouveaux métiers du tourisme d'aujourd'hui qui sont transport, animation, communication, environnement, énergies renouvelables… Elle aura à définir exactement les rôles de coordonnateur entre le travail de réflexion, d'action, d'évaluation et suivi. Sa perception des nouveaux outils et mise à niveau devra être affinée pour être en déclinaison vers la base, les régions associées à celles émergentes de la régionalisation, des nouvelles donnes administratives régionales et locales qui vont se mettre en place pour cette même période. La grande question qui se pose c'est de savoir si elle aura les moyens d'agir effectivement, pour et dans l'immédiat ?


Dans ce sens, quelles recommandations pourrez-vous faire ?


J'ai été un de ceux qui pour la Vision 2010 ont exigé d'intégrer « Tourisme culturel et national » : ils avaient été omis dans les premières moutures ! Le Maroc est un très beau pays et il est bien entendu que l'on aura toujours tendance d'aller chercher ailleurs ce que l'on a à côte de soi. C'est le cas au Maroc où l'on a exacerbé ce fait en ne prenant pas compte, du moins en temps voulu, du moins avec la force et les moyens s'y rapportant pour agir sur les hébergements résidentiels adaptés aux familles marocaines, sur les remises à niveau des sites historiques, urbanistiques, religieux, culturels, patrimoniaux, montagnards, oasiens, balnéaires sportifs, toutes régions confondues, etc. Il faudra aussi agir sur le secteur de l'animation culturelle intégrée, associée à ces actions pour la famille marocaine, mais aussi celle des MRE avec quelques adaptations. Il faudra également veiller à la mise en place de schémas directeurs régionaux, touristiques, culturels, patrimoniaux avec les moyens résolvant circulations, services et aménagements structuraux de ces faisabilités. Il y a tout un travail à faire pour élaborer et structurer les niches patrimoniales du passé et du futur afin d'établir ces besoins et la volonté de reconnaître chez soi ce que l'on a tendance à aller chercher chez les autres .Il faut impérativement reconnaître au Tourisme marocain « l'identité marocaine » : les temps présents en sont la preuve formelle, oubliant en cela le fondement de l'histoire touristique qui a fait qu'avant d'être de loisirs ou balnéaire, etc. le tourisme originel aura toujours été familial, national: c'est en cela que les équilibres des pays dits traditionnellement touristiques ont toujours su conserver l'équilibre vis-à-vis d'éléments extérieurs, internationaux.

A court terme, on fait quoi sachant que la période de Ramadan est plus propice au recueillement et au repli familial qu'au tourisme ?


Seule, dans l'urgence, la voie avec les acteurs actuels que sont CRT, FNT, ONMT, interfaces présents, actifs et réactifs, peut réunir les synergies pour s'activer à établir le plan Emergence. Ce dernier par des actions coordonnées, opérationnelles, considéré ainsi par des acteurs professionnellement et institutionnellement représentatifs, devrait être nécessairement accompagné des instances financières à plus haut niveau afin de faire front, avec une cellule de crise. Certes l'on communique, mais cela doit être fait de concert, en parlant vrai afin d'éviter les discordances à l'international lors des campagnes vers les marchés extérieurs, pour les nationaux pour mettre en valeur les efforts professionnellement définis.
On devrait n'envisager que de mettre en avant des structures efficaces ayant les moyens d'agir, de consulter, proposer résoudre, fondées sur l'existant, le concret durant le Ramadan, le Maroc réagira comme pour ce que j'ai dit précédemment en partageant autant que faire se peut avec ce qu'il peut offrir, partageant avec ses RME, les familles



Dans une situation de crise, une bonne ingénierie des outils et instruments qui existent peut constituer une valeur ajoutée. Un mot sur cet aspect ?


En état de crise ce sont l'état des lieux et le sang froid qui priment, ce ne sont pas les « ya qu'à ». La situation est critique, bloquante car elle se définit par des outils non adaptés alors qu'il faut réagir à court terme par du concret. Seule la volonté du « monde du tourisme » pourra fédérer en un temps si court les énergies, compétences, secteurs et services avec les institutionnels permettant la réaction effective à une telle situation et cela en sachant faire valoir les moyens nécessaires pour aboutir : la Tunisie a choisi de soutenir les low cost et l'aérien afin d'éviter les arrêts du transport, il faut offrir la garantie aux professionnels mais aussi aux Tours opérateurs étrangers que le Maroc est mature et capable de démontrer sa volonté professionnelle unifiée d'offrir des solutions concrètes. Dans tous les cas, je reste persuadé que nous devons nous en tenir à démontrer la réalité d'un tourisme marocain identitaire, à définir que le tourisme n'est plus que le fait de recevoir un touriste dans un nouvel établissement, mais bien de concevoir la valeur ajoutée que l'industrie touristique engage, qu'elle apporte dans sa structuration aux échelons locaux, régionaux, nationaux étant ainsi vecteur de développement durable, concerté, partagé, pourvoyeur d'emplois « immédiats», définissant ainsi une prise de position ferme qui permet de voir que le Maroc offre son propre Tourisme !

 

En prenant ce chemin certifications et labellisations feraient déjà parties intégrantes des produits à offrir, cela apporterait, les conditions nécessaires et suffisantes pour que les populations y croit, car effectives, concrètes. Je suis certain que les professionnels seront à la hauteur pour choisir en ces états d'urgence les solutions adaptées à chaque cas et situation. Il est de notre devoir de reconnaître qu'au dessus de la mêlée doit être mise en place et désignée l'instance coordonnatrice digne de confiance de l'ensemble des parties permettant de professionnaliser les discordances, désaccords relevant de l'urgence et qui devront être résolus professionnellement. Sans rien réinventer il me semble que l'ONMT, institutionnellement en place, me semble tout à fait désignée pour établir le tour de table national qui permettrait de fédérer l'ensemble des acteurs opérationnels réunissant les éléments techniques, financiers et professionnels. Je fais partie de ceux, pragmatiques qui considèrent que l'on ne fait pas dans la demi mesure, ni avec les mots. Il y a urgence à se retrousser les manches, à se mettre à l'action mais pas dans le brouillard, pas à contre courant, pas dans la lignée existante, source en partie de la situation actuelle, mais bien dans le sens de l'intérêt général, partagé

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Pour un tourisme à visage humain dans le Sud

Dans un monde actuel, ou l'économie détermine, domine les décisions, dans ces lieux où les infrastructures ont été en plus grande partie réalisées, il reste à concrétiser l'essentiel, établir les lignes de conduite à suivre, à établir l'état de confiance

 
Les prises de positions récentes permettant de définir un devenir structurant, ne laissent aucun doute sur les volontés et moyens qui seront et devront être mis en place pour ainsi aller dans cette voie


Mais l'essentiel reste aussi de motiver, à répondre à l'immédiat, au jour le jour !

 

Aussi le CRT de la Région Guelmim Es-Smara, de par la mission qui lui a été confiée, a sollicité les prises en considération dans le développement touristique à venir pour tout ce territoire, les besoins de prendre en compte avec de nouvelles méthodes, les applications pour un développement régional parfaitement intégré, les définitions ‘‘humanistes d'un développement !'' avec celles de reconsidérer le fait:

• que l'économie nationale comme régionale, en tant ‘‘que fondations de sa prospérité'' ne saura être autrement ‘‘qu'un véritable lieu de vie où la population s'y retrouvera'' : économie ayant une fonction sociale en qualité de médiatrice permettant et donnant l'envie de vivre ensemble.
• que l'économie nationale comme régionale n'est rien d'autre que la mise en relation entre des ensembles, des personnes, en tant que moyens positifs de construire ensemble !
• que l'économie n'est pas que le fait de créer ‘‘des biens'', mais bien celui de permettre à tous d'espérer de pouvoir créer pour fonctionner, pour créer l'embauche.


Le Tourisme balnéaire apportera à cette région, par les projets actuellement engagés l'essentiel du développement envisagé pour ses propres besoins. Oublier l'intégration en équilibre avec population et Tourisme de niches, intérieur, pourrait provoquer des conséquences aux données irréversibles

 

En ce monde où les grandes interrogations sont plus que jamais d'actualité, pourquoi ne pas créer comme vision touristique, une économie touristique basée sur l'échange, déterminant la participation
de la population régionale à l'élaboration des outils structuraux nécessaires, durables, d'avant-garde.
N'est ce pas utile d'envisager l'importance, l'influence qu'auront sur le plan régional la réalisation d'unités touristiques balnéaires qui, du fait que diverses études l'attestent, ne pourront profiter pleinement du balnéaire qu'à 50% des capacités, ‘‘Dame Nature'' ayant fait que l'Atlantique sait s'imposer

Il est évident que le tourisme interne, intérieur, de niches doit être structuré, préparé,
considéré comme une composante identitaire et économique essentielle à la bonne réussite de la Vision 2020


Enfin et puisque les grands chantiers sont en marche, pourquoi ne pas faire en sorte de considérer que d'ores et déjà les points majeurs pour cette réussite touristique de la destination Guelmim seront et restent par le traitement anticipé, intégré, identitaire des :
• formations In SITU,

• développement harmonieux avec l'environnement,

• transports, gestion de l'eau, des énergies renouvelables, des NTIC, des services de pointe,
• de l'animation culturelle certes mais aussi assimilée, intégrée, respectable et partageable pour une vision patrimoniale adaptée, mais aussi et pourquoi pas ?

• aménagement anticipé des décharges publiques,

• des stations d'épuration,

• de la mise en place des structures de suivi et d'évaluation pour l'environnement pour le durable,
• des échanges éco-sociaux !

 

Cela est prévu par les programmes, en partie intégrante des projets engagés ! bien, mais pourquoi attendre, mais pourquoi ne pas faire comprendre à la population que le tourisme ne commence pas à l'arrivée du premier touriste, mais bien au démarrage des projets, à l'état de leur conception, en partage réels d'intérêts.

Un dialogue constructif entre les grands investisseurs institutionnels et les élus et structures régionales, sous les directives institutionnelles qui viennent d'être déclarées doit être inspiré dans l'urgence, doit trouver son chemin afin que dans une notion ‘‘d'Economie partagée'' Etat et Région puissent trouver le chemin afin que suivi et évaluation concernés, concertés puissent œuvrer ensemble à la mise en place d'un véritable Tourisme durable, de demain, de développer un tourisme oasien, un tourisme culturel, un tourisme écologique, un tourisme balnéaire et un tourisme sportif, la région veut se démarquer des autres destinations du Maroc.

 

 

Source : WEB  Par Farida Moha | LE MATIN