Le Maroc a de l’énergie à revendre
Le Maroc manque de pétrole, mais ne manque pas d’idées pour diversifier ses sources d’énergie.En dix ans, bien des pistes ont été explorées…
En dix ans, le secteur de l’énergie au Maroc a connut la mise en œuvre de divers plans de restructuration et de réformes. Ces plans ont permis de tracer de nouveaux schèmes et ont induit une nouvelle configuration dans ce secteur, vital pour l’économie nationale. Dans cette nouvelle configuration, l’initiative privée est l’élément moteur. Elle devient l’un des facteurs clés dans le processus de la production et de l’exploitation des énergies de manière globale et des énergies renouvelables aussi.
Cependant, en menant une profonde réflexion pour produire de l’énergie surtout propre, le Maroc commence à penser surtout efficacité énergétique. Il veut ainsi réaliser des économies d’échelle qui peuvent être, à terme, substantielles.
Vers de nouvelles sources d’énergie
L’augmentation de la consommation énergétique durant la dernière décennie est estimée à + 41,24%. Cette montée en flèche coûte cher au pays. C’est ce qui a incité les pouvoirs publics à étudier les possibilités de trouver de nouvelles sources d’énergie. D’où l’intérêt donné plus que jamais aux énergies renouvelables. Ce qui s’est traduit par la réalisation de deux champs réservés aux éoliennes. Le premier se situe à Abdelkhalek Torres, dans les environs de Tétouan ; quant au second, il se trouve à Amogdoul dans la ville d’Essaouira.
Rappelons que la capacité de production de ces deux nouveaux pôles énergétiques s’élève respectivement à 50 MW et 60 MW. Outre ces deux ambitieux projets, l’investissement en énergie a concerné le solaire par le truchement de l’instauration et la mise en service d’une nouvelle station d’électrification à Tit Mellil, dans les zones suburbaines de Casablanca. La puissance de cette station photovoltaïque est estimée à quelque 50 MW. De ces 50 MW par-ci et 60 MW par là, naît désormais une partie de l’énergie dont le Maroc a grand besoin.
Le pétrole plus consommé que jamais
Le pétrole représente encore 66% de la consommation énergétique totale du pays. Les rebondissements tarifaires qu’a connus cette ressource au titre de ces dernières années à l’échelle internationale, ont grevé les finances publiques et ce, en raison de la forte dépendance extérieure du royaume en matière d’approvisionnement en énergie. En effet, la facture énergétique devrait atteindre près de 70 milliards de DH en 2008 par rapport à seulement 21 milliards de DH en 2003. Le pétrole, à lui seul, représente plus de 85% de ces dépenses.
Et pour promouvoir les travaux de prospection des gisements et bassins sédimentaires pétroliers au pays, un nouveau code des hydrocarbures a été adopté en février 2000. Depuis cette date, l’exploitation pétrolière au Maroc a connu un afflux massif de sociétés pétrolières opérant à l’échelon international. Ces efforts visant le développement de la prospection ont été couronnés par la constitution en 2005 d’une structure spécialisée en la matière, à savoir l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM).
Que la lumière soit!
Le programme d’électrification du monde rural mis en place par le royaume a permis à plus de 1.843.183 foyers de bénéficier d’un accès à l’électricité. C’est ce qui a permis, selon l’Office National de l’Electricité (ONE), de porter le taux d’électrification dans le rural de 39% en 1999 à 98% à la fin de l’année 2008. Notons que la valeur des investissements dans le cadre de ce programme de généralisation de l’accès à l’électricité s’élève à quelques 16,58 MDH. En outre, la mise en œuvre de cette stratégie d’électrification du rural a été accompagnée par la diffusion d’une panoplie de services énergétiques de proximité et ce, par la promotion des fameuses «Maisons Energie». Ces nouvelles niches d’investissement dans les zones rurales ont permis la création de 200 microprojets portés par de jeunes entrepreneurs, ce qui a insufflé une réelle dynamique au tissu socio-économique dans le monde rural.
S’agissant de l’investissement, il faut savoir que 60% de la production est désormais assurée par des opérateurs privés.
Zones d’ombre
Le Maroc a consenti au cours des 10 dernières années des efforts colossaux dans le processus de modernisation et de développement du secteur de l’énergie. Néanmoins, un tas de faiblesses planent encore sur ce secteur et accentuent l’insécurité qui pèse sur le Royaume en matière d’approvisionnement en énergie. Le cas de l’électricité est édifiant à ce propos. L’absence flagrante de cadre législatif et réglementaire, la diversité des opérateurs avec toutefois un foisonnement en textes de loi et l’existence de plusieurs administrations de tutelle y sont pour beaucoup. Tout cela a engendré un sous-investissement durant les cinq dernières années, occasionnant ainsi un déficit de production, de transport et de distribution. Aujourd’hui, il n’y pas d’autres solution que celle d’ouvrir la voie à la compétitivité dans ce secteur, de diversifier les sources et ressources d’énergie, de valoriser les ressources énergétiques locales, d’adopter une véritable politique d’économie d’énergie et sa déclinaison opérationnelle en mesures visant l’efficacité énergétique...
Le Maroc vert
Ce n’est que récemment que les questions afférentes à la protection de l’environnement commencent à faire leur émergence au niveau des plans d’investissement en énergie. La protection de l’écosystème est devenue ces derniers temps une préoccupation majeure à l’échelle mondiale, vu l’augmentation ostentatoire du degré de réchauffement que connaît la planète, à cause des émissions effrénées des gaz à effet de serre. Le Maroc qui a inauguré d’importants chantiers industriels s’est approprié cette vision et commence à intégrer dans ces projets de développement énergétique des mesures visant la protection de l’environnement. C’est ainsi qu’à partir de l’année en cours, deux carburants uniquement sont commercialisés : le gasoil 50 ppm (à faible teneur en soufre) et le supercarburant sans plomb. Ce qui permettra de réduire annuellement la pollution atmosphérique de 760 tonnes de plomb et quelque 54.000 tonnes de soufre. Et ce n’est pas tout.
La protection de l’environnement a fait également l’objet d’une réglementation en date du 12 mai 2003. La nouvelle loi n°11-03 stipule notamment l’intégration de la protection, de la mise en valeur et de la bonne gestion de l’environnement à la politique de développement économique, social et culturel. Elle stipule également la nécessité d’instaurer un équilibre entre les exigences du développement national et celles de la protection de l’environnement et de l’équilibre écologique, en particulier lors de l’élaboration et l’exécution de plans régionaux. Autre nouveauté de cette loi, elle institue la responsabilité collective à l’égard de la protection et la mise en valeur de l'environnement. Elle impose aussi l’application des règles de «l'usager payeur» et du «pollueur payeur». Tout cela dans le cadre du respect des conventions et pactes internationaux en matière d’environnement. Ce cadre législatif s’annonce de bon augure dans un contexte socio-économique marocain marqué de plus en plus par le foisonnement des unités industrielles et par une croissance démographique débridée. Notons que les dommages liés au phénomène de la dégradation de l’environnement coûtent à l’Etat près de 113 milliards de Dh par an, ce qui représente 3,7% du PIB.
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Source : web Photovoltaique Blog