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Onzième mousem de Tan Tan «Le patrimoine immatériel ne peut être détruit à coup de pioche»

Onzième mousem de Tan Tan   «Le patrimoine immatériel ne peut être détruit à coup de pioche»


La Tunisie, invitée d’honneur de cette édition.
Du 23 au 27 mai, la Fondation Almouggar et l’Unesco organisent le 11e moussem de Tan-Tan classé, en 2005, Chef-d’œuvre du Patrimoine immatériel de l’humanité. Vieille de plusieurs siècles, cette rencontre annuelle des tribus nomades, institutionnalisée en 2004, est un événement qui illustre la mémoire collective associant les divers aspects de la vie au désert.
Au moment où dans certains pays des vestiges archéologiques vieux de plusieurs millénaires sont détruits, des destructions favorisées par la montée des intolérances, se tient au Maroc le moussem de Tan-Tan, déclaré en 2005 Chef-d’œuvre du Patrimoine immatériel de l’humanité. «Heureusement que le patrimoine immatériel ne peut être détruit à coup de pioche. Le patrimoine ne se limite pas aux sites ou aux objets, mais c’est aussi ce que nous avons hérité de nos ancêtres comme connaissances, savoir-faire et rituels. Les objectifs de ce moussem rejoignent ceux de l’Unesco», a souligné, vendredi 23 mai à Tan-Tan, Michael Millward, représentant de l’Agence onusienne chargée de l’éducation et de la culture.
La Tunisie, invitée d’honneur de cette édition, a connu le 18 mars dernier des événements auxquels a fait illusion le représentant de l’Unesco, l’attaque du musée du Bardo. La ministre tunisienne de la Culture, Latifa Lakhdar, a «mis en joue» les terroristes de tout acabit : «La culture est notre arme civilisationnelle contre la barbarie». S’adressant à la presse, Fadel Benaïych, président de la fondation Almouggar, organisatrice du moussem et ambassadeur du Maroc en Espagne, a dit : «Nous avons mis tout notre cœur pour faire de ce moussem un événement unique au monde.

Le moussem a actuellement pris un envol international».
Cette année, les tribus d’Antifa, de Lakhssas, des Aït Ahmed, celle d’Aït Nosse et bien d’autres encore ont dressé leurs tentes comme le faisaient leurs ancêtres du temps où seul le pas nonchalant, mais assuré du dromadaire permettait les rencontres entre nomades. Ces rassemblements étaient alors l’occasion pour ces tribus d’échanger, de faire du négoce, de sceller des alliances et de festoyer. Et la tradition s’est perpétuée au fil des siècles, jusqu’à la consécration internationale.
Ce caractère universel, souligné par l’Unesco, explique la présence à cette 11e édition d’autres pays qui ont le désert en partage. Au stand de la Fondation émiratie Khalifa Bin Zayed Al Nahyan sont exposés des échantillons d’artisanat à propos desquels un exposant a expliqué au «Matin» : «La Fondation achète ces œuvres créées par des femmes et les redistribue à titre gracieux lors d’occasions comme le ramadan ou les fêtes. C’est une manière pour la Fondation de permettre à ces femmes d’avoir des activités génératrices de revenus. La Fondation est essentiellement à but humanitaire et apporte son assistance lors des catastrophes naturelles ou de conflits armés».
Au menu de cette manifestation de la culture nomade, un concours de trait de lait de chamelle, de déclamation de poèmes en hassani, une course de dromadaires, des spectacles de tborida et des défilés de méharistes. Le désert est bien le pays des extrêmes. Dans une nature qui peut sembler hostile ont éclos de brillantes civilisations.
Le moussem de Tan-Tan en est l’illustration matérielle.

 
24 mai 2015 - 14h35
SOURCE WEB Par Samir Benmalek, Tan-Tan, LE MATIN

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