La biodiversité, une future niche touristique Ecotourisme, gestion cynégétique... la forêt devient une véritable ressource
Un nouveau plan décennal 2015/2023
axé aussi sur les barrages, en cours
Entretien avec Abdeladim Lhafi
«L’objectif était de reboiser 500.000 ha, mais nous
n’en avons réalisé que 350.000. Il faut savoir que travailler sur des
écosystèmes naturels nécessite une parfaite cohérence entre l’arbre, le sol et
le climat», rappelle Abdeladim Lhafi, le
Haut commissaire aux eaux et forêts-
L’Économiste: Vu le désordre climatique alarmant, le futur plan décennal
2015/2023 prévoit-il des configurations adaptées?
- Abdeladim Lhafi: Toute approche de préservation
des richesses naturelles ne peut se développer que si elle s’inscrit de manière
rationnelle dans la continuité. Au cours de 2014, nous procéderons à une
évaluation de nos actions, afin de prévoir avec plus d’exactitude un nouveau
plan en adéquation avec les changements qui affectent notre biodiversité. Le
temps écologique étant plus long que les temps politique et économique, il
nécessite une attention particulière. Toutes les approches de la réconciliation
du citoyen avec son environnement sont à prendre avec sérieux. Les incendies, les défrichements, les
coupes illicites, la destruction de la biodiversité, c’est l’Homme qui les
provoque. Partant de ce constat, toutes les opérations à initier dans le
cadre du prochain plan décennal se feront en étroite collaboration avec les
riverains de ces espaces: les associations pastorales, les coopératives
forestières, les groupes d’intérêt économique. En bénéficiant des revenus que
procure la forêt, ces partenaires joueront ainsi le rôle de protecteur des
richesses naturelles au lieu de les dévaster.- Quels sont les autres axes
prioritaires? - Nous allons opérer en fonction d’une dizaine d’axes
prioritaires, principalement le
traitement des bassins versants, un défi majeur pour notre pays. Des
actions d’envergure seront engagées en amont
des barrages pour fixer les sols, éviter l’érosion, l’envasement des barrages,
la perte de la capacité de retenue des eaux, et pour augmenter les capacités
d’irrigation des périmètres irrigués. La protection de la biodiversité sera
abordée comme ressource rentable et pas uniquement comme outil de conservation
et de repeuplement des espèces en voie de disparition. Il sera ainsi possible
de diversifier l’offre touristique de l’Oriental, par exemple, si on arrive à
intéresser les amateurs des randonnées pédestres, l’écotourisme, le cynégétique.
Il y a dix millions de chasseurs en
Europe et il est possible de les intéresser avec une gestion cynégétique
génératrice de richesses. Ce sont des niches de développement que les
départements du Tourisme, de l’Economie et de l’Agriculture peuvent repenser
avec le HCEFLCD.
- Certains barrages sont presque à sec à cause de
l’envasement. Quelle approche préconisez-vous pour éviter le pire? - Les
statistiques parlent de 75 millions de m3 de vase dans les barrages, soit une
diminution annuelle de la capacité de retenue des barrages de 75 millions de m3
d’eau qui pourraient irriguer 10.000
ha. D’où les actions prévues pour traiter l’amont des
barrages. Le Maroc compte 20 millions de ha de bassins versants. Sur cette
superficie, 1,5 million de ha nécessitent un traitement urgent. Durant la première décennie, nous avons
traité 700.000 ha.
Les autres territoires seront traités dans le cadre du prochain plan.
SOURCE WEB
Par A. K. L’ECONOMISTETags : Abdeladim Lhafi, le Haut commissaire aux
eaux et forêts- futur plan décennal
2015/2023- Les incendies, les défrichements, les coupes illicites, la
destruction de la biodiversité, c’est l’Homme qui les provoque- principalement
le traitement des bassins versants, un défi majeur pour notre pays- amont des
barrages pour fixer les sols, éviter l’érosion, l’envasement des barrages-dix
millions de chasseurs en Europe et il est possible de les intéresser avec une
gestion cynégétique génératrice de richesses. Ce sont des niches de
développement que les départements du Tourisme, de l’Economie et de
l’Agriculture peuvent repenser avec le HCEFLCD- Durant la première décennie,
nous avons traité 700.000 ha-