Le Maroc balnéaire Tourisme interne la meilleure thérapie contre la crise
Tout au long de ses 3600 Km de cotes étendues
sur deux mers en l’occurrence l’océan atlantique et la Méditerranée, le
Maroc dispose d’innombrables plages de l’extrême nord à l’extrême sud et du
nord Ouest au nord Est. Pays maritime par excellence, mais aussi de climat
saharien et montagneux, voire neigeux, il marie ainsi des paysages des plus
mirifiques. On ne trouve pas beaucoup de coins dans le monde où il est possible
de consommer simultanément la mer, la montagne et les dunes du Sahara.
C’est dire que depuis des temps lointains, le Maroc touristique est mal vendu
et encore plus le Maroc balnéaire avec ses multiples stations tout au long des
cotes. Ce qui est encore plus aberrant, c’est que l’on n’arrive même pas à
vendre aux Marocains des plages qui pullulent à quelques encablures de leurs résidences.
Pourtant ce ne sont pas les clients qui manquent puisque les Marocains sont de
plus en plus nombreux à passer leurs vacances dans des hôtels classés. Sauf que
la plupart des hôteliers les considèrent comme des clients de deuxième classe
derrière les touristes étrangers. Sinon comment expliquer qu’aussi bien les
hôteliers que les agences de voyage rechignent à adhérer au programme «
Kounouz bladi » qui traine depuis plus de dix ans ? Il y a un parfum d’un
complexe qui hante les professionnels du tourisme face au touriste marocain.
Voire une pathologie qui les rend aveugles puisqu’ils rechignent à remplir
leurs hôtels en refusant les clients du programme du tourisme interne.
Pourtant les hôtels les mieux classés n’ont pas cessé de brader les prix pour
attirer les touristes étrangers. Etrange comportement commercial que de laisser
des chambres vides pour éviter de réduire les prix pour des touristes
nationaux. D’autant plus que ces derniers prennent de plus en plus une part
importante dans le nombre des arrivées et des nuitées. A preuve de 2010 à 2013,
le nombre des touristes nationaux qui ont fréquenté les établissements classés
est passé de 1,86 à 2,4 millions soit une part de 37%. En matière de nuitées,
les nationaux représentent 27% des total soit 5, 8 millions de nuitées pour
l’année 2013.
En ces temps de crise où les touristes
étrangers, notamment les Francais, ont déserté le Maroc, la seule
alternative pour sauver les meubles qui demeure en possession des hôteliers, c
‘est de bien accueillir les touristes nationaux. Sinon la cadence des
fermetures des établissements continuera de plus belle avec ses conséquences
néfastes sur l’emploi, la sous-traitance et autres fournisseurs. C’est dommage
que les professionnels n’aient pas écouté les conseils pertinents d’un homme
qui dès le début de la crise économique en 2009 avait dit : « Le tourisme
interne est aussi une solution à la crise que connaît le secteur sur le plan
mondial et c'est dans ce sens que nous avons adopté une nouvelle politique
tarifaire pour connecter à bas prix l'ensemble des régions du Royaume ». Cet
homme qui jouit d’un sens exceptionnel de l’anticipation commerciale fut le
directeur adjoint de la RAM et il n’est autre que le directeur actuel
de l’ONMT, Abderrafie Zouiten. Sept ans après, ses propos sonnent encore
plus forts avec l’amplification de la crise par les attentats terroristes et
les guerres que provoquent les Djihadistes de Daech, Al Kaida et leurs
dérivés partout dans le monde.
Les dégâts collatéraux des deux attentats
perpétrés en Tunisie commencent à toucher de plein fouet le tourisme national.
Du coup, Agadir qui est la première ville balnéaire du Maroc, n’a pas
cessé de connaître une période de vaches maigres depuis le début de l’année en
matière d’arrivées et de nuitées.
Le conseil régional du tourisme (CRT) a annoncé
des chiffres inquiétants relatifs au mois de juin pour la deuxième destination
du Maroc. Les arrivées ont connu une régression de 25, 33% et les nuitées ont
chuté de 27, 23% par rapport à l’année dernière. Du coup tout s’ecroule comme
une cascade de sable que ce soit le taux d’occupation, la durée moyenne de
séjour, les recettes et autres.
Malheureusement rien n’augure de bon pour la
suite de la saison estivale dans la capitale de Souss. D’autant plus que les occidentaux
ont commis l’irréparable en demandant à leurs concitoyens d’éviter de partir en
Tunisie désignée comme pays à risques. Et comme en occident on met tout dans le
même panier de l’Afrique du nord, il est certain que l’amalgame inclura le
Maroc. Agadir, comme toutes les villes balnéaires, devra mettre le paquet
sur le tourisme interne avec des offres promotionnelles alléchantes pour éviter
la catastrophe.
La première ville balnéaire du Maroc dispose
d’énormes atouts pour attirer les touristes locaux dont le potentiel est
grandissant parmi la classe moyenne. Situé sur une grande baie, la ville
s’etend sur de longues plages et des kilomètres de sable sur l’Atlantique. Sa
belle corniche est bordée par des restaurants, des clubs de loisir, des boites
de nuit et des hôtels classés.
La cité offre toutes sortes de loisir de la
promenade à cheval ou à dromadaire, au jet ski, tennis, golf, spa,
thalassothérapie et toutes activités nautiques dans le port de plaisance de la
marina, sans oublier le festival de Timitar et le concert de la tolérance.
On peut y visiter aussi la casbah qui surplombe la baie, une vielle forteresse
en ruine depuis qu’elle a été engloutie par le tremblement de terre de 1960.
Mais Agadir n’est pas uniquement une ville balnéaire, son arrière pays offre
des excursions fantastiques.
Le long de la cote réputée par la pratique du
surf, on peut visiter le parc national de Souss Massa, la vallée d’Immouzer
des Ida Outanane, Taroudant, Tiznit ou Tafraouat. Il est clair que beaucoup
de Marocains aspirent à visiter ces lieux mirifiques, pourvu que les hôteliers
leurs ouvrent les portes de leurs établissements comme ils le font les bras
ouverts avec les touristes étrangers. Non loin de là à Essaouira, les
professionnels de l’ancienne Mogador devraient faire de même avec les
touristes locaux qui aiment cette ville balnéaire mais qui est aussi pleine
d’histoire.
La ville chère à André Azoulay et à
beaucoup de juifs marocains qui viennent la visiter de tous les coins du monde,
est célèbre par son ancienne médina, ses fortifications et ses origines
phéniciennes. Située sur une presqu’ile rocheuse où s’avance son port et une
belle plage où soufflent les vents des alizés qui font le bonheur des surfeurs,
véliplanchistes et autres amateurs de sports nautiques. La cité est un paradis
de calme avec ses remparts qui contournent une médina aux multiples charmes
avec ses petites ruelles, ses galeries d’art et ses antiquaires, ses artisans
ou ses coopératives d’argan ou de Thuya.
La cité portuaire se distingue aussi par ses
restaurants populaires où l’on déguste le poisson à satiété tout juste débarqué
du port. Essaouira est aussi une multitude d’activités culturelles ou
religieuses comme le festival Gnaoua musique du monde où le pèlerinage de la
confrérie Regraga.
L’arrière pays est tout aussi riche avec le
village de Diabat qui couve le complexe touristique Essaouira –Mogador avec
sa marina, ses hôtels et ses golfs. Plus loin sur la cote atlantique, on
découvre la grande plage de Sidi Kaouki qui attire les surfeurs de tous
bords. On bifurque par le jbel Amsitten qui offre une vue panoramique
avec un champ de vision qui donne sur les montagnes, l’océan, la plage et le
petit village des pécheurs. En allant en profondeur dans le sud tout en suivant
la cote, on arrive dans un autre monde qu’est le Sahara marocain.
Apparaît alors Dakhla, une ville balnéaire de premier plan située sur
une presqu’ile. Ville océane et saharienne, elle est considérée comme la porte
d’entrée vers la Mauritanie et par ricochet vers l’Afrique. Sa baie abritée,
son climat chaud et ses longues plages, ont fait de la cité, la destination
préférée des amateurs de la glisse maritime qui proviennent du monde entier.
Dakhla est connue par son port de pêche et surtout par l’élevage des huitres et
autres crustacés.
L’arrière pays est tout aussi attirant avec
notamment des sites insolites contenant des peintures rupestres et des sites
funéraires.
En changeant de cap vers la Méditerranée dans
son flanc Est, on tombe sur le site balnéaire de Saadia dument aménagé. Une
belle ville avec un climat particulièrement doux, belles plages, 14 km de sable
fin, 6 km de corniche, mer tiède et eau profonde. Un paysage qui a été rehaussé
par une marina avec ses hôtels, ses villas et ses appartements et parcours de
golf. Son arrière pays comprend une zone protégée avec faune et flore, dunes,
bord de fleuves, marécage et massif montagneux.
De quoi attirer de nombreux touristes marocains
si les professionnels veulent bien sortir de leur léthargie et faire des offres
promotionnelles. Non loin de là, se dresse Tétouan la blanche avec ses
multiples et belles stations balnéaires : Tres piedras, Restinga Smir,
Marina Smir, Kabila, M'diq (Rincon), Cabo Negro, Martil, Oued Laou, Targa,
Stehate. Des merveilles de la méditerranée avec ses plages au sable doré et
son eau scintillante. Mais à Tétouan, il y a aussi la médina, classée au
patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. On y trouve aussi des musée
d’art et d’archéologie, des souks et des lieux de loisir et de sport (farniente,
sports nautiques, tamuda bay, golf).
En descendant vers l’océan atlantique, on
trouve à une centaine de km de Casablanca, El Jadida, nouvelle ville même si
elle a derrière elle une logue histoire. Une cité balnéaire populaire qui
attire beaucoup de monde en été et notamment les habitants du centre et tout
particulièrement les Marrakchis. Jolie ville, calme et accueillante, elle se
distingue par ses trois principales plages (Deauville, Al Haouzia et sidi
Bouzid. Elle est aussi appréciée par sa médina, sa casbah, la station
balnéaire Mazagan, la citerne portugaise et son fameux Moussem Moulay
Abdallah. Le Maroc regorge d’autres villes balnéaires comme Al Hoceima,
Nador, Bouznika et autres, il suffit seulement que les operateurs touristiques
privés et institutionnels se ressaisissentpour faire du tourisme interne une
thérapie contre les crises successives. C’est même la seule alternative pour
sortir de cette disette touristique en créant des packages pour les touristes
nationaux.
Il faut pour autant que les agences de
voyage, les hôteliers, la RAM, le ministère de tutelle et autres accordent
leurs violons pour passer à l’action.
Le 03 Septembre 2015
SOURCE WEB Par Le Vie Touristique
Tags
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plages de l’extrême nord à l’extrême sud et du nord Ouest au nord Est.
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interne avec des offres promotionnelles alléchantes pour éviter la
catastrophe- le festival de Timitar et le concert de la tolérance– le
parc national de Souss Massa, la vallée d’Immouzer des Ida Outanane,
Taroudant, Tiznit ou Tafraouat- les professionnels de l’ancienne
Mogador- André Azoulay– le festival Gnaoua musique du monde où le
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