Il y a 46 ans dans La Vie Touristique Marocains, connaissez vous votre pays ?
Les congés payés sont avec les avantages
sociaux, la grande conquête des travailleurs de ce siècle. La marche vers la « civilisation
des loisirs » passe par le tourisme. C’est un point désormais
acquis, et l’on dissocie de moins en moins vacances et voyages. Or, la durée
des vacances et le niveau de vie augmentant de pair, est apparu un fait
nouveau, la soif d’espace qui se double aussi d’un fait de civilisation : la
fringale de connaissance des autres pays.
Les événements allant très vite, nous aussi,
nous nous mettons à l’heure planétaire. C’est ainsi qu’à l’encontre de la
génération de nos pères pour qui une randonnée à 500 km était le voyage de leur
vie, nous voulons tous commencer notre découverte du monde par les horizons les
plus lointains. Demandez autour de vous comme nous l’avons fait en un
sondage-éclair, quel est en 1969 le pays des vacances idéales et l’on vous
répondra dans une proportion écrasante : le Japon.
Ceux qui bornent leur choix à des limites plus
raisonnables vous parleront de l’Amérique du Nord, puis des Pays
Scandinaves etc… mais il y a plus grave : à distance égale le Gadiri préfère
aller à Lisbonne qu’à …. Oujda ! Oui voilà qui est grave en effet car
cette réponse est symbolique ; elle est le symptôme de la maladie dont souffre
le Marocain : le désintéressement total qu’il éprouve à connaître son pays.
Tout sauf le Maroc
Oh, le mal n’est pas que marocain, quel
Norvégien débarquant au Maroc qui pour lui, au moins, est le pays des vacances
idéales s’est-il aventuré jusqu’au Cap Nord ? Bien peu en vérité; mais pour le
cas qui nous préoccupe présentement, à savoir le tourisme intérieur, la
conduite des nationaux appelle quelques réflexions.
La première serait que, bien peu au fait des
coutumes qui ont vu le jour en des paysages distants de quelque centaines de km
seulement et qu’il n’a jamais vus, le Marocain est un bien piètre interlocuteur
lorsqu’un étranger lui pose des questions sur son pays. Il est donc un mauvais
guide et ne participe pas à la relance de son pays comme il le devrait.
La seconde constatation procède des mêmes
raisons et fait que le Marocain à l’étranger est le plus mauvais
ambassadeur qui soit du tourisme en son pays. Ainsi s’installe dans le monde un
visage du Maroc qui n’est pas le vrai visage du Maroc. C’est celui
qu’ont contemplé à la sauvette au cours de voyages organisés des touristes
endormis par la bonne chair et le bon vin marocain et que l’on réveille dans
leurs pullmans à chaque étape. Que dans le monde entier l’on confonde Chaouen
et Taroudant lors des projections familiales de diapositives de voyages du
Maroc peut-il laisser le Marocain indifférent ?
Non sans doute.
Alors un effort national s’impose. Il faudrait
qu’au terme de celui-ci, chacun puisse être incollable sur la géographie du
Royaume, et, pour ce faire que chacun juge sur pièces de la topographie de son
pays. Il ne s’agit pas de prendre son bâton de pèlerin et de se mettre en
route, pour accomplir le périple à pied.
Bien que cela soit sans doute la meilleure
façon de voyager, les temps ne sont plus à ce genre d’excursions et, il faut
bien le dire, les agences de voyages sont assez nombreuses pour prendre
en charge -une fois n’est pas coutume- les Marocains.
Or, nous sommes au regret de le constater, rien
de cela n’est prévu dans ces officines. Le tourisme national est à créer de
toutes pièces. Et il faut avouer que cela serait une création d’importance au
lieu que de se borner à organiser l’exode des Marocains vers l’étranger ! On a
enregistré à Tanger 525.000 sorties vers l’Espagne !
Connaître son pays pour le faire aimer
Le soleil et les palmiers que l’on trouve à
Madère et aux Canaries sont rigoureusement les mêmes que ceux que l’on
rencontre partout au Maroc. Identique est aussi la neige de Courchevel à
celle de l’Oukaïmden. Mais voilà, un snobisme s’est solidement installé en
nous, savamment exploité du reste, et entretenu à plaisir, qui veut que l’on
aille chercher à des milliers de km ce que l’on a simplement sous la main, pour
le simple plaisir de dire : « je suis allé à Rio » etc….
Entendons-nous bien, professionnels du
tourisme, nous ne minimisons par l’enseignement qu’il apporte aux civilisations
qu’il met à la portée les unes des autres. Nous savons bien que ces rencontres
sont primordiales pour la compréhension et la concorde entre les peuples.
Nous voudrions simplement que l’on apprenne à
se servir du tourisme qui, comme tout fait nouveau, demande à être bien compris
pour apporter les innombrables joies que les voyages peuvent dispenser. Notre
ministre du Tourisme, M. Ahmed Alaoui est, avec sa équipe parfaitement
consciente du problème : il l’a prouvé.
Mais comme toujours, le secteur privé n’a pas
suivi. Et nous ne le dirons jamais assez, si certains hôteliers font profession
de « plumer » à merci les voyageurs, il n’y a aucune raison pour que ces
hôteliers continuent à appliquer les mêmes tarifs inconsidérés. Bien au
contraire, nous pensons qu’il appartient à chacun de nous de dénoncer en
envoyant sa note d’hôtel ou de restaurant au ministère ou au siège de la « Vie
Touristique », les abus que l’on connaît trop peu et qui sont le tribut de
notre indifférence à la cause touristique du pays. On s’apercevrait ainsi que
les « menus touristiques » n’existent pas au Maroc ou qu’ils sont le double des
menus normaux. Alors on découvrirait que les tarifs de pleine saison ou de
basse saison ne sont nullement étudiés.
Et surtout l’on verrait combien peu de gens dans
ce pays sont préparés pour recevoir ce « million de touristes » qui seront là
demain.
On constaterait sans doute en fin avec effroi
que nul établissement ne se soucie d’imprimer des dépliants publicitaires et
que chacun vit aux crochets de l’Office du Tourisme sur ce plan-là et
sur bien d’autres !
Une mobilisation générale des énergies s’impose
donc derrière le ministère et l’ONMT. Et cela à tous les niveaux que ce
soit à l’échelon des offices, des agences et pour finir à celui des sociétés,
des établissements privés, et enfin de compte de chacun de nous. Ainsi naîtrait
en chacun de nous le désir sympathique et constructif de connaître mieux notre
terre, l’aimer et… la faire aimer.
Le Maroc bouleverse les structures de son
tourisme, de ses mers, plages, montagnes et lacs
L’évolution sociale et économique de notre pays
est en train de créer les conditions de l’infrastructure touristique de la
civilisation des loisirs. Elle est en train d’accélérer le développement
touristique qui engendre de nouvelles formes d’accueil et bouleverse les
structures traditionnelles du tourisme et de l’hôtellerie. Si le Maroc est
souvent nommé le pays des contrastes, c’est parce que le passé le plus ancien,
et l’équipement moderne s’y côtoient et font un ensemble harmonieux.
La mer et ses plages, les montagnes, les
stations de ski, les forêts, les lacs et les barrages, les terres riches et
cultivées et le Grand Sud, sont autant de visages d’un pays agréable et
accueillant au printemps, en été, en automne et en hiver.
Les grands courants touristiques
Le Maroc est le lieu géographique naturel entre
l’Europe et l’Afrique. La courte distance qui sépare les deux
continents est comblée par un service régulier de ferry-boats :
lAlgésiras-Tange-Algésiras ;
lCeuta-Gibraltar-Ceuta
lMalaga-Tanger-Malaga
lTanger-Gibraltar-Tanger en pleine expansion.
Les touristes provenant en majorité des pays du
marché commun et qui voyagent dans leur propre voiture peuvent prendre le
ferry-boat qui relie le Maroc à l’Europe. Les touristes peuvent visiter notre
pays sur de bonnes routes asphaltées : 18500 kilomètres.
Le voyage par avion de différents points du
Nord et du Sud est de courte durée et rend le Maroc de plus
en plus accessible.
Paris-Casablanca : 3 heures 00 ;
Madrid-Casablanca : 2 heures 15 ; Genève-Casablanca : 2 heures 50 ;
Milan-Casablanca : 3 heures 00 ; Rome-Casablanca : 4 heures 20 ;
Prague-Casablanca : 7 heures 25 ; Vienne-Casablanca : 5 heures 25 ;
Tunis-Casablanca : 5 heures 20 ; Lisbonne-Casablanca : 1 heures 45 ;
London-Casablanca : 3 heures 50 ; Stockholm-Casablanca : 5 heures 45 ;
Montréal-Casablanca 9 heures 40 ; New-York-Casablanca : 9 heures 20 ;
Caracas-Casablanca : 12 heures 10 ; Dakar-Casablanca : 6 heures 00 (Escales
comprises).
Un touriste américain visitant l’Europe et
désirant faire un crochet vers le Maroc peut le faire pour une dépense
supplémentaire très modique.
Les composantes de la personnalité géographique
du Maroc
Symétriquement situé par rapport à la Tunisie,
le Maroc se distingue de l’Algérie pays limitrophe, par sa double façade
maritime et qui fait plus de 1.500 km de plages.
Notre pays se trouve en effet placé sous deux
influences dominantes :
lLa Côte Atlantique qui baigne sur 1.300 km
permettant un littoral ouvert en majeure partie sur des plaines.
lLa côte Méditerranéenne 830 kms, bordée par
une dorsale de hautes terres du Rif central à l’Anti Atlas Occidental.
Si cette notion du climat est fondamentale pour
l’Agriculture, la notion de quantité de précipitation est beaucoup moins
importante pour le tourisme que celle du nombre de jours et même des heures
pendant lesquelles il pleut.
L’indice climatique (rapport du nombre de jours
de précipitations sur la température) peut rendre compte de l’importance et de
la distribution des stations balnéaires et climatiques.
Nous arrivons aussi à des résultats qui
correspondent étonnamment à la réalité touristique.
Zone balnéaire et indice :
lAl Hoceima : 1,5
lTanger : 4,3
lToulon : 1,6
lMontpellier : 2,6
lCasablanca : 4,2
lRabat : 2,7
lEssaouira : 2,04
L’aménagement du territoire pour une mise en
valeur touristique
La zone méditerranéenne
- Saison chaude et longue, toujours supérieure
à 10 degrés, jamais inférieure à 0 degré centigrade.
- Saison, d’hiver possible, malgré l’unité
donnée par le climat. La valeur balnéaire n’est pas uniforme car les nuances
climatiques, la localisation des stations par rapport aux grands courants
touristiques, la variété des paysages, la valeur inégale du front de mer,
expliquent bien l’inégal développement touristique et laisse deviner
l’évolution future.
La Côte Méditerranéenne au Nord, le Sahara au
Sud. L’Algérie à l’Est, la Côte Atlantique à l’ouest.
Chacune de ces faces du quadrilatère
irrégulier. Méditerranée – Atlantique, Sahara-frontière algéro-marocaine,
représente par sa nature comme par les rapports de contiguïté qu’elle
détermine, un des éléments dont est faite l’originalité du pays.
- A l’Est, le voisinage algérien signifie bien
participation commune physique et humaine.
Relief et climat – Production, population et
genre de vie sont presque les mêmes de part et d’autre que la frontière
conventionnelle.
Nous ne pouvons considérer le Maroc sans le
replacer dans cet ensemble naturel qui est l’Afrique du Nord.
- Au Sud, il s’ouvre sur le Sahara, où
l’individualité des trois pays nord africains semble se dissoudre.
- Au Nord, seul le Maroc avec l’Espagne qui
commande l’unique et étroite porte de communication.
Le détroit de Gibraltar est si
étranglé qu’il joue en même temps le rôle d’un tremplin ou plutôt d’un isthme,
la fonction du Maroc est essentielle puisqu’il assure la liaison entre les deux
continents : « l’Eurafrique ».
Contact
Mer-montagne
L’arrière pays
L’arrière-pays d’un littoral permet une
possibilité d’excursion et une richesse complémentaire au potentiel touristique
de la ville ou de la station.
Ainsi, Tétouan est une ville construite sur la
colline de Dersa, à 60 km de Tanger. C’est une ville entourée de jardins
irrigués par le Rio-Martil. Parmi ses dix-sept mosqués, celle de sidi Es-Saïdi
est la plus remarquable.
Les souks établis par corporation, les rues
voûtées, les vieux remparts, les les portes dont Bab Rmouz, constituent
le véritable observatoire sur la vallée du Rio – Martil. Son école d’artisanat,
son musée et l’ancien Palais du Khalifa retiennent l’attention du
visiteur.
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Hôtellerie pour faire face à la civilisation
des loisirs
Souriant, visage du Maroc du Nord
A cela s’ajoutent les ruines de Tamuda –
si nous poussons notre itinéraire vers Ouezzane, capitale des Chérifs
d’Ouezzane, nous remarquons sans aucun doute la transition entre le Maroc
du Nord et le pays qui s’étend au-dessous du Pré-Rif. C’est une bourgade
extrêmement pittoresque qui se situe sur les pentes septentrionales du
Djebel Hellal à 320 mètres d’altitude.
Vers l’Est, la route du Rif est extrêmement
pittoresque jusqu’au delà de Targuist-Chefchaouen, située à 57 kms de
Tétouan, mérite une importance toute particulière, puisqu’elle se trouve
perchée à 610 m d’altitude, entre les rochers avec ses toits couverts en
tuiles. La ville des fontaines, séduit par ses eaux abondantes, ses jardins
parfumés, et rappelle le raffinement de la civilisation hispano-mauresque. Des
siècles passés, elle garde encore une antique forteresse avec donjon et un
cadre naturel enchanteur.
Kétama
A 105 kilomètres de Chefchaouen, sur la route
suivant le relief accidenté de la cordillère rifaine et conduisant à Nador, se
situe Kétama. Au cœur de cette région bénie des chasseurs pour son gibier
abondant et varié, Kétama est une station de montagne et de sport d’hiver en
plein essor.
L’air vivifiant, la forêt de cèdres d’où
émergent les cimes de djebel Tidighine (2,342 m) également couronné de
cèdres.
L’hôtel du Tourisme offre pendant l’été, la
fraîcheur de la piscine et des possibilités de villégiature dans les forêts
avoisinantes. Pendant l’hiver, un téléski conduit aux pentes neigeuses
voisines. Les excursions autour de Kétama sont d’une extrême variété, forêt de
chênes et de cèdres, sources et cascades dans un cercle de quelques kilomètres.
Les routes
Les routes constituent le point de départ de
toute infrastructure touristique. Deux bonnes routes traversent les paysages du
Rif.
La première au départ de Chefchaouen déroule un
excellent tracé à travers un paysage montagneux, planté de sapins, nous
atteignons l’altitude de 1.625 m avant de descendre des montagnes rocheuses sur
Kétama. La deuxième route est celle de l’Unité qui après Fès, longe le
Djebel Seddina où des grottes encore peu connues recèlent d’importants
gisements préhistoriques, notamment les pierres gravées et un outillage très
curieux, elle découvre un panorama remarquable sur toute la région
environnante. Face à la côte d’Azur en France, à la rivière des fleurs en
Italie, à la Costa del Sol, la Costa Blanca et Torremolinos en Espagne,
tout a été mis en œuvre pour que le littoral méditerranéen constitue une côte
d’Azur marocaine et attire le maximum de courants touristiques venant par air
ou par mer. La côte du Rif de Tanger à la frontière algérienne est baignée par
les eaux cristalines de la Méditerranée. Des efforts considérables y sont
déployés pour mettre en valeur les plages magnifiques dans les environs de
Tétouan, à Smir (Restinga), à Oued Laou, à M’diq, à Taifor, à Alhoceima, à
Saïdia. C’est sur ce littoral qu’alternent sur des kilomètres et des
kilomètres, criques et calanques, plages de sable et de galets, falaises,
plongeant à pic dans la mer.
La méditerranée marocaine est une piscine dont
les eaux sont calmes. Elle comprend des baies, très
favorables à la pratique du ski
nautique et de la pêche sous-marine.
La zone de Tanger
La zone de Tanger se situe à proximité
immédiate de la zone émettrice des touristes. Tanger est la principale porte
d’accès des touristes au Maroc. Il existe un port et un aéroport importants,
une plage de sable fin, du soleil et un sight-seeting très intéressant. Le plan
d’aménagement de la Baie de Tanger doit couvrir une superficie de 350 hectares.
L’animation et les loisirs qui font carence au Maroc vont naître dans cette
région, sur la rive gauche de la baie en même temps qu’un complexe de loisirs.
La route qui fait le tour de la baie va permettre une diversité de paysages, et
une possibilité d’incursion dans l’arrière-pays. Par là, la Baie de Tanger va
constituer une zone touristique remarquable dont l’aménagement doit être
global. Objectif de cet aménagement :
- mise en valeur économique de la région, d’où
création d’emplois.
- Création d’une opération pilote servant pour
exemple à tous les investisseurs privés en vue de l’aménagement futur des
autres stations balnéaires. C’est une station de détente ouverte et animée.
Elle présente un ensemble aux caractères bien définis :
- Unité de site ;
- Unité de climat ;
- Proximité immédiate d’une grande ville,
conduisant naturellement à un aménagement touristique cohérent, important et
concentré.
La zone de Tanger compte plus de 4.000 lits et
comptera plus de 12.000 lits en 1972.
La zone de Smir
En l’espace de 4 ans, cette zone, admirablement
située entre Ceuta et Tétouan a connu un grand essor, un port a été créé :
M’diq tout un complexe hôtelier et para hôtelier a été construit grâce à la
participation de la Caisse de dépôt et de gestion qui est un organisme public
auquel se sont associés divers groupes privés. La zone de Smir compte
actuellement plus de 1.300 lits, et prévoit 6.200 lits pour 1972. Smir est un
centre balnéaire important. Il comporte des bungalows mis à la disposition de
la clientèle et des installations assurant les services communs : bars,
restaurants, dancings – centre commercial – terrains de sports et des loisirs,
etc…
De telles installations font de Restinga (Smir)
l’une des grandes stations de vacances du Maroc.
M’Diq :
C’est un petit port de pêche, niché aux creux
d’une baie impressionnante. Sur la rive gauche, un important centre balnéaire
Taïfor – Altaïr s’est édifié pour profiter de la proximité de la chaîne de
collines.
Rio Martil
C’est la plage de l’agglomération de Tétouan
puisqu’il se trouve à 10 kilomètres de distance.
L’embouchure de l’Oued Martil en fait un abri
naturel pour les pêcheurs.
Oued Laou
L’ensemble de la mise en valeur de la côte du
Rif a tiré Oued Laou de son long sommeil. Un barrage a été édifié en amont de
l’oued qui assure l’irrigation de la plaine. Des bungalows surgissent çà et là,
sur la plage et Oued Laou, à 35 km à peine de Tétouan, est appelé à un bel
avenir
La zone d’Alhoceima
La zone d’Alhoceima qui a un climat
méditerranéen qui convient très bien à la vie balnéaire estivale. Les moyennes
sont très proches de celles du Mellila-Nador avec des nuances. La baie d’Al
Hoceima qui est orientée vers le Nord, ignore complètement les vents violents.
Très engagée dans la masse continentale, la baie est très sensible aux fortes
chaleurs estivales. Le nombre de jours dont le maximum dépasse 30 degrés doit
être parmi les plus grands de tout le littoral. Les paysages côtiers de cette
zone présentent une variété et une ampleur rares.
Le Maroc bouleverse les structures
de son tourisme, de son terre rouge
et son ciel d’Email, Farouche
Vers l’Est, le visiteur admire la courbe
majestueuse de la baie qui déroule ses 15 km de sable. L’énorme masse du Cap
Quilatès et la violence du relief formant le site d’Alhoceima introduisent une
toute autre note dans le pays-sage.
Vers l’Ouest, de la pointe de Fraisles au
Penon, la côte tranche perpendiculairement les différentes formations
géoglogiques des Bokoyas. La route en lacets qui monte de la plaine vers
Alhoceima reflète bien le relief heurté de la côte.
La beauté sauvage des sites peut déterminer à
elle seule un certain tourisme de passage. En effet, l’intervention humaine a
créé la bourgade Alhoceima existant seule sur la mer libre depuis Tanger pour
l’ensemble des côtes rifaines. Alhoceima n’est pas une ville ancienne mais elle
a l’avantage de posséder un port, un aérodrome et de disposer de la plupart des
commerces nécessaires à la vie touristique.
La plage d’Alhoceima étale
son parterre de sable fin au pied de la falaise sur laquelle ses bungalows sont
disséminés. Au bord de la plage, l’hôtel Quevedo, au sommet de la falaise,
l’hôtel Mohammed V. La zone d’Al Hoceima compte environ plus de 1744 lits
(3.544 en 1972). Si on envisage le rôle portuaire pour la Baie d’Alhoceima
c’est parce qu’elle représente l’un des plus beaux plans d’eau qui puisse se
concevoir par son étendue et sa protection.
Le secteur d’Alhoceima semble pour le moment
devoir se diriger vers la navigation de plaisance et les sports nautiques.
La côte Atlantique
La côte Atlantique marocaine s’étale en
latitude contrairement à celle du Rif. Du détroit de Gibraltar, aux sables des
confins sahariens, le littoral Atlantique s’étale sur plus de 1.000 km et
concentre la vie économique avec le grand port industriel de Casablanca. C’est
là que se trouvent les deux villes importantes à haut niveau de vie : Rabat et
Casablanca, à moins de 200 km de Marrakech, Fès et Meknès.
L’accès est facile. Qu’il s’agisse des voies
aériennes, maritimes, routières ou ferrées, cette zone est très pourvue.
Lorsqu’on arrive à Tanger, on est loin encore d’Alhoceima et beaucoup plus loin
de Saïdia. Par contre, de Casablanca ou Rabat, on est en quelques heures à El
Jadida, Safi, ou Essaouira et cela sans aucune difficulté.
De Rabat, on accède à Fès en deux ou trois
heures et on met le même temps de Casablanca à Marrakech et au Haut-Atlas.
Casablanca
Le littoral Atlantique est un
pays de villes. C’est au centre même de ce littoral qu’a grandi Casablanca avec
ses 1.250.000 habitants, Rabat avec plus de 650.000 ; ce sont les deux
métropoles du Maroc, capitales économique et politique. Casablanca dispose d’un
grand port mondial, d’un aéroport international. C’est un centre des affaires
et de banques. La ville de Casablanca a bien équipé sa côte appelée « Corniche
d’Aïn Diab », à l’Ouest sur le cap d’El-Hank où il existe tout un ensemble
d’établissements balnéaires dont les piscines trouvent leur prolongement dans
la mer : Anfa – Plages, Kon-Tiki. Tahiti, Sune-Bach… Jour et nuit, l’animation
et les loisirs y sont très fréquents. Casablanca possède à elle seule une
capacité de 2.900 lits. Elle en comptera 5.012 en 1972.
Rabat-Salé-Skhirat-Mohammedia
La capitale administrative et sa voisine
immédiate Salé ont toutes deux une plage, mais l’affluence y
est telle durant les beaux jours, que le visiteur préférera découvrir les
stations périphériques. Elles sont nombreuses après Rabat, sur la route de
Casablanca, plages familiales pour la plupart, elles ont toutes un cachet
particulier : Miramar, Témara, Sables d’Or, Val d’Or, Rose-Marie. A
quelques kilomètres de Rose-Marie, la plage de Skhirat mérite une
mention particulière. Elle est, en effet, une charmante station balnéaire : «
Amphytrite ». Cette station remplit toutes les conditions pour assurer un
séjour des plus agréables : chambres donnant directement sur la plage privée de
l’hôtel, sauna piscine, night-club. Etc… De Skhirat jusqu’à Mohammedia, les
plages se succèdent les unes aux autres : immenses plages pratiquement désertes
(Bouznika, où l’on projette l’implantation d’un important complexe balnéaire,
et surtout la plus célèbre et la plus belle ; la plage de Mohammedia, station
balnéaire élégante avec casino, golf, tir aux pigeons, yachting et deux hôtels
avec piscine et plage privée.
El jadida-Oualidia-Safi
Après la plage de Dar Bouazza, puis les
Tamaris, Azemmour (station bijou à caractère familiale). C’est une ville sainte
disposant d’une grande plage qui, bordée par une forêt d’eurcalyptus, va
jusqu’à El Jadida, charmante station balnéaire avec une cité portugaise dont
les remparts dominent la mer. Après El Jadida, ce sont les plages de Sidi
Bouzid, Moulay Abdallah, où a lieu chaque année un moussem très important avec
de splendides fantasias, le cap Jorf El Asfar, dominant la mer, lieu rêvé pour
le camping, caravaning, dans une oasis de verdure, Sidi Moussa, que longe une
lagune où l’on chasse le gibier d’eau et enfin le paysage majestueux et calme
d’Oualidia, station balnéaire longeant une lagune reliée à l’Océan. D’El Jadida
à Oualidia, la côte a été nommée côte de nacre, à cause de sa lumière
transparente et nacrée.
Safi est la ville de l’important complexe
chimique et industriel dont la plage est située près du port, au pied d’une
falaise. Essaouira, se trouve à 30 kilomètres de Safi, sur l’emplacement d’un
ancien port de pêche, et vieille de trois siècles. C’est une ville toute
blanche, infiniment pittoresque, construite sur une presqu’île rocheuse en face
d’un groupe d’îlots.
Hôtellerie pour faire face
à la civilisation des loisirs et mystérieux
Sud-Marocain
La zone d’Agadir
La route qui conduit alors vers Agadir après
avoir traversé une région de maquis où se mêlent les thuyas, les arganiers,
les lentisques et les genêts blancs, débouchent sur une vallée verdoyante.
A partir de Tamri, elle longe l’Atlantique et les plages se succèdent
les unes aux autres : Paradis-Plage, Tarhaout, et enfin on découvre
Agadir : station joyau du Tourisme Marocain. Magnifiquement enserrée dans sa
baie la plus ensoleillée du monde, Agadir occupe une position géographique
remarquable. C’est dans cette région, sur une quarantaine de kms que la chaîne
majestueuse de l’Atlas se termine en beauté et tombe dans l’Océan Atlantique.
Brusquement le relief cesse d’être abrupt,
ridé, accidenté, la dernière colline coiffée d’une enceinte fortifiée d’origine
portugaise, domine de ses 230 m la ville et abrite la plus grande baie du Maroc
; la baie d’Agadir. Une plaine rose et blonde sous un ciel d’émail s’étale
infiniment. C’est la plaine du Souss. Agadir est ainsi, la porte
occidentale du Sahara marocain. La grande beauté de cette ville, justement,
c’est la combinaison de l’espace, de l’air, du soleil, de mer et de la
montagne. Le soleil y brille 300 jours par an. Une lumière une chaleur exquises
favorisent le bain à toute heure, en toute saison. La baie est bien protégée
des vents par la colline et le promontoire du Cap Ghir.
Agadir, face à l’Atlantique bénéficie d’une
immense plage de dix kilomètres, d’une déclivité faible et baignée par des eaux
calmes. Elle a encore l’avantage de posséder parallèlement à la plage, une zone
de dunes boisées.
La plage, utilisable toute l’année, bien
abritée, constitue l’attrait principal de la ville, et peut recevoir plusieurs
milliers de baigneurs. Son équipement comporte des parcs de stationnement pour
plus de 600 voitures. D’autre part, les jeux de la mer sont un autre attrait
d’Agadir, baignades, bain de soleil, yachting, pêche sportive, pêche
sous-marine, promenades à dos de chameaux, où à cheval dans la forêt
d’eucalyptus de 60 ha ou sur les pentes des premiers contreforts de l’Atlas, le
Royal Golf sur la route d’Ait Mellal un parc de sports groupant toutes les
installations sportives à proximité des différents quartiers de la ville a été
conçu dans un cadre naturel largement boisé. Agadir est une ville tournée vers
l’avenir. Admirablement desservie par de belles routes et un grand aérodrome,
elle incite à venir en auto, en car ou en caravelle des différents points du
Royaume et de l’Europe.
Une ville tournée vers
l’avenir
Agadir compte actuellement plus de 2.000 lits.
Elle comptera d’ici 1972, plus de 7.000 lits. Grand carrefour routier, elle est
aussi, et encore le point de départ vers de nombreuses et passionnantes
excursions.
L’arrière pays, le Souss, nous l’avons vu est
une région très riche en paysages et d’une forte personnalité. A une heure de
route, Taroudant vous accueille avec son site grandiose et ses remparts
séculaires. De là même on peut aller sur Ouarzazate découvrir les grandes
vallées du Draâ, du Dadès, les gorges du Ziz et du Todra déjà célèbres.
Toute proche, à 60 kms, est la montagne des Ida Ou Tanane où le grand
village d’Imouzzer vous étonne avec ses lumières, ses couleurs et ses
merveilleuses cascades : « les voiles de la mariée».
Vers le Sud, Tiznit est la ville
présaharienne par excellence : au milieu d’une vaste palmeraie, ses
remparts crénelés, ses portes, son minaret d’inspiration sénégalaise et, enfin
son centre de fabrication de bijoux berbères en argent surprennent par
leur beauté et leur charme original. Plus loin, voici Targuist, oasis
luxuriante, Amtoudi et ses gorges enserrées dans des parois de plus de
200 m où sont perchés majestueusement les « Agadiris » forteresses
sahariennes.
Goulimine est la cité des hommes bleus et du
souk aux chameaux, aux portes même du désert qui commence là et ne finit nulle
part. Non loin de Goulimine est la « plage blanche ».
Enfin, en plein désert, près de Tan-Tan, une
belle plage solitaire également équipée de bungalows.
Le grand sud aussi…
L’aménagement du territoire, ne peut évidemment
se développer de manière totale partout en une fois. Il y a donc lieu de
procéder avec méthode, eu égard aux urgences de certaines zones prioritaires.
Nous avons cité les points d’impact, dans des
régions déterminées de la Méditerranée (zone de Tanger, zone de Smir, zone
d’Alhoceimas) de l’Atlantique (zone de Rabat, Casablanca et Agadir).
Les régions du Grand Sud et des villes
impériales constituent aussi des zones à aménagement prioritaire en vue de
créer un lieu de continuité touristique entre ces régions et les autres centres
touristiques du Maroc.
La capacité hôtelière dans le Grand Sud est ede
1.250 lits. En 1972, elle sera portée à plus de 2.600 lits.
Quant aux villes impériales leurs capacité
hôtelière est la suivante :
Ces villes impériales sont des véritables
chantiers où partout naissent des hôtels et des installations touristiques. Le
réseau hôtelier existant y est déjà mis en œuvre pour sonnant, les monuments
sont savamment restaurés, l’artisanat, y est encouragé. Tout est mis déjà en
œuvre pour faire de ces villes de grands carrefours et des relais dans les
circuits touristique.
La région de Fès offre la possibilité de cures
dans les sources thermales de Sidi Hrazem et de Moulay yacoub qui un jour
connaîtront un renom international pour leur caractère bienfaisant. Ces
diverses considérations montrent combien est riche le potentiel touristique
marocain et combien une tâche exatlante est à la portée de ceux qui sont
responsables de cette « poule aux œufs d’or ».
Le Maroc n’a pas encore donné toute la mesure
de ce qu’il recèle en bienfaits de l’esprit et des sens. Le pays est devenu un
grand chantier et les années s’annoncent fructueuses d’un tourisme national, et
international cohérent, organisé où le secteur privé et le secteur public
apportent leur pierre, mettant l’intelligence d’équipes dynamiques au service
de l’intérêt général. Le Maroc, ainsi, plus que jamais comme le disait André
Maurois est la seule contrée du Monde où les villes neuves sont dignes des
anciennes.
Le 03 Septembre 2015
SOURCE WEB Par Le Vie Touristique
Tags : civilisation des loisirs- tourisme–l’Amérique du Nord- Oujda-
Gadiri- le Marocain à l’étranger- le vrai visage du Maroc- Chaouen et
Taroudant lors des projections familiales de diapositives de voyages du
Maroc- les agences de voyages- la neige de Courchevel à celle de
l’Oukaïmden- Ahmed Alaoui- Ahmed Alaoui- Office du Tourisme- ONMT- Le
Maroc bouleverse les structures de son tourisme- infrastructure
touristique de la civilisation des loisirs- La mer et ses plages, les
montagnes, les stations de ski, les forêts, les lacs et les barrages,
les terres riches et cultivées et le Grand Sud- Le Maroc est le lieu
géographique naturel entre l’Europe et l’Afrique- Le voyage par avion de
différents points du Nord et du Sud- Paris-Casablanca : 3 heures 00 ;
Madrid-Casablanca : 2 heures 15 ; Genève Casablanca : 2 heures 50 ;
Milan Casablanca : 3 heures 00 ; Rome Casablanca : 4 heures 20 ; Prague
Casablanca : 7 heures 25 ; Vienne Casablanca : 5 heures 25 ; Tunis
Casablanca : 5 heures 20 ; Lisbonne Casablanca : 1 heures 45 ; London
Casablanca : 3 heures 50 ; Stockholm Casablanca : 5 heures 45 ; Montréal
Casablanca 9 heures 40 ; New York Casablanca : 9 heures 20 ; Caracas
Casablanca : 12 heures 10 ; Dakar Casablanca : 6 heures 00 (Escales
comprises)- Le détroit de Gibraltar- Bab Rmouz– ancien Palais du
Khalifa- les ruines de Tamuda- capitale des Chérifs d’Ouezzane- les
pentes septentrionales du Djebel Hellal- Targuist Chefchaouen- Kétama-
les cimes de djebel Tidighine- le Djebel Seddina- la Costa del Sol- les
environs de Tétouan, à Smir (Restinga), à Oued Laou, à M’diq, à Taifor, à
Alhoceima, à Saïdia- La zone d’Alhoceima- La plage d’Alhoceima- Le
littoral Atlantique- La capitale administrative et sa voisine immédiate
Salé- Miramar, Témara, Sables d’Or, Val d’Or, Rose Marie- la plage de
Skhirat- la plage de Dar Bouazza- Sud Marocain- La zone d’Agadir- une
région de maquis où se mêlent les thuyas, les arganiers, les lentisques
et les genêts blancs, débouchent sur une vallée verdoyante- Tamri-
Paradis Plage, Tarhaout- la plaine du Souss. Agadir- le Royal Golf sur
la route d’Ait Mellal- Ouarzazate découvrir les grandes vallées du Draâ,
du Dadès, les gorges du Ziz et du Todra- la montagne des Ida Ou Tanane
où le grand village d’Imouzzer- Tiznit est la ville présaharienne par
excellence- centre de fabrication de bijoux berbères en argent-
Targuist- Amtoudi- Agadiris- plage blanche-