TOURISME Maroc Des hôteliers dénoncent les bas prix pratiqués par les stations Biladi
Ils estiment que les tarifs
appliqués, notamment à Agadir, doivent au moins être multipliés par deux. Pour
le ministère du tourisme, ces établissements ne concurrencent pas les hôtels
classiques et les prix pratiqués sont convenables pour les budgets des
Marocains.
Les prix pratiqués par les deux
établissements Biladi existants, Farah Inn Resort à Ifrane et Lunja Village à
Imi Ouaddar, font grincer les dents de certains hôteliers, surtout du côté
d’Agadir. A 400 DH l’appart hôtel à Imi
Ouaddar et 452 DH le chalet à Ifrane (prix relevés sur Booking.com), ces
établissements sont très en deçà des tarifs habituels. Ces prix sont imposés
par le cahier des charges signé avec les autorités, dont le ministère du
tourisme et la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT), dans le cadre
de leur stratégie de promotion du tourisme interne. «Les prix sont très bas et défavorisent les hôteliers. Un tel produit
devrait être commercialisé entre 1000 et 1 200 DH», commente un hôtelier
d’Agadir. Pour autant, passer un séjour dans un établissement estampillé
Biladi ne revient pas à séjourner dans un hôtel où de nombreux services sont
évidemment mis à la disposition du client dès son arrivée. A titre d’exemple,
les prix pratiqués par les établissements Biladi n’incluent ni le service en
chambre ni la restauration qui est payante, les logements étant équipés d’un
coin cuisine. «L’absence de services ne justifie pas des prix aussi bas. Ces prix devraient être au minimum
multipliés par 2», riposte un autre hôtelier de la région d’Agadir qui parle de
concurrence déloyale. Le ministre de tutelle tient toutefois à rassurer les
professionnels. «Les stations Biladi ne
proposent pas le même service qu’un hôtel, ne s’adressent pas au même segment
et n’ont pas le même positionnement. Elles sont d’ailleurs situées loin des
centres- villes ou visent à renforcer une offre déjà existante qui ne suffit
pas», confie Lahcen Haddad, ministre du tourisme.
Le même système sera appliqué dans
les futures stations
Reste à savoir si les prix
actuellement pratiqués permettent aux établissements de rentrer dans leurs
frais, sachant qu’il faut entre 400 et 700 MDH d’investissement pour développer
une telle station. «Les projets sont réalisés pour faire la promotion du
tourisme interne et donc être à la portée de tous. Nous ne parlons donc pas de
rentabilité même si nous ne nous plaignons pas en la matière», souligne un
responsable au sein de la société de gestion Continental Bay qui gère les deux
stations existantes à Ifrane et Imi Ouaddar. «Elles sont rentables. Les
gestionnaires sont satisfaits», assure, quant à lui, M. Haddad. En bénéficiant
de terrains cédés à des prix préférentiels, on comprend donc que le besoin de
rentabilité ne soit pas le même que pour un hôtel. «Le gestionnaire peut
compter sur d’autres sources de recettes telles que les activités ou la
restauration. Charge à lui aussi de diversifier sa clientèle en basse saison en
faisant venir une clientèle d’entreprises ou en développant le tourisme
sportif», explique un professionnel du tourisme. «Néanmoins, il serait judicieux de donner la possibilité de moduler les
prix en fonction des saisons». La question reste donc ouverte. La révision
des prix n’est en tout cas pas à l’ordre du jour. «Le même système s’appliquera
pour les futures stations Biladi. Il
s’agit de pratiquer des prix convenables pour les budgets des Marocains. Seuls les prix qui seront affichés par les
futurs Clubs Biladi seront éventuellement plus élevés car ils proposeront
davantage d’activités et d’équipements», précise Lahcen Haddad.
Les futures stations Biladi
Sur les huit stations touristiques
Biladi que prévoyait la Vision 2010, seules deux sont opérationnelles, à Ifrane
et Imi Ouaddar. Reste
donc Mehdia, Ras El Ma, Benslimane, Sidi Abed, Marrakech et Martil. Légèrement
remanié, le plan Biladi ambitionne aujourd’hui de s’adapter en fonction d’une
clientèle davantage segmentée et d’intégrer une dimension développement durable.
Véritable bras armé du ministère du tourisme dans la recherche d’investisseurs,
la SMIT donne la priorité aux stations de Mehdia, Ras El Ma et Benslimane,
dont l’état d’avancement est avancé. Les premières infrastructures de
Mehdia sont en effet opérationnelles. Quant aux deux autres, les conventions
d’investissement ont été signées avec le maroco-saoudien Asma Invest. Les
travaux devraient débuter prochainement. Ailleurs, les études se poursuivent. A
noter que Benslimane, Martil et Moulay Bousselham seront des clubs Biladi.
12 Janvier
2015
SOURCE WEB Par Anne-Sophie
Martin. La Vie éco
Tags : Pour le ministère du tourisme, ces
établissements ne concurrencent pas les hôtels classiques et les prix pratiqués
sont convenables pour les budgets des Marocains-A 400 DH l’appart hôtel
à Imi Ouaddar et 452 DH le chalet à Ifrane (prix relevés sur Booking com), ces
établissements sont très en deçà des tarifs habituels, ces prix sont imposés
par le cahier des charges signé avec les autorités- Les prix sont très bas et
défavorisent les hôteliers. Un tel produit devrait être commercialisé entre
1000 et 1 200 DH», commente un hôtelier d’Agadir- Ces prix devraient être au
minimum multipliés par 2», riposte un autre hôtelier de la région d’Agadir qui
parle de concurrence déloyale-Les stations Biladi ne proposent pas le même
service qu’un hôtel, ne s’adressent pas au même segment et n’ont pas le même
positionnement. Elles sont d’ailleurs situées loin des centres- villes ou
visent à renforcer une offre déjà existante qui ne suffit pas», confie Lahcen
Haddad, ministre du tourisme- Néanmoins, il serait judicieux de donner la
possibilité de moduler les prix en fonction des saisons- Il s’agit de pratiquer
des prix convenables pour les budgets des Marocains- Seuls les prix qui seront
affichés par les futurs Clubs Biladi seront éventuellement plus élevés car ils
proposeront davantage d’activités et d’équipements», précise Lahcen Haddad- Sur
les huit stations touristiques Biladi que prévoyait la Vision 2010, seules deux
sont opérationnelles, à Ifrane et Imi Ouaddar- Légèrement remanié, le plan
Biladi ambitionne aujourd’hui de s’adapter en fonction d’une clientèle
davantage segmentée et d’intégrer une dimension développement durable- SMIT
donne la priorité aux stations de Mehdia, Ras El Ma et Benslimane, dont l’état
d’avancement est avancé- A noter que Benslimane, Martil et Moulay Bousselham
seront des clubs Biladi-