Les professionnels sont arrivés à leur limite
Au bout du rouleau. Crise cardiaque. Faillite… Les professionnels marocains du tourisme ont épuisé tout le vocabulaire désespérant du pessimisme. Néanmoins, leur SOS demeurent jusqu’à maintenant lettre morte. Aucun répondant du Gouvernement, avec les regrettables absences congé, y compris celle du CVE dont la réaction est plus que nécessairement urgente. Un point de non-retour inédit qui conduira certainement à beaucoup de casse. Même les grandes entreprises du secteur qui ont montré un peu de résistance sont en train de s’effondrer comme un château de cartes.
Maintenant, toutes les entreprises, grandes et petites, se trouvent sur le fil du rasoir avec un espoir de sauvetage très minime sinon la mort tragique. On se demande si le tourisme est tellement mauvais élève de l’économie nationale pour qu’il soit si mal casé parmi les autres secteurs chouchoutés de l’agenda gouvernemental, tels l’agriculture et l’industrie nettement plus priorisés. Il y a forcément quelque chose qui ne va pas et qui fait des millions de victimes sans souci.
Jusqu’ici, les professionnels ont fait montre de beaucoup de patience, donné sans recevoir, tout sourire malgré les meurtrissures, optimistes dans le désespoir. Aujourd’hui, c’est limite-limite. Leurs discours ne sont plus nuancés mais subitement courroucés. Grave : une crise de confiance dans la volonté réelle du Gouvernement à trouver des issues salutaires est en train de naître. Et il y a de quoi : Les entreprises touristiques vont perdre leurs employés car l’espoir de reconduire l’indemnité Covid jusqu’à la fin de l’année est très mince. Leur trésorerie est réellement à sec. La reprise n’est pas au rendez-vous avec les crocs-en-jambes dus aux dernières restrictions de déplacement.
C’est la catastrophe et péril en la demeure! Les 50% des hôtels qui se sont aventurés à rouvrir dans le sacrifice risquent de refermer. Les agences de voyages, les plus laissées pour compte d’ailleurs, n’ont aucun business. Les transporteurs touristiques vont perdre leur flotte chèrement acquise en leasing, etc. Que des malheurs sur malheurs pour une industrie, ironie du sort, dont le fond de commerce est le sourire et le bonheur !
Que faire devant le silence de tombe du Gouvernement ? Continuer à espérer en pleine noyade ? En appeler, comme ultime recours, à la diligence royale pour sortir de l’ornière face à l’échec du Gouvernement ?
Malgré toute la bonne foi mise par les corporations professionnelles, et à leur tête la CNT comme mère des métiers du tourisme, il devient dur de trouver médecin à ce grand corps malade. Même le ministère du Tourisme n’est pas parvenu à vraiment s’impliquer aux côtés des professionnels, si ce n’est par des marques d’apaisement alors que la maison brûle de l’intérieur. Déjà le manque d’énergie à activer l’aboutissement du contrat-programme signé avec l’Etat en août 2020, quoique son contenu soit devenu usé, en est un indice. De là à en élaborer un autre réajusté, il faudrait, au rythme où vont les choses, attendre le jour du jugement dernier.
Décidément, pas de chance. Le temps est traître : Elu nouveau président de la CNT, alors que le vent de la reprise donnait l’impression de souffler est maintenant confronté à cette crise touristique majeure due à la propagation rapide de Covid, l’annulation en cascade des réservations et la rechute du moral professionnel. Sa bonne étoile aura beau scintiller de mille lumières elle ne saura, malgré lui, éclairer les vastes chantiers en friche qui attendent la communauté des professionnels. En effet, malgré toute la bonne volonté qu’il peut avoir et le courage dont il peut se prémunir, la situation est devenue vraiment compliquée, sachant qu’elle tombe à pic avec le pic des infections.
Mais fonceur qu’il est durant sa carrière professionnelle, le Président de la CNT qui, il n’y a pas longtemps encore, s’est vite employé à adresser un courrier alarmant à Mme la ministre du Tourisme lui faisant part des inquiétudes légitimes des professionnels. C’est de bon augure à condition qu’il y ait suite favorable. Espérons-le !
En attendant, de bons signes de souplesse commencent à se dessiner au niveau associatif avec la supervision impliquée du nouveau bureau de la CNT. En effet, une ouverture de dialogue préludant à un nouvel accord de partenariat entre la FNIH et la FNAAVM est sur le pipe en matière d’éventuels tarifs avantageux à accorder aux agences de voyages pour la réservation de chambres. Un pas en avant dans l’encouragement du tourisme intérieur…
On aimerait voir la même énergie dans une réactivation soutenue, par la CNT, du contrat-programme, au moment où la Gouvernement continue de faire la sourde oreille…
Le 12/08/2021
Source web Par : premium travel news