Pour l'été, les opérateurs touristiques ne pourront compter que sur les nationaux
La suspension des liaisons aériennes avec la plupart des marchés émetteurs, le retard de la campagne de vaccination et l’aggravation de la situation épidémiologique dans le monde obèrent tout espoir de redémarrage du secteur touristique l’été prochain. Selon Fouzi Zemrani, vice-président de la CNT, les hôteliers essayeront pour le 2ème été consécutif de survivre grâce aux nationaux en attendant un début d’amélioration de la situation en décembre prochain, dans le meilleur des cas.
Alors que toute la profession s’attendait à un début de reprise en juillet ou août prochains, le blocus aérien entamé en février à cause de l’aggravation de la situation sanitaire en Europe qui est confinée, auquel s’ajoute une campagne de vaccination en retard sur ses objectifs exclut un redémarrage en été.
"La saison estivale est d’ores et déjà compromise"
Se disant désormais convaincu que la saison estivale est en grande partie compromise, Fouzi Zemrani, vice-président de la Confédération nationale du tourisme, avance qu’il faudra tabler sur les seuls nationaux sachant que la plupart des marchés étrangers émetteurs sont confinés et ne peuvent plus se déplacer, d'autant plus que les liaisons aériennes avec le Maroc sont suspendus pour 32 pays.
« Avec l’aggravation croissante de la situation sanitaire et la pénurie de vaccins en Europe, il serait vraiment étonnant que les visiteurs viennent en masse durant l’été prochain au Maroc. En étant réaliste, ça ne sera, selon moi, pas le cas avant décembre prochain pour ne pas dire mars ou avril 2022.
"La mobilité des touristes locaux dépendra de l’état d’avancement de la vaccination"
« Pour limiter la casse lors de la saison estivale, il faudra faciliter la mobilité interurbaine des Marocains.
« Le problème est que leurs déplacements sont intimement liée à l’état d’avancement de la campagne nationale de vaccination qui a pris du retard sur son objectif initial de se terminer en mai prochain.
« Ce retard n’est pas énorme par rapport aux pays européens mais il faut cependant espérer qu’il sera comblé rapidement grâce à l’importation d’un nouveau type de vaccins comme le russe Sputnik.
"Le Maroc n’obtiendra pas l’immunité collective en mai prochain"
« Si on parle de l’arrivée imminente de 4 millions de doses, à moins d’un miracle, nous n’obtiendrons pas en mai la fameuse immunité collective comme s’y était engagé en public notre ministre de la santé.
« La seule consolation est que nous ne sommes pas les seuls à ne pas remplir nos objectifs initiaux car la plupart des autres pays de la planète, hormis les USA, Israël et la GB, sont tous en train de patauger.
« En termes de route vers l’immunité collective de sa population, le Maroc est plutôt bien placé dans le monde arabe et sur le continent africain mais ce n’est pas pour autant qu’il est sorti de l’auberge.
La CNT réclame un passeport sanitaire et la vaccination prioritaire des employés du secteur
« Sachant que ses visiteurs étrangers sont déjà soumis à l’obligation de présenter un test PCR négatif aux frontières marocaines, nous recommandons l’institution prochaine d’un passeport sanitaire à l’image de plusieurs destinations touristiques mondiales comme par exemple l’Espagne, la Grèce, ….
« A court-terme, la CNT demande également au gouvernement de vacciner en priorité le personnel du secteur touristique », réclame le vice-président tout en sachant qu’avec la pénurie actuelle de vaccins, il faudra certainement encore attendre un peu ».
« Les hôteliers pourront faire mieux que l’été dernier sans restriction de la circulation interne »
A la question de savoir s’il était possible d’attirer plus de locaux que l’été dernier, Zemrani affirme possible d’augmenter leur nombre à condition de ne pas imposer les mêmes restrictions de voyager d’août qui avaient refroidi les ardeurs des voyageurs et fini par plomber totalement la saison estivale.
« Ainsi, si l’on continue sur la voie actuelle, le secteur pourra peut-être faire mieux que l’été dernier mais pour cela, il faudra d’abord mettre les nationaux en confiance pour qu’ils puissent voyager en toute quiétude ».
"Pour la deuxième fois, le tourisme local nous permettra de survivre en attendant la reprise internationale"
Zemrani insiste sur le fait que ce n’est pas le moment de se relâcher en termes de mesures de prévention et de distanciation sociale.
« Aussi contraignant soit le couvre-feu, il convient de ne pas ruiner tous les efforts accomplis en autorisant par exemple les grands rassemblements publics durant le Ramadan comme la prière des Tarawih avec le résultat que l’on sait après l’autorisation de la tenue de la fête du sacrifice.
« Sachant que dans les meilleurs années, le tourisme domestique ne représentait pas plus d’un tiers du chiffre d’affaires du secteur hôtelier, il ne faut pas s’attendre à des résultats extraordinaires mais cela lui permettra au moins de survivre avant la reprise », conclut Zemrani pour qui l’amélioration espérée en fin d’année dépendra de la situation épidémiologique à l’échelle internationale.
Le 24 mars 2021
Source web Par : medias24