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Les jeudis de l’habitat La relance du secteur passe par la résolution de la grande problématique du foncier

Les jeudis de l’habitat La relance du secteur passe par la résolution de la grande problématique du foncier

Selon les chiffres du département de l’Habitat, le secteur du bâtiment et des travaux publics maintient le seuil d'un million d’emplois. En 2015, le secteur a employé un million de personnes, contre 984.000 personnes entre 2013-2014. Les postes créés étaient localisés notamment en milieu urbain avec 13.000 d’emplois créés et 5.000 en milieu rural. Ces indicateurs ont été avancés lors du cycle de conférences «Les jeudis de l’Habitat», organisé jeudi dernier, par le secrétariat général du Conseil national de l'habitat relevant du ministère de l‘Habitat et de la politique de la ville.

La question de la relance de l’immobilier a toujours figuré parmi les priorités des gouvernements, compte tenu de ses dimensions économique et sociale. Il s’agit d’un véritable levier de développement économique et commercial à forte valeur ajoutée. Par exemple, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) occupe une bonne place dans le tissu économique, vu sa contribution à la création de l’emploi. Selon les chiffres du département de l’Habitat, le secteur du BTP maintient le seuil du million d’emplois. En effet, le secteur a employé un million de personnes en 2015, contre 984.000 personnes entre 2013-2014. Les postes créés ont été notamment localisés en milieu urbain avec 13.000 d’emplois créés et 5.000 en milieu rural. Entre le premier trimestre 2016 et celui de l’année 2015, 6.000 postes ont été créés. Pour le lot, le secteur du BTP a renoué avec une tendance positive, en matière de création d’emploi avec +1,8% entre 2014-2015.

L’autre tendance positive du secteur porte sur les crédits : l’encours de crédits à l’immobilier a enregistré un accroissement de 10% entre 2014-2015 malgré le ralentissement ressenti entre ces deux années. Le montant du crédit à l’immobilier en 2015 a ainsi représenté 241,19 milliards de DH avec un taux de contribution de 27%. À fin mai, l’encours des crédits à l’immobilier a franchi le seuil des 243,474 milliards de DH, ce qui représente 27% du total des crédits à l’économie.

Ce sont là les indicateurs avancés lors du cycle de conférences «Les jeudis de l’habitat», organisé jeudi par le secrétariat général du Conseil national de l'habitat relevant du ministère de l‘Habitat et de la politique de la ville. Lors de cette conférence-débat, placée sous le signe de «la relance de l’immobilier au Maroc», Mohamed Nabil Benabdellah, ministre de l’Habitat et de la politique de la ville, n’a pas parlé de crise, mais plutôt d’un tassement de la dynamique de développement du secteur.

Même son de cloche auprès d’Ahmed Rahou, PDG du Crédit immobilier et hôtelier (CIH).

Ce dernier a été on ne peut plus clair en affirmant que le secteur de l’immobilier n’est pas en crise, tout en mettant en exergue la progression du nombre de crédits, le volume du remboursement, ainsi que l’augmentation continue de la production et de l'achat des logements. Pour assurer la relance du secteur et sortir de cet état de stagnation, le PDG du CIH plaide en faveur de la simplification des procédures administratives pour l’achat et la facilitation de l’accès au foncier. D’après lui, «la relance du secteur passe tout d’abord par la résolution de la grande problématique du foncier».

Sur ce dernier point, Mohamed Lahlou, président de l’Association marocaine des agents immobiliers, a évoqué la cherté du foncier. «Le foncier existe contrairement à ce qui se dit, mais il est excessivement cher», pour reprendre son expression. Ce professionnel du secteur a mis en avant la dynamique qui marque le secteur du locatif. «C’est la tendance actuelle», a-t-il dit. Et d’ajouter que c’est le créneau sur lequel travaillent les agents immobiliers, d'autant plus que le nombre des logements destinés à la location est intéressant. Mohamed Lahlou a avancé le chiffre de 40.000 logements vacants. Pour aller de l’avant dans ce secteur, ce dernier estime nécessaire de sensibiliser les gens à cette question. Parmi les pistes identifiées pour relancer l’immobilier, figure la politique de la ville. Et ce compte tenu de la complexité de la question immobilière, qui regroupe un aspect physique via le construit, et un aspect social et culturel.

Face à cette situation, l’État n’a eu de cesse d'entreprendre des actions et de mettre en place des catalyseurs pour dynamiser le secteur. Plusieurs stratégies et programmes ont été mis en place pour promouvoir le logement et lutter contre l’habitat insalubre. Il s’agit notamment des programmes «Villes sans bidonvilles», logements économiques et sociaux et logements destinés à la classe économique. Ces programmes ont contribué à l’amélioration de l’habitat et ils ont enregistré de bons résultats malgré les insuffisances et les lacunes qui se sont manifestées tout au long de ces années. D’ailleurs, le ministre de l’habitat a affirmé lors de cette rencontre que les conditions d'habitat en général se sont nettement améliorées, en dépit de la pression urbanistique, de l'exode rural et de la transition démographique que connait le Royaume. À cela s’ajoute le recul du déficit en logement. Toutefois, le ministre a reconnu que certaines couches sociales ne disposent pas encore d’un logement décent.

Aujourd’hui, plusieurs chantiers sont engagés dans ce secteur. Il s’agit notamment de la mise en place d’un arsenal juridique performant. Mohamed Nabil Benabdellah souhaite que l’adoption du texte régissant l’activité des agents immobiliers soit la dernière réalisation de son département. Outre le cadre juridique, il y a également la facilitation et la transparence des process au niveau du cadastre, comme a fait savoir Karim Tajmouti, DG de l'Agence nationale de la conservation foncière du cadastre et de la cartographie. L’idée est de dématérialiser les procédures ainsi que de mettre en concordance les plans cadastraux.

Le 01 Juillet 2016
SOURCE WEB Par Le Matin

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