EXCLUSIF - Énergies renouvelables Masen deviendra The Moroccan Agency for Sustainable Energy
Mustapha Bakkoury était invité par la Banque mondiale pour présenter l’expérience marocaine lors d’une conférence sur l’énergie solaire thermique à concentration organisée hier à Casablanca. Ph. Saouri
En juin, Masen sera effectivement établie comme unique entité en charge du pilotage des énergies renouvelables, à l’exception des Stations de transfert de l'énergie par pompage qui continueront d'être développées et gérées par l’ONEE. Masen, The Moroccan Agency for Solar Energy, deviendra ainsi The Moroccan Agency for Sustainable Energy.
La nouvelle architecture institutionnelle des énergies renouvelables sera annoncée en juin prochain. Masen sera désormais établie comme unique entité en charge du pilotage des énergies renouvelables, notamment solaire, éolienne et hydroélectrique. «Masen, The Moroccan Agency for Solar Energy, deviendra ainsi The Moroccan Agency for Sustainable Energy», a déclaré au «Matin-Éco» Mustapha Bakkoury. Dans cette future appellation, l'énergie solaire sera donc remplacée par l'énergie durable.
Le président du directoire de Masen s’exprimait en marge d’une conférence internationale sur l’énergie solaire concentrée, organisée, hier à Casablanca, par la Banque mondiale en coordination avec Masen et le Fonds pour les technologies propres.
Mustapha Bakkoury nous a précisé que l’adoption du projet de loi redéfinissant les prérogatives de l’Agence est prévue pour cette session parlementaire.
Selon cette fois le ministre de l’Énergie, Abdelkader Amara, Masen verra ses prérogatives élargies à toutes les énergies renouvelables actuelles et futures, à l’exception des STEP (Stations de transfert de l’énergie par pompage), qui resteront dans le giron de l’Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE). Ces nouvelles prérogatives feront ainsi de Masen l’acteur majeur du secteur des énergies renouvelables. L’ONEE sera néanmoins appelé à renforcer ses liens organiques avec l’Agence pour une meilleure synergie afin de permettre au pays de porter la part des sources renouvelables dans le mix électrique national à 52% en 2030.
Quid des projets éoliens et solaires déjà lancés ou gérés par l’ONEE ? «Le projet de loi aborde ce volet. S’il n’y a pas de précisions sur certains cas, des conventions entre Masen et l’ONEE seront conclues permettant à l’Agence de gérer les projets pour le compte de l’Office. Nous allons étudier les projets cas par cas», nous confie Mustapha Bakkoury. L’élargissement du scope de Masen n’affaiblit en aucun cas l’ONEE. Ce dernier détient jusqu’ici 25% du capital de Masen dont le conseil de surveillance est présidé par le directeur général de l'Office, Ali Fassi Fihri.
Comme nous l’annoncions en exclusivité en avril dernier, des négociations sont en cours pour que l’ONEE monte jusqu'à 50% dans le capital de Masen. «Je n’ai rien à confirmer. Mais c’est possible», commente Mustapha Bakkoury.
Le président du directoire de Masen était invité par la Banque mondiale pour présenter l’expérience marocaine lors d’un atelier régional (Région Moyen-Orient et Afrique du Nord – MENA) sur le développement de l’énergie solaire thermique à concentration (ou CSP pour Concentrated solar power). La conférence a été marquée par la présence de représentants des gouvernements du Maroc, de Tunisie, d’Égypte, de Jordanie et de Libye, de parties prenantes du secteur privé et des institutions œuvrant pour le développement des énergies renouvelables.
Le but était d’examiner les progrès de ce type de technologie à travers le monde, mais aussi de présenter le bilan des retombées de son développement sur les industries locales et l’emploi. L’Agence internationale de l’énergie estime que cette technologie pourrait être à l’origine de 11% de la production mondiale d’électricité d’ici 2050 si davantage de projets solaires sont développés. Rappelons que pour Noor Ouarzazate 1, 2 et 3, Masen a opté pour la technologie CSP qui, grâce à son dispositif de stockage, permet d’assurer un approvisionnement fiable en électricité même lorsque le soleil ne brille pas. Néanmoins, pour Noor Midelt, Masen optera pour un mix CSP et photovoltaïque pour une même centrale.
Mustapha Bakkoury indique que le Maroc reste ouvert à toutes les technologies solaires pour optimiser au maximum le rendement des projets, en collaboration notamment avec les industriels, mais aussi les institutions financières internationales.
Le 06 Mai 2016
SOURCE WEB Par LE MATIN