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Le dromadaire, un « vaisseau du désert »

Le dromadaire, un « vaisseau du désert »

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Une anatomie particulière [modifier]

Les dromadaires transportent les marchandises.

Le squelette du crâne, comparable à celui du cheval par sa taille, présente une crête occipitale fort proéminente, àlaquelle se rattacheun puissant ligament cervical de nature à soutenir une tête aussi lourde sur un cou aussi long.

Les sinus sont amples et profonds et procèdent, de ce fait, de l'adaptabilité du dromadaire à la vie désertique. En effet,

le dromadaire présente un sac sinusal aveugle latéral qui n'est observé chez aucune autre espèce. Une telle anatomie

permet au dromadaire de récupérer une part importante de l'eau au moment de l'expiration par les voies nasales. Celles-

ci sont par ailleurs reliées à l'extérieur par des naseaux pouvant se fermer complètement, évitant ainsi un assèchement

de la muqueuse nasale et donc le maintien d'une atmosphère humide dans les voies respiratoires supérieures propices à

limiter les pertes hydriques.

La partie osseuse du voile du palais est étroite, ce qui facilite l'extériorisation de sa partie molle chez le mâle en période

de rut, appelée doula par les Arabes. Le maxillaire inférieur, long, présente une constriction centrale marquée, ce qui le

fragilise et conduit à des fractures fréquentes lors des combats occasionnels entre mâles.

Comme la quasi-totalité des mammifères et en dépit de la longueur de son cou, le dromadaire possède 7 vertèbres

cervicales. Pour le reste, il ne se distingue que peu des autres herbivores domestiques. Les apophyses épineuses des

vertèbres thoraciques et lombaires, bien que supportant la bosse, n'en sont pas plus longues pour autant. Les os des

membres sont longs, traduisant l'éloignement du corps (thorax et abdomen) du sol lorsque l'animal se tient debout.

Comme la plupart des mammifères, le dromadaire a une denture temporaire (dents de lait) et une denture permanente.

La formule dentaire de la première comprend 22 dents. Chez l'animal adulte, la formule dentaire permanente comprend

34 dents au total et s'enrichit de la présence de molaires. C'est le moyen d'observation qu'ont les nomades pour

déterminer l'âge de l'animal. L'usure des dents peut être rapide du fait des conditions environnementales et alimentaires

(rôle abrasif du sable) et donc la longévité du dromadaire s'en trouve réduite. Bien qu'il puisse atteindre l'âge vénérable

(pour un herbivore) de 40 ans, il est peu fréquent d'observer des animaux de plus de 20 ans du fait de la défaillance de

la denture.

                              

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Le système lymphatique se caractérise par un faible nombre de ganglions et des emplacements inhabituels tels que le

ganglion thoracique externe ou le ganglion cervical inférieur. Les glandes sudoripares, peu nombreuses, sont

éparpillées sur l'ensemble du corps et participent, de par leur relative rareté, à la limitation des pertes hydriques par

transpiration. Les glandes occipitales sont probablement des glandes sudoripares modifiées, situées sur la partie

occipitale, à l'arrière de la tête. Elles émettent un liquide riche en stéroïdes et reconnaissable à son odeur. Elles sont

particulièrement actives chez le mâle lors de la période du rut et jouent un rôle encore assez mal connu dans le

comportement sexuel.

La veine jugulaire est large et facilement visible près de la tête, dans la partie distale du cou, lieu privilégié pour le

prélèvement de sang. Les nomades en prélèvent ainsi jusqu'à 7 litres qu'ils boivent frais ou avec du lait, mais cette

pratique est interdite par l'islam. Le volume sanguin (volémie) chez le dromadaire est de 93 ml par kg de poids

corporel, soit une valeur supérieure à celle observée chez la plupart des autres espèces domestiques. D'autre part, la

perte d'eau s'accompagne chez beaucoup d'animaux d'une augmentation de la viscosité du sang, qui se traduit à son tour

par une augmentation de la température. Chez le dromadaire, le sang reste fluide quand il se déshydrate et, par

conséquent, sa température augmente moins vite.

La peau, contrairement aux autres herbivores, est peu mobile ce qui désavantage considérablement l'espèce dans les

zones à fortes densités d'insectes piqueurs ou simplement volants, d'autant plus que l'animal est muni d'une queue

courte, inefficace pour chasser les importuns. Au demeurant, la peau est épaisse, surtout sur le dos, et donc moins

susceptible d'être lésée par des harnais ou une végétation agressive. Aux zones de contact avec le sol au moment où

l'animal se met en position baraquée, elle est recouverte d'un tissu cutané corné, épais, de couleur sombre. Ces

coussinets se situent préférentiellement sur les membres, mais le plus important est le coussinet sternal, qui permet à

l'animal de se poser sur le sternum et d'assurer une certaine assiette de tout le corps lorsque l'animal est en décubitus

sternal.

Pied de dromadaire

L'un des éléments anatomiques qui distingue nettement le dromadaire des autres ruminants est la nature du pied.

Dépourvu de sabots, ce qui le range dans le groupe des digitigrades et non des onguligrades, le dromadaire a un pied

large et élastique, bien adapté à la marche sur des sols sableux. On le compare facilement à un pneu dont la chambre à

air est remplacée par un tissu adipeux qui donne à l'ensemble une souplesse remarquable.

La bosse n'est qu'un tissu adipeux, blanc et de consistance douce, susceptible de varier en volume en vertu de l'état

nutritionnel de l'animal.

Une physiologie générale entièrement tournée vers l’adaptation au désert [modifier]

                       

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La plupart des mammifères vivant dans les zones désertiques se protègent de la chaleur et de la sécheresse en

s'enfouissant dans le sol pendant les heures chaudes. Il est bien évident qu'un animal de la taille du dromadaire ne

saurait satisfaire à une telle exigence. Aussi, notre animal a-t-il développé d'autres stratégies pour s'adapter à ces

conditions .

Adaptation à la chaleur [modifier]

La bosse du dromadaire, contrairement à une légende tenace, n'est pas une réserve d'eau, mais d'énergie. La bosse est

un amas de graisse blanchâtre qui peut dépasser les 100 kg pour un animal en pleine forme et bien nourri. Cette

accumulation localisée évite la dissémination du gras en région sous-cutanée dans les autres parties du corps. Sa

présence sur le dos de l'animal lui assure également un rôle dans la thermorégulation. L'animal se refroidit mieux car il

est moins gras. Il est le seul animal à pouvoir transformer la graisse en eau par des réactions physiologiques

d'oxydation (jusqu'à 40 litres pour un animal en bonne forme). En effet, la concentration des réserves adipeuses limite

leur répartition sous la peau et donc facilite la dissipation cutanée de la chaleur. Le dromadaire a la capacité de faire

varier sa température interne en fonction de la chaleur externe, ce qui autorise à considérer que notre animal n'est pas

un strict homéotherme, à l'instar des mammifères passant une partie de leur existence en hibernation. Lorsque la

température ambiante décroît, notamment pendant la nuit, la température interne du dromadaire peut descendre à 34°C.

Durant les heures les plus chaudes, la température rectale peut atteindre 42°C sans que l'on puisse parler de fièvre. De

tels écarts de température corporelle sont mortels pour la plupart des mammifères. Il a été mesuré par exemple qu'une

augmentation de 6°C de la température corporelle chez un dromadaire pesant environ 600 kg lui permettait

d'économiser 5 litres d'eau. En saison chaude, il peut se passer de boire pendant 2 à 3 semaines et en saison fraîche

pendant 4 à 5 semaines. Après une longue période de privation le dromadaire est capable d'ingurgiter 200 litres d'eau en

3 minutes. C'est le seul mammifère capable de boire autant d'eau en si peu de temps. En effet, chez les autres animaux,

l'absorption d'une trop grande quantité d'eau entraîne l'éclatement des globules rouges, donc la mort.

La morphologie générale et le comportement du dromadaire signent aussi son adaptation à la chaleur: longs membres,

coussinet sternal maintenant l'abdomen légèrement au-dessus du sol, positionnement face au soleil afin d'exposer la

plus faible superficie possible au rayonnement solaire maximal, broutage préférentiel à l'ombre des fourrages ligneux

pendant les heures chaudes, diminution générale du métabolisme lors de fortes chaleurs, robe variant entre le blanc et le

fauve, toison tombant d'elle-même en été, peau épaisse, protectrice, glandes sudoripares peu nombreuses.

Adaptation à la sécheresse [modifier]

Les mécanismes d'adaptation à la chaleur mettaient en œuvre un ensemble de procédures physiologiques qui

contribuent à économiser l'eau. Mais c'est dans les situations extrêmes, notamment lors de déshydratations poussées

que le dromadaire montre ses exceptionnelles qualités. L’animal est alors capable d’économiser l’eau corporelle par des

mécanismes de réduction des pertes hydriques (diminution de la diurèse, arrêt de la sudation, diminution du

métabolisme de base, variation de la température corporelle, réactions chimiques : l'hydrogène issu de la fonte des

graisses se combine à l'oxygène procuré par la respiration pour fournir l'indispensable complément d'eau) tout en

maintenant une homéostasie vitale pour sa survie, à la fois en limitant la variation de la concentration des paramètres

vitaux et en assurant une excrétion maximale des déchets métaboliques. Celle-ci est permise par l’émission d’une urine

très concentrée. Toutefois, l’excrétion des éléments dont l’élimination nécessite des grandes quantités d’eau (glucose,

urée notamment) est contrôlée de façon rigoureuse. Ces mécanismes d’adaptation qui font la réputation du dromadaire

expliquent également qu’il s’agit d’une des rares espèces domestiques qui n’ait pas quitté son aire d’origine.

Adaptation à la sous-alimentation [modifier]

Le milieu désertique se caractérise aussi par la faiblesse des ressources alimentaires, leur grande dispersion et une forte

variabilité temporelle. Le dromadaire présente une meilleure capacité à digérer les fourrages pauvres que les ruminants

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domestiques. Cette supériorité s’explique par une plus grande rétention des particules solides dans les pré-estomacs, se

traduisant par un temps de contact plus long des aliments avec les micro-organismes qui les digèrent. Il supporte très

mal l'excès de nourriture et 4 à 5 kg d'acacia par jour lui suffisent en période de disette.

Chez toutes les espèces de mammifères, les lipides de réserve constituent la forme la plus concentrée du stockage

d'énergie dans l'organisme, concentré chez le dromadaire dans la bosse. Contrairement aux autres ruminants qui

assurent l'essentiel de leurs besoins énergétiques à partir de la production d'acides gras volatils et génèrent ainsi une

faible quantité de glucose, le dromadaire présente une glycémie comparable à celle de l'homme. Il présente une

néoglucogenèse très active tant au niveau du foie que du rein, ce qui lui permet de maintenir une glycémie presque

normale en cas de privation de nourriture, sans consommation de graisse (cétogenèse). Son économie d'eau se fait

également lors de son excrétion. L'animal perd environ 7 fois moins d'eau que la vache. Toutefois c'est surtout qu'en

situation de déshydratation, l'urine du dromadaire est 2 fois plus concentrée que l'eau de mer, ce qui lui permet de

récupérer un maximum d'eau. Le foie est aussi un organe qui diminue les rejets liquides en recyclant son urine soit en

protéines soit en eau.

Lorsque le dromadaire dispose d'une ration déficitaire en protéines, la quantité d'urée excrétée devient très faible. En

situation de déficit protéique, il excrète 1% seulement de son urée, contre 23% chez le mouton. De fait, notre animal a

la capacité de recycler de façon remarquable l'urée, ce qui permet de répondre aux déficits protéiques d'origine