Vie d’une oasis au Maroc
Source de vie
Une oasis est une zone fertile dans un espace aride ou désertique; au regard de son environnement, celle-ci relève non seulement d’une biodiversité riche, mais également d’une population qui a su préserver un savoir-faire ancestral, en phase avec le principe de développement durable, aujourd’hui fragilisé par un réchauffement climatique et une désertification qui n’en finit pas.
Tout commence par l’eau nécessaire à toute vie. L’oasis, marquée par une très faible pluviométrie, doit drainer l’eau en son sein pour survivre et s’épanouir. C’est en récupérant et canalisant les eaux de l’Atlas par de longues galeries souterraines pouvant s’étendre sur plusieurs dizaines de kilomètres, appelées khettaras, et par l’eau contenue dans les nappes phréatiques peu profondes que l’homme réussit ce tour de main prodigieux.
L’eau captée est redistribuée à travers les cultures grâce à un système de goutte à goutte, pour certaines d’entre elles, ou par des canaux d’irrigation que l’on appelle ici, seguias. Ces systèmes permettent de répartir l’eau équitablement à travers l’oasis répondant à des règles bien définies.
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Pivot de l’écosystème oasien : le palmier dattier
Cet arbre des régions chaudes dont la tige simple se termine par un bouquet de feuilles palmées, orchestre l’organisation des oasis.
L’année commence par l’élagage des palmes en janvier – février, suivi de la pollinisation des dattes en mars-avril pour une récolte prévue aux mois de septembre et octobre.
Les plants femelles donnent le fruit tant apprécié alors que le mâle donne le pollen nécessaire à la fécondation qui est fait par la main de l’homme. Rien ne se perd dans un palmier dattier, outre les délicieuses dattes qui sont consommées à longueur d’année, les palmes sont récupérées pour la vannerie et la confection de meubles de terrasse, pour les toitures et pour les litières d’animaux par ailleurs.
Le tronc, appelé stipe, sert à la confection de charpentes de toitures, de meubles ou de portes. Les fibres du tronc serviront, quant à elles, à la fabrication de cordes. Au Maroc, l’héritage d’un seul savoir-faire juif , permet la fabrication de la fameuse Merriah, eau de vie issue de la distillation de dattes ou de figues.
Depuis plusieurs décennies un fléau ruine l’économie des oasis : le bayoud. Il s’agit d’un champignon microscopique qui s’introduit par les racines et remonte petit à petit jusqu’au cœur des palmiers. Au bout d’un an, le palmier meurt non sans avoir contaminé ses voisins. La seule solution afin d’éviter toute propagation est de bruler le palmier malade. Pouvant s’élever à plus de vingt mètres, les palmes apportent l’ombre nécessaire au développement d’arbres fruitiers et de cultures.
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Et aussi…
Parmi les arbres fruitiers nous découvrons souvent des abricotiers, citronniers, figuiers, oliviers et le cactus opuntia plus connu sous le nom de figuier de barbarie.
Cactus Opuntia & figues de barbarie
C’est l’une des espèces végétales les plus prometteuses des espaces arides.
Ses fruits sont largement consommés localement et représentent, à l’instar du palmier dattier, une source de revenu apprécié. Les fruits sont aussi utilisés comme colorant alimentaire et l’usage en cosmétique tend à rattraper la pratique en diététique.
Une huile est extraite par pression mécanique à froid des pépins de figues. Elle est particulièrement riche en acides gras et en vitamines E. Il faut quand même plusieurs centaines de kilos de fruits pour produire un litre de ce liquide précieux. Les raquettes permettent de produire un complément alimentaire, riche en protéine, pour le bétail.
Le monde vivant de l’oasis
Dans ce microcosme fertile au cœur d’un désert de sable ou de pierre, c’est tout un monde qui peuple l’oasis.
Entre stabulation et transhumance, l’élevage est aussi une composante essentielle du milieu oasien. Les moutons et brebis approvisionnent en viande, en lait et en laine destinée au tissage ; les mules et les ânes assurent les travaux de force tant pour l’eau que pour le transport ou les travaux agricoles. Ensemble, ils garantissent la fertilité des sols par la production de fumier nécessaire à une agriculture oasienne.
Le dromadaire…
Située dans une zone désertique, il ne peut y avoir d’oasis sans dromadaires autour de celle-ci. Il est connu pour ses capacités à supporter ce climat aride.
Il sert majoritairement au transport mais aussi, parfois, pour la qualité nutritive et médicinale de la graisse contenue dans sa bosse, pour sa viande et pour son poil tissé afin de confectionner les tentes nomades.
Qualifié de vaisseau du désert, le dromadaire a assuré la grandeur du commerce transsaharien permettant au Royaume du Maroc d’étendre son influence jusqu’en Afrique subsaharienne. Les chamelles produisent pour leurs petits, durant la période de lactation, une quinzaine de litres de lait riche en protéines et en vitamine C dont la moitié peut être prélevée. Sa viande, très appréciée, est largement consommée.
Les oasis influencèrent le chemin parcouru par les grandes traversées sahariennes ; unique lieu de vie et de fraîcheur elles servirent de points de repos où l’on venait se restaurer et se désaltérer.
Depuis l’apparition des véhicules à moteur et l’aménagement de routes, cette vocation diminue largement. Au Maroc, les oasis s’étendent de la côte atlantique à la frontière algérienne; au sud du tracé : Guelmim, Ouarzazate, Tinghir, Erfoud et Figuig.
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SOURECE WEB par sud-maroc.com
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