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Le tourisme intérieur peine à se frayer un chemin Le check on du chèque vacances

Le tourisme intérieur peine à se frayer un chemin  Le check on du chèque vacances

Place au tourisme national. Le département de Lahcen Haddad se focalise de plus en plus sur la promotion de cette partie intégrante de la Vision stratégique 2020. Son cheval de bataille, un plan Biladi qui glanerait plus de locaux et contribuerait à étoffer la capacité d’hébergement destinée au segment de cette clientèle.

Pour atteindre les résultats escomptés par la Vision 2020, il est, en effet, nécessaire d’être réglé comme du papier à musique. Tous les moyens sont bons pour appâter plus de consommateurs et bien évidemment il ne faut pas exclure l’importance du tourisme interne dans l’équation. Sachant que les touristes nationaux ne représentent aujourd’hui que 28% de parts de marché en termes de consommation du produit touristique, il est temps de changer la donne.

Pour ce faire, le ministère du Tourisme monte au créneau avec un nouveau programme baptisé «Chèques-vacances» pour combler les lacunes de l’actuel Kounouz Biladi. Ainsi, les prévisions fixées par le département de tutelle tablent sur le triplement du nombre de voyages domestiques. Et notre destination arriverait, ajoute-t-on, à accueillir 5,7 millions de séjours domestiques d’ici 2020. Une lueur d’optimisme à laquelle s’ajoute le vœu de la tutelle de faire passer la part des nuitées de nationaux à 40% d’ici le même horizon. Pour concrétiser ces espérances, des actions doivent être entreprises. En effet, un état des lieux actuel nous indique que Kounouz Biladi est en train de faire long feu. L’on essaie, tant bien que mal, de faire la promotion des différentes offres sur le site (www.kounouzbiladi.com) et aussi d’intégrer plus les agences de voyages dans la distribution du produit. Dans ce cadre, une campagne de communication tendant à  encourager les Marocains a été lancée récemment, quoique un peu discrète sur les bords et n’a pas eu le mérite d’être largement diffusée.

Autre bémol, certains hôteliers, qui n’ont pas besoin dudit programme pour bien s’enrichir, préfèrent carrément ne pas y participer. Mis à part que cela dénote un désintéressement patent de la Vision stratégique, il est à noter que la majorité des chaînes hôtelières étant privées, le choix de s’engager ou pas leur appartient.   

Dans la foulée, qui aurait cru que certains festivals régionaux, sans le vouloir bien sûr, allaient sonner le glas du programme Kounouz Biladi? Et pourtant, les circonstances ont fait qu’une agence de voyages de la place a, à en croire la direction d’un hôtel, réservé tout l’établissement lors d’un festival dans une ville du Sud pour un groupe d’étrangers et, par ricochet, nos touristes locaux, dégoûtés, n’ont pas pu profiter de la période estivale. 

Cependant, force est de constater que cet hôtel n’est pas à blâmer contrairement à d’autres susmentionnés qui font semblant d’afficher complet rien que pour ne pas recevoir leurs concitoyens avec un tarif revu à la baisse ! Dans la foulée, plusieurs ex-fidèles du Kounouz Biladi pointent du doigt le personnel de certains hôtels qui, selon eux, acterait avec moins d’amabilité que s’il s’agissait d’une clientèle hors du programme. Mais c’est connu, certains Marocains sont, paraît-il, friands de pourboires, d’argent supplémentaire tout court, voire même d’être traités de la façon la plus condescendante qui soit.Et d’aucuns ont conscience d’agissements inappropriés notamment de la part de plusieurs touristes des pays du Golfe. Il est vrai que ce genre de situations s’est déjà produit sous d’autres cieux, mais la troublante lapalissade est que sous le ciel marocain, les choses ne sont pas moins clémentes et nos eaux moins troubles. C’est juste que des choses se font en catimini et passent ensuite sous silence en contrepartie, encore et toujours, de pots-de-vin. La corruption est décidément une arme de destruction massive de toutes les sociétés.      

Mais ce phénomène presque impossible à éradiquer est une autre paire de manches. En revanche, ce qui n’est pas du domaine du latent, c’est d’arriver à faire rentrer les Marocains dans les bonnes grâces des agences de voyages. Tâche pas si hardie, pour le département de Haddad qui s’active en vue de rectifier le tir, nous communique-t-on. «Nous sommes en train de mettre en place un programme de sensibilisation des agences pour les réconcilier avec les Marocains», confie Haddad. Et pour se réconcilier avec la clientèle marocaine anti-Kounouz Biladi, la tutelle a donc pensé au lancement de chèques-vacances pour salariés et fonctionnaires. Outil qui permettrait d’augmenter, à moindre coût, le pouvoir d’achat des Marocains. 

Le principe consiste en un système d’épargne auquel participeraient à la fois l’employeur et l’employé, permettant ainsi d’alimenter le chèque-vacances. Les entreprises qui y souscriront bénéficieront d’avantages fiscaux. Les négociations sont en cours dans ce sens avec le ministère des Finances. Le système sera géré par un organisme dédié. Toutes les modalités n’ont pas encore été arrêtées, mais Haddad promet le chèque-vacances pour fin 2014 ou début 2015 au plus tard. La tutelle prévoit aussi de s’attaquer à la saisonnalité des voyages. Les discussions sont en cours avec le ministère de l’Education nationale afin d’introduire un calendrier de vacances scolaires différent, selon les régions touristiques établies. La mesure pourrait être appliquée dès l’été 2015. Le compte à rebours étant enclenché, tous les professionnels du secteur doivent serrer les rangs.
8 Août 2014

SOURCE WEB Par Meyssoune Belmaza Libération

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