ADT ET CRT, L’ÉQUATION À PLUSIEURS INCONNUES
Les CRT, même avec des moyens assez limités, ont pu fonctionner et assurer une promotion qui s’est traduite par des résultats assez convaincants. Ceci étant, et au vu des œuvres accomplies par ces entités, tout indique que les résultats obtenus devraient, plutôt porter les CRT à constituer un modèle à développer et à maintenir, tout en réfléchissant sur les moyens adéquats, susceptibles de les rendre plus performants, dont prioritairement un soutien financier plus fourni, qui devrait être assuré par l’ONMT.
Appelés à disparaitre, les CRT seront remplacés par les fameuses Agences de Développement Touristique (ADT). Or, la mise en place des ADT tarde toujours à venir et rencontre encore une grande résistance de la part des professionnels, notamment sur la composition des dites agences, dont la représentativité prévue des professionnels est jugée très réduite, une présence pour la forme comme pour meubler le décor. De même le ministère des finances qui ne semble pas prêt à créer de nouveaux postes budgétaires pour faire fonctionner les ADT. Donc, la solution de la problématique des ADT n’est pas pour demain.
La question des ADT est, en effet, l’un des dossiers les plus outrecuidants n’ayant pas encore abouti. Qui plus est, la signature des contrats devaient, en principe, consacrer les ADT comme des organes de gouvernance locaux. De leur côté, les fédérations régionales du tourisme, prévues pour représenter le secteur privé au sein de ces ADT, sont encore en cours de gestation, alors que la tenue des Assises nationales du tourisme est annoncée pour le 29 septembre courant.
Certaines destinations marocaines émergentes, au vu du nombre allant crescendo de leurs visiteurs, réclament sinon des CRT, au moins des CPT sur leur territoire, le but en est d’avoir un interlocuteur représentant du ministère du Tourisme à proximité. La réponse récurrente avancée par la tutelle est que celle-ci, est en train d’activer le processus de création des ADT. Résultat : le retard accusé est tel qu’il retarde aussi la cadence de développement de ces destinations émergentes.
A vrai dire, l’avancement de ce chantier
des ADT s’est limité à quelques rencontres et consultations entre les instances
du ministère du tourisme et les responsables au
niveau de certaines régions (élus locaux, autorités et représentants du privé).
Par ailleurs, il faut également signaler les critiques qui ont été formulées
par certains responsables politiques estimant que les régions touristiques
doivent correspondre aux régions administratives, ni plus ni moins, et ce, pour
plus de simplicité dans la gestion des futures ADT.
Autre question à l’ordre du jour, la réclamation par les membres de l’ANIT de la prime d’investissement et le soutien de l’Etat à l’investissement touristique, car c’est une option à même de contribuer à la création d’emplois. Pour rappel, l’instauration de ces primes d’investissement est destinée à orienter les investissements dans le secteur vers les territoires les moins développés, ainsi que vers les nouvelles opportunités de développement. D’accord, la mise en place d’une telle prime a pour objectif d’augmenter la rentabilité des investissements dans le secteur du tourisme, ce qui pourrait être un incitatif déterminant. Les professionnels sont, en fait, partagés, d’aucuns pensent que cette subvention devrait être autour de 10% du montant investi à l’image de ce qui se pratique dans d’autres secteurs. Tandis que d’autres déclarent qu’elle ne devrait pas bénéficier au privé, c’est-à-dire, aux promoteurs intégrant une partie minime dédiée à l’investissement touristique dans leurs programmes immobiliers.
De même, des professionnels font entendre que l’actuel gouvernement n’est pas prêt à s’inscrire dans cette vision. Alors que, dans l’un de ses récents discours, Sa Majesté le Roi appelle au partage des richesses, de manière à garantir une répercussion sur les classes démunies, et investir parallèlement les richesses immatérielles. D’autres professionnels pensent que cette réclamation n’est pas totalement à rejeter, encore faut-il, orienter les investissements, de manière à garantir leur aboutissement, et donc générer de l’emploi. D’ailleurs, le secteur s’inscrit parfaitement dans l’esprit du discours de Sa Majesté, puisqu’il a, en plus de sa dimension économique, une dimension sociale et humaine. Secteur qui favorise le partage des richesses et du capital immatériel, car ayant des effets multiplicateurs au niveau socio-économique. C’est un formidable levier de valorisation du patrimoine et une excellente plateforme d’échange culturel.
Aussi les membres de la CNT, réunis à hui-clos samedi dernier à Marrakech, comptent énormément sur leur prochaine réunion avec le chef du gouvernement, réunion du comité stratégique prévue le 19 du mois courant. Au cours de cette rencontre, les membres de la CNT, vont présenter un projet de mise en avant du secteur du tourisme. Les arguments avancés par les professionnels sont tels que le secteur représente une force non négligeable dans le tissu économique national, car il est contributeur au PIB du royaume -à hauteur de 16,7% (de manière directe et indirecte)-, génère 1 million 798.000 emplois directs et indirects, fort pourvoyeur de devises avec plus de 60 milliards de dhs de recettes.
Autre bémol, le système de la formation touristique est également décrié par les professionnels du tourisme, à cause d’une insuffisance constatée dans les ressources humaines en quantité et en qualité. En ce qui concerne la qualité, il existe, selon la plupart des professionnels, un déficit flagrant dans certains profils (cuisiniers, pâtissiers, gestionnaires d’étage, et d’autres métiers de contact direct avec le client). C’est pour dire que le secteur est en manque de nombreux profils, et tout nouvel hôtel tente de débaucher le personnel compétent des concurrents.
Justement, en matière de ressources humaines qualifiées, l’industrie touristique nationale peine à joindre les deux bouts. Car il s’agit là d’un réel problème : l’encadrement est faible, et les effectifs ne sont pas ce qu’ils devraient être. De surcroît, les hôteliers préfèrent recruter des gens de confiance plutôt que des gens compétents. Pour le reste, on exploite des petites mains qu’on paie en dessous du salaire minimum.
8 septembre, 2014 at 19:21_SOURCE WEB Par Tourisme et Gastronomie
Tags : Les CRT, même avec des moyens assez limités, ont pu fonctionner et assurer une promotion qui s’est traduite par des résultats assez convaincants- tout indique que les résultats obtenus devraient, plutôt porter les CRT à constituer un modèle à développer et à maintenir en réfléchissant sur les moyens adéquats, susceptibles de les rendre plus performants, dont prioritairement un soutien financier plus fourni, qui devrait être assuré par l’ONMT - le ministère des finances qui ne semble pas prêt à créer de nouveaux postes budgétaires pour faire fonctionner les ADT. Donc, la solution de la problématique des ADT n’est pas pour demain-les fédérations régionales du tourisme, prévues pour représenter le secteur privé au sein de ces ADT, sont encore en cours de gestation, alors que la tenue des Assises nationales du tourisme est annoncée pour le 29 septembre courant- le retard accusé est tel qu’il retarde aussi la cadence de développement de ces destinations émergentes- la réclamation par les membres de l’ANIT de la prime d’investissement et le soutien de l’Etat à l’investissement touristique, car c’est une option à même de contribuer à la création d’emplois-Pour rappel, l’instauration de ces primes d’investissement est destinée à orienter les investissements dans le secteur vers les territoires les moins développés, ainsi que vers les nouvelles opportunités de développement-. Les professionnels sont, en fait, partagés, d’aucuns pensent que cette subvention devrait être autour de 10% du montant investi à l’image de ce qui se pratique dans d’autres secteurs- des professionnels font entendre que l’actuel gouvernement n’est pas prêt à s’inscrire dans cette vision-les membres de la CNT, réunis à hui-clos samedi dernier à Marrakech, comptent énormément sur leur prochaine réunion avec le chef du gouvernement, réunion du comité stratégique prévue le 19 du mois courant- Autre bémol, le système de la formation touristique est également décrié par les professionnels du tourisme, à cause d’une insuffisance constatée dans les ressources humaines en quantité et en qualité-