ZAGORA EAU LA PROVINCE AU BORD DE LA CATASTROPHE
SUREXPLOITATION DES NAPPES SOUTERRAINES
AUGMENTATION DU DEGRÉ DE SALINITÉ LA PASTÈQUE AU BANC DES ACCUSÉS
La population s’approvisionne en eau puisée dans les puits de la région de Fija ou Rbat Lhjar. Cette eau, non traitée, est acheminée vers le centre de Zagora dans des citernes de fortune, sans respect des normes d’hygiène. Ce qui expose la santé des consommateurs
Zagora s’assèche et les citoyens n’en
peuvent plus. L’alimentation de la province en eau potable subit des arrêts
répétitifs qui minent le moral des habitants. D’autant plus que cette eau est à
forte salinité à cause de la surexploitation des ressources souterraines. La
situation est tellement critique que les citoyens s’approvisionnent en eau dans
les puits de la région de Fija ou Rbat Lhjar. Cette eau, non traitée, est
acheminée vers le centre de Zagora dans des citernes de fortune, sans respect
des normes d’hygiène. Ce qui expose la santé des consommateurs. De plus, le
prix n’est pas à la portée de tous: près de 5 DH le bidon de 20 litres. Sachant
que la zone enregistre un taux de pauvreté de plus de 20%. «En plein Ramadan et
par des températures atteignant des pics de 56 degrés comme cela a été le cas
la semaine dernière, la situation devient invivable pour la population»,
déclare Jamal Akchbabe, président de
l’Association des amis de l’environnement à Zagora (AAEZ).
Cette crise ne date pas d’hier. Et si les
ressources hydriques de la région sont quasi épuisées, c’est la culture de la
pastèque qui est au banc des accusés. En effet, quelque temps maintenant,
les agriculteurs, tentés par les caractéristiques climatiques de la zone, sont
venus d’autres régions pour investir dans cette culture. Or, celle-ci consomme
trop d’eau mais présente des avantages pécuniaires certains: la récolte,
précoce, se fait au mois d’avril, ce qui permet aux producteurs de
commercialiser leurs marchandises bien avant les autres régions. La sécheresse,
la diminution de la pluviométrie qui est
passée de 120 ml par an à 30 ml n’arrange pas les choses et les écologistes
tirent la sonnette d’alarme sur ce risque imminent. «Nous attendons des
pouvoirs publics que deviennent enfin effectives les dispositions de la loi
10-95, notamment les articles relatifs à la solidarité hydraulique entre les
régions disposant de ressources abondantes et celles qui en sont dépourvues,
seule solution durable», souligne Akchbabe.
Pour parer à cette crise, l’Agence du
bassin hydraulique de Souss-Massa-Drâa a élaboré une feuille de route et un
plan d’action, en concertation avec l’ONEE, branche eau sur l’AEP, dans les
centres déficitaires du Souss-Massa-Drâa. En effet, en plus de Zagora, Assa
Zag, Guelmim, Igherme, El Guerdane, Tafraoute, Foum zguid, Mhamid El Ghizlane,
Tagounite et Tamgroute sont aussi concernés. Les actions entreprises concernent
essentiellement le dégagement de nouvelles ressources en eau par le
renforcement des sondages de prospection des eaux souterraines, le creusement
de nouveaux forages et la sensibilisation. D’un autre côté, l’exécution d’un
lâcher d’eau à partir du barrage Mansour Eddahbi servira essentiellement à
alimenter les champs captant dans la région de Zagora et réduire le taux de
salinité des eaux souterraines au niveau de la palmeraie.
Suivi
Un suivi de l’état de remplissage des barrages va être assuré avec l’ONEE et l’ORMVA. Les mesures éventuelles concernant le démarrage de la prochaine campagne agricole seront, d’un autre côté, concertées et examinées en fonction de l’état des ressources en eau disponibles. A moyen terme, une station de dessalement d’eau de mer, financée par la Banque islamique de développement est prévu pour 2015. Elle permettra à Zagora de bénéficier d’un débit de 60 litres par seconde. En attendant, la population a soif et a besoin d’une eau potable de bonne qualité.
8 Juillet 2014SOURCE WEB Par Fatiha NAKHLI L’ECONOMISTE
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