Marrakech L’enseignement supérieur suscite la convoitise des investisseurs
La cité ocre connaît un développement rapide sur tous les plans et attire de nouvelles entreprises et de nouveaux capitaux.
Afin de répondre à une demande de plus en plus croissante en matière de formation aux nouveaux métiers, tels le marketing, l’informatique, la communication, le commerce et le design, nombreux sont les professionnels et les institutions financières qui ont investi ces niches prometteuses, sachant pertinemment que les familles sont prêtes à mettre le prix pour que leurs enfants décrochent le précieux sésame qui leur ouvre les portes de l’emploi. La ville de Marrakech est devenue ainsi l’une des destinations les plus attractives et les plus prisées pour les hommes d’affaires, aussi bien nationaux qu’étrangers, désireux d’investir dans ce secteur porteur. Cet engouement s’explique par le fait que la cité ocre connaît un développement rapide sur tous les plans et attire de nouvelles entreprises et de nouveaux capitaux qui viennent contribuer au développement de la région. Selon des statistiques du ministère de tutelle, Marrakech occupe la troisième place quant au nombre d’établissements d’enseignement supérieur privé après Casablanca et Rabat. Des dizaines de projets d’envergure dans ce secteur ont vu le jour dernièrement dans la cité et d’autres se profilent à l’horizon. Il faut dire que l’évolution du paysage de l’enseignement supérieur privé à Marrakech a été rapide et récente. En effet, avant 2005, il n’y avait que quatre ou cinq grandes écoles qui se partageaient un marché qui devient de plus en plus restreint. Aujourd’hui, elles sont plus de 15 écoles supérieures qui se livrent à une concurrence acharnée pour grignoter une part de marché qui se rétrécit au fil des ans.
Secteur jeune au Maroc, l’enseignement supérieur privé s’est développé essentiellement durant les deux dernières décennies. Actuellement, le Royaume compte à peu près 180 établissements privés de l’enseignement supérieur pouvant accueillir plus de 50.000 étudiants.
Dans une déclaration au journal «Le Matin», Moulay Ahmed Lamrani, président de la section Marrakech de l’Union de l’enseignement et de la formation privés au Maroc (UEFPM), estime d’emblée que le secteur a grandement besoin d’être régulé. «La Charte de l’éducation et de la formation fixait comme objectif quantitatif au secteur privé 20% des effectifs globaux d’étudiants à l’échéance 2010. Il en est actuellement à près de 5%, alors qu’il était il y a trois ans à 7%. Cette régression notoire est due essentiellement aux retombées de la crise internationale», a-t-il fait savoir. L’enseignement supérieur privé constitue un enjeu majeur pour le développement humain et économique de notre pays. Il est porteur d’un accroissement salutaire de l’offre de formation au moment où l’enseignement supérieur public est confronté à une crise due à des flux croissants d’étudiants.
Le secteur, qui a connu de grandes avancées, souffre toutefois de nombreux problèmes qui le bloquent et l’empêchent de remplir sa noble mission, notamment une carence notoire en matière de concertation et d’harmonisation au niveau de ses différentes composantes, mais aussi entre le secteur et le ministère de tutelle. Répondant à une question sur une probable concertation avec les acteurs économiques dans l’élaboration des cursus dans l’optique d’assurer une forte employabilité aux diplômés, Moulay Ahmed Lamrani a souligné «qu’aucune structure de formation ne peut prétendre vivre en autarcie loin des acteurs économiques qui opèrent dans son environnement». Selon lui, l’enseignement supérieur privé est constamment à l’écoute du marché du travail, d’où la nécessité d’ouverture sur les acteurs économiques et de mise en place de passerelles solides et permanentes, afin de garantir l’échange entre les deux parties.
Épouser les contours du marché
L’engouement pour l’enseignement supérieur privé, secteur en pleine croissance, puise ses sources dans une conjoncture particulière, caractérisée notamment par l’encombrement des universités publiques qui n’ont pas su évoluer pour adapter leur offre à la demande du marché de travail, des frais de scolarité élevés, l’absence de barrières à l’entrée et une exonération fiscale durant les cinq premières années pour toute nouvelle ouverture d’établissement scolaire ou universitaire. Ce sont là autant de raisons d’attirer des investisseurs toujours à la recherche de marchés lucratifs, a conclu Moulay Ahmed Lamrani.
En effet, le secteur de l’enseignement supérieur privé marocain continue d’attirer les fonds d’investissement étrangers. Après HEM, qui a accueilli récemment dans son capital la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale), c’est au tour de l’Université Privée de Marrakech (UPM), qui fut parmi les premiers établissements à obtenir le titre d’Université privée au Maroc, de lever 70 millions de dirhams auprès du Fonds d’investissement européen ADP II.
5 juillet 2014 –SOURCE WEB Par Mokhtar Grioute, LE MATIN
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