MARRAKECH TOURISME LE CONTRAT PROGRAMME BAT DE L’AILE LA SIGNATURE DU CPR DU TERRITOIRE REPORTÉE À TROIS REPRISES LES ÉLUS NE SONT PA
LA SIGNATURE DU CPR DU TERRITOIRE REPORTÉE À TROIS REPRISES
LES ÉLUS NE SONT PAS TOUS UNANIMES SUR LE CONTENU
IMPRÉPARATION EN AMONT ET SURESTIMATION DE LA CAPACITÉ FINANCIÈRE DES COMMUNES
Si la destination a relevé sa durée moyenne de séjour (DMS) à 4 jours, elle doit, en revanche, se renouveler pour enrayer la baisse des prix moyens
ALORS que dix régions territoriales ont signé leur CPR (Contrat-programme régional), la principale ville touristique du Royaume n’a pas bouclé le sien. L’annonce de la signature de ce contrat matrice d’une vision régionale du tourisme a été reportée à trois reprises et aucune autre date n’a été fixée à ce jour.
Officiellement, ces ajournements sont dus à des agendas «chargés» des responsables. En réalité, la signature du contrat-programme régional de Marrakech Atlantique a été reportée aux calendes grecques, en raison du désaccord entre le gouvernement et les collectivités locales. C’est que le travail en amont de la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) chargée de la mise en oeuvre des CPR et les collectivités locales devant aboutir justement à cette signature n’aurait pas été suffisant. Sur le terrain, les élus locaux ne sont pas tous unanimes sur le contenu, mais avancent surtout l’absence de moyens financiers pour réaliser les différents projets. Pourtant, leur part dans l’ensemble des investissements ainsi que celle de l’Etat ne dépassent pas les 30% des projets d’investissement.
Plus concrètement, c’est dans l’arrière-pays que le problème se pose. En effet, certains projets identifiés nécessiteraient des ressources budgétaires que des communes ne peuvent actuellement dégager. Et même si cet engagement représente 2 à 3% du total de l’investissement, ces tergiversations retardent tout le contrat-programme territorial.
«Comment n’a-t-on pas anticipé cela avec une meilleure concertation entre la SMIT, la wilaya et le ministère de l’Intérieur qui connaît les limites et les capacités réelles d’endettement de chaque province et commune», s’interroge ce professionnel.
Pour rappel, les négociations autour du contrat-programme pour la région de Marrakech ont débuté assez tôt au lendemain de la signature de la Vision 2020, en septembre 2010, et n’ont toujours pas abouti trois ans plus tard malgré une succession de réunions. Des professionnels avancent des problèmes techniques et une mauvaise évaluation de la composante financière des projets déjà validés. «Il y a eu défaut d’appréciation des capacités financières des collectivités locales de la part d’ingénieurs touristiques», estime un opérateur local.
Visiblement, le désaccord n’est
pas prêt de trouver une issue car il n’y a eu plus aucune rencontre autour de
ces questions depuis trois mois. A l’époque, la Smit avait présenté une liste de projets qui
pourraient être menés dans la région de
Marrakech Atlantique. Dans ces projets, on retrouve des parcs d’attraction
à Marrakech, des centres de conférences, des musées, des centres équestres, des
hôtels à thèmes autour de l’art comme à Essaouira, des plans pour la
revalorisation du patrimoine qui seront entièrement pris en charge par le
financement public, des clubs de parachute dans le Haouz… il est aussi question
d’infrastructures d’accueil adaptées aux grands événements internationaux
(salons, foires, congrès, rencontres sportives internationales…) pour pouvoir
se positionner de manière plus agressive
sur le segment du MICE . 64 projets
au total ont été identifiés pour Marrakech, Essaouira, Haouz, Rhamna, Chichaoua
et Kelaât Sraghna pour un montant d’investissement de 16 milliards de DH et
où l’Etat interviendrait à hauteur de 30% pour le financement alors que le
reste est à déployer par le privé. Des projets qui devront permettre au
territoire touristique de développer de nouveaux produits attractifs et
générateurs de richesses.
Marrakech reste un véritable laboratoire et la seule destination au Maroc qui
peut prétendre à répondre à l’ensemble des niches. La destination mise sur 2
produits (mice et famille) qui, s’ils sont correctement soutenus par des
politiques publiques, peuvent donner un nouveau souffle, estime Lahcen Zemat, vice-président de
l’association de l’industrie hôtelière de Marrakech et directeur de l’hôtel
Palm Plaza. Il manque une structuration de ces segments en valorisant le
patrimoine culturel. Et c’est justement le rôle d’un CPR qui devrait, tout en
donnant une plus grande visibilité à tous les acteurs (élus, privés et
opérateurs) améliorer le produit de Marrakech.
L’enjeu pour la destination locomotive du tourisme national est aujourd’hui dans le produit, l’offre hôtelière étant assez développée. En effet, la Vision 2020 s’impose avant tout comme une démarche stratégique de valorisation des atouts naturels, culturels et humains du Royaume, dans le respect d’un certain nombre de valeurs fondamentales, au premier rang desquelles la durabilité. «A l’exception de quelques rares sites, le patrimoine culturel matériel et immatériel marocain reste encore peu valorisé, aucune démarche globale d’ingénierie touristique n’ayant été déployée pour en assurer l’accessibilité et l’attractivité touristique», lit-on dans la stratégie 2020.
Les opérateurs locaux, eux, sont plus explicites. Par produit, ils entendent la mise à niveau urbaine (au-delà des seuls grands axes), le patrimoine, la culture, l’animation diurne, la circulation, les abus sur le domaine public municipal, l’adressage, les taxis, les toilettes publiques, la propreté, etc. Une liste infinie de «détails» qui font du voyage une expérience réussie. Ce sont, en partie, les déficits qui font que Marrakech profite trop peu encore de la proximité géographique avec l’Europe.
Ce n’est pas d’ailleurs pour rien qu’une commission de professionnels du tourisme a été créée cette année. Elle a pour mission de recenser les points noirs de la ville ou encore à l’aéroport comme la circulation, la signalisation, la pollution, l’absence d’information touristique, l’informel, et identifier une stratégie pour la préservation des monuments…
Ce que pèse Marrakech Atlantique
Sites : Marrakech, le Toubkal et la ville d’Essaouira.
Capacité litière en 2020 : 86.000 (soit 26.000 lits de plus )
Nombre de touristes non résidents: 3,6 millions
Voyages domestiques: 1,4 million
Recettes touristiques des non résidents: 26,2 milliards de DH
PIB touristique direct: 26,9 milliards de DH
Emplois générés directement: 166.007
.
Source : Ministère du Tourisme
SOURCE WEB Par B.B. L’Economiste
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