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Réf : 3_région_17_5 Titre : C’est le dialogue des sourds entre l’administration et les architectes. La remise en question et l’annulation des élections du bureau de l’Ordre

 Réf : 3_région_17_5 Titre :   C’est le dialogue des sourds entre l’administration et les architectes.    La remise en question et l’annulation des élections du bureau de l’Ordre

La remise en question et l’annulation des élections du bureau de l’Ordre National des Architectes en 1er instance en 2011 confirmée par la suite, par la Cour d’Appel en 2013 ; le retour aux commandes d’Omar Farkhani, remis sur la selle avec son ex- bureau pour réorganiser les élections prochaines prévues fin septembre, pose sérieusement et encore une fois le problème de la représentativité de la profession. Selon plusieurs architectes, ce bureau qui a été très largement contesté durant des années, ne peut être chargé encore une fois d’une telle mission (organisation des élections) qui exige rigueur, neutralité, impartialité, éthique et transparence. Les architectes demandent la constitution d’une commission de sages qui veillera à des élections saines et transparentes. Plus récemment, la grève des étudiants de l’Ecole Nationale d’Architecture de Rabat, le 16 juin 2013, pour contester la reconnaissance des diplômes des élèves architectes sortis des écoles privées et le nouveau décret réglementant les marchés publics qui serait mis en vigueur en septembre 2013. Autant d’embûches et de sources de désaccord entre l’administration et les professionnels du secteur.

Adopté par le Conseil du gouvernement et présenté par la Trésorerie Générale du Royaume, le nouveau décret relatif aux marchés publics a eu aussi son lot de contestations. Cette nouvelle réglementation stipule que la commande publique pour l’architecture ne sera plus passée de gré à gré favorisant les chasses gardées de certains architectes, le clientélisme et les passes droit. Elle favorisera également l’inscription des architectes par rapport aux impératifs du développement durable pour des projets économiquement viables et écologiquement soutenables.

Un jury assisté par les architectes concernés présidera le déroulement des consultations pour la passation des marchés publics de moins de 20 millions de dirhams. Il officiera également aux concours pour l’obtention des projets de plus de 20 millions de dirhams. Dans le 1er cas, les concurrents seront tenus de faire une proposition technique du niveau esquisse sommaire et le planning prévisionnel des études notée à 70% de la note globale. Ils doivent aussi proposer une estimation sommaire des travaux notée à 20% de la note globale. Les honoraires seront fixés entre 4% et 5% des travaux hors taxe. A noter que, le précédent pourcentage alloué aux architectes avant la nouvelle réglementation était de 5% TTC du montant des travaux. Dans le second cas, les architectes doivent faire une proposition technique du niveau Avant Projet Sommaire et un taux compris entre 4 et 5% dans le respect du règlement établi par les nouveaux contrats.

L’objectif de ce nouveau contrat, de démocratiser la commande publique, de favoriser la méritocratie et d’améliorer le niveau des productions architecturales publiques est certes salutaire et apprécié par la profession. Cependant, le fait d’amputer les budget alloués aux études du tiers de ce qu’ils étaient auparavant, le fait de trop mettre en avant le caractère coercitif au niveau de tous les articles, le flou autour des modalités d’application du dit contrat et des modalités d’organisation des concours d’architecture sont autant de facteurs pénalisants.

Sans réforme de l’ordre des architectes, sans volonté réelle de changement du ministère de tutelle, sans implication des jeunes talents, sans engagement de l’intelligentsia de la profession, les objectifs escomptés de ce nouveau contrat risquent encore une fois de passer à côté des attentes des architectes.
Les concours ne pourront être efficaces et utiles pour une production architecturale de haut niveau, que si leur organisation se fera selon les règles de l’art avec un jury multidisciplinaire et transversal à la hauteur des attentes et composé de ténors dans l’acte de bâtir qui ont marqué leur temps et qui ont des références et des compétences leur permettant d’évaluer objectivement les projets présentés par les architectes concurrents.

Il est vrai qu’ne commission d’étude et d’amendement du décret de passation des marchés publics et de l’établissement du contrat d’architecture a été mise sur pied par les Conseils régionaux de l’Ordre pour négocier avec le trésor public, «malheureusement, elle n’a pas pu faire grand-chose au niveau du décret, sauf prospecter des voies d’amendement de ce texte, alors qu’il serait applicable à partir du 1er septembre 2013», précise le conseil régional du Centre.

Lors de l’assemblée générale du collège régional du centre, le plus représentatif du pays, il a été demandé de repousser la date d’application du nouveau contrat au premier Janvier 2014, le temps que le nouveau bureau national soit élu et le temps que les architectes puissent mener un débat constructif sur la question.

Aujourd’hui, la profession d’architecte, pourtant un métier de création, pierre angulaire du secteur de l’immobilier, semble, très mal défendue par une structure dirigeante de plus en plus contestée par les professionnels. Avec les nombreux revers enregistrés par les instances actuelles. N’assiste t’on pas à un déphasage de l’Ordre ? Ne serait-il pas temps d’envisager de profondes réformes au sein des instances aux commandes, des réformes au niveau des statuts régissant l’ordre pour mieux gérer la profession et assurer le rayonnement de ce secteur clé de l’économie?

SOURCE WEB Par Malick Maram Ndiaye VillesduMaroc

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