CGI et Kenzi Hôtels signent un accord de partenariat
La côte méditerranéenne poursuit son développement
Confiance. C’est le mot qu’il faudra retenir de l’intervention du directeur général de la CDG et président du conseil d’administration de la CGI, lors de la cérémonie de signature du contrat de gestion par Kenzi Hôtels des composantes hôtelières et touristiques du Resort Souani Méditerranée, réalisé par la CGI à Al Hoceima dans le cadre d’une convention d’investissement avec l’État.
La province d’Al-Hoceima a une superficie de 3 550 km2 et bénéficie au nord de 120 km de côtes méditerranéennes.
Confiance dans le tourisme national, confiance dans les groupes nationaux pour développer et repositionner des destinations comme celle d’Al-Hoceima qui, a souligné Anass Alami, directeur général de la CDG, a un énorme potentiel touristique, à l’instar de toute la cote méditerranéenne. M. Alami a rappelé les grands projets de la région, la station Saïdia, le projet d’aménagement de Marchica autour de 7 cités et un magnifique domaine maritime s’étendant sur un arc côtier de 25 km. Il a aussi rappelé les nouveaux leviers de développement territorial de la région qui ont permis un rééquilibrage de cette zone : autoroute Casablanca-Oujda, voie rapide Oujda-Nador, rocade méditerranéenne Saïdia-Nador-Tanger, port international de Nador, liaison Taourirt-Nador, aéroports internationaux Oujda-Angad et Nador-El Aroui, aéroport Cherif Al Idrissi d’Al Hoceima… Des réalisations d’infrastructures majeures qui ont permis de mieux intégrer cette région et de la rendre plus compétitive.
En vertu de l’accord précité, la CGI a confié au groupe marocain Kenzi Hôtels la gestion et l’administration ainsi que l’assistance technique dans la conception et l’exécution du VVT (village de vacances touristique), de la RIPT (résidence immobilière de promotion touristique) ainsi que les restaurants de la zone d’animation collective. La capacité de lits prévue s’élève à plus de 1 400 lits sur environ 60 000 m² en surface hors œuvre nette, décomposée en un village de vacances et des résidences immobilières de promotion touristique.
Souani Resort compte une zone résidentielle et un hôtel 4 étoiles qui sera mis en exploitation au courant de l’année, des zones d’animation et d’attraction culturelle. Il faut rappeler la présence du site archéologique Al Mazamma qui s’étend sur 9 hectares, des vestiges datant du 16e siècle et un atout de taille qui pourrait aider à la promotion d’«un tourisme éthique, respectueux de l’environnement naturel et culturel», souligne Abdellatif Kabbaj, président-directeur général du groupe Kenzi Hôtels.
La richesse du patrimoine culturel de la région ouvre également des perspectives de développement. Une tendance prônée par l’UNESCO qui rappelle que «la préservation du patrimoine culturel immatériel est un des objectifs de ce tourisme éthique qui permet de préserver les sites et monuments de pierre, mais aussi les langues, coutumes, danses et mythes d’une communauté riche de son histoire». Le groupe Kenzi Hôtels se lance un défi, souligne M. Kabbaj, celui d’améliorer la saisonnalité pour la porter à 7 mois au lieu des 3 actuels, «en réalisant des unités écologiques qui tiennent compte du développement durable». Le groupe Kenzi Hôtels, riche d’une expérience de près de deux décennies de gestion hôtelière, gère déjà 9 hôtels. Il s’appuie d’autre part sur un réseau de partenaires mondiaux comme TUI International (Allemagne), Thomas Cook Jet Tour (France), Franco Rosso (Italie), sans parler des opérateurs Expedia et Booking… Il compte parmi ses investisseurs la société libyenne d’investissements Lafico ainsi que la société saoudienne Hamad Salah Al Soghyer pour l’investissement. Selon Mohamed Ali Ghannam, directeur général de la CGI, pour développer cette destination prometteuse, il fallait aboutir à un partenariat équilibré entre propriétaire et gestionnaire. Un partenariat qui permet de consolider l’axe touristique et de développer les capacités d’accueil du Maroc méditerranéen tout en permettant, comme l’écrit un confrère espagnol, de «comparer cette région à celle des principales enclaves touristiques de la rive euro-méditerranéenne». Actuellement, sont à l’étude de nombreux projets de développement du tourisme, centrés d’une part sur les provinces de Nador et Al-Hoceima, et d’autre part sur le littoral proche de la localité de Oued Laou, en plein Rif, et qui, s’ils sont réalisés, donneront au Maroc la prééminence dans le tourisme méditerranéen pour sa capacité d’accueil.
De ces axes touristiques émergents, se détache la ville de Nador : près de la lagune de Marchica, aux pieds de la ville, il est prévu la création de sept grands complexes touristiques d’une capacité supérieure à 100 000 lits. La ville voisine d’Al-Hoceima n’est pas en reste : on y étudie un plan pour la création de deux complexes sur deux parcelles, respectivement de 8 et 85 hectares, sans oublier le complexe de Cala Iris, d’une superficie de 339 hectares et d’une capacité d’accueil de 4 000 lits.
Booster le tourisme national
Un des caps fixés par la politique actuelle du ministre de tutelle, Lahcen Haddad, c’est de booster le tourisme national. Un tourisme qui, depuis l’indépendance, a été considéré au Maroc comme une importante industrie, non seulement pour son impact économique en tant que pourvoyeur de devises, mais aussi parce qu’il participe à l’équilibre de la balance des paiements, crée des emplois et génère des effets multiplicateurs sur le reste des secteurs de l’économie.
C’est aussi, comme le soulignera en aparté Anass Alami, un
facteur de rapprochement des peuples, un facteur de modernité et un vecteur de
changement qui permet la promotion de l’esprit d’entreprises dans des secteurs
aussi variés que la restauration, les loisirs, le sport. Facteur aussi de
réduction de la pauvreté. On sait, comme l’indique l’Organisation mondiale du tourisme
(OMT), qu’en matière de lutte contre la pauvreté, c’est-à-dire de capacité à
générer des revenus profitant directement aux populations locales, le tourisme
reste une industrie bien plus performante que de nombreuses autres activités
économiques, dans la mesure où la plupart de ses produits sont consommés sur le
lieu même de leur production et sont directement liés aux besoins des
populations locales, y compris les plus pauvres. Il s’agit d’une industrie
diversifiée, à forte intensité de travail, offrant un large éventail de
possibilités
d’emplois.
Le tourisme emploie proportionnellement davantage de femmes et de jeunes que toute autre activité économique et concourt fortement à l’insertion des populations les plus défavorisées. Il crée de surcroît des débouchés pour de nombreux petits entrepreneurs. C’est aussi le constat qui a été fait récemment lors du Forum international du tourisme solidaire, qui a eu lieu à Tiznit en octobre 2012, suivi d’une conférence sur «l’économie sociale et tourisme solidaire», organisée par le Réseau marocain de l’économie sociale et solidaire et soutenue par le Comité international FITS et le Comité national d’organisation, qui a eu lieu au siège de la CDG. La Conférence nationale avait traité, rappelons-le, de la question suivante : de quelle manière l’économie sociale peut-elle appuyer le développement d’un tourisme plus responsable et solidaire, en particulier pour les zones fragiles du Maroc et de la Méditerranée ?
La CDG et les métiers du tourisme
Aujourd’hui, grâce aux plans successifs «Vision 2010» et «Vision 2020», la volonté de faire du tourisme un levier de développement est encore plus précise, se traduisant par des politiques actives d’incitation à l’investissement dans le secteur. Le Maroc ambitionne ainsi de faire valoir ses potentialités et son patrimoine touristique en vue d’atteindre les objectifs qu’il s’est assignés à l’horizon 2020. L’objectif étant d’augmenter les capacités d’accueil et de diffuser l’offre touristique sur l’ensemble du territoire.
Dans cette perspective et celle du développement régional, la CDG continuera, comme elle l’a fait depuis sa création, d’alimenter la croissance des capacités d’accueil du pays par une augmentation importante de ses investissements dans le secteur qui se traduiront par une capacité litière supplémentaire de plus de 5 000 unités, et le développement de nouvelles destinations émergentes aussi bien sur la côte méditerranéenne que dans le Sud.
Les interventions du groupe revêtent plusieurs formes et couvrent toute la chaîne de valeur du secteur : développement d’actifs hôteliers et attraction de gestionnaires de qualité (par exemple partenariat historique avec Club Med). Il est important de rappeler que le groupe fait appel à des gestionnaires internationaux de renom permettant la maximisation de l’attraction des touristes internationaux et une validation des choix par des acteurs externes. À citer aussi le partenariat avec des gestionnaires nationaux (Atlas Hospitality et Kenzi Hôtels) pour les accompagner dans leurs programmes de développement.
Le développement de stations touristiques est également fort avec une approche intégrée en construisant sur les différentes compétences du groupe CDG (structuration financière, ingénierie, capacité de conception et de gestion de projets à intervenants multiples). À noter que l’investissement de la CDG dans les stations balnéaires s’accompagne systématiquement d’un re-engineering des projets en question permettant un investissement «discipliné» et optimisé. Il y a aussi les métiers de gestion d’actifs hôteliers sous marque propre et une présence régionale forte sur l’ensemble du territoire, y compris en zones émergentes : Tétouan, Béni Mellal, Zagora, Erfoud, Nador, Al-Hoceima… À citer aussi la participation au Plan Biladi à travers, par exemple, le projet Imiouddan, développé par la CGI dans la région d’Agadir.
En termes de chiffres, le groupe dispose aujourd’hui de 22 hôtels en exploitation pour une capacité litière de 8 190 lits en activité, tandis que 10 autres hôtels sont en phase de développement pour une capacité supplémentaire de 5 377 lits.
Al-Hoceima : une faune et une flore très riches
Appelée autrefois Taghzout, puis Tijdit et ensuite Villa San Jurjo et Villa Alhucemas, la ville d’Al-Hoceima n’est pas loin du site archéologique de la ville médiévale d’Almazamma (2 à 3 km à vol d’oiseau). Elle porte son nom actuel (Al-Hoceima) depuis l’indépendance du Maroc. Un nom qui viendrait de «Al-Khozama» (lavande), une plante très répandue dans le Rif central. La province d’Al Hoceima est géographiquement située au centre nord du Maroc sur le littoral méditerranéen, avec une superficie de 3 550 km². Elle est caractérisée en majorité par une pente allant de 10% à 40% et 12 000 hectares de plaines. Elle est limitée à l’ouest par Chefchaouen et Taounate, à l’est par Nador, au sud par Taza et au nord par 120 km de côtes méditerranéennes. Al-Hoceima est située dans le Rif, chaîne montagneuse du Maroc méditerranéen. Le parc national d’Al-Hoceima, d’une superficie de 47 000 hectares, englobe une partie terrestre, le massif des Bokkoyas, et une partie située en mer, la baie d’Alhucemas (ou baie d’Al-Hoceima). Il englobe les sites côtiers les mieux préservés de la Côte-Nord marocaine, de hautes falaises et l’arrière-pays montagneux du Rif. L’eau de la baie d’Al-Hoceima se distingue par une limpidité favorisant une richesse marine de biodiversité. On y trouve de nombreux groupes marins tels les cnidaires, les annélides, les mollusques, les crustacés, les échinodermes, les poissons, les reptiles, les oiseaux et les mammifères marins. La présence simultanée dans le parc de trois espèces de dauphins (dauphin commun, dauphin bleu et blanc et grand dauphin) constitue un fait remarquable en Méditerranée. Le parc offre également abri à des espèces très rares telles que le goéland d’Audouin et le phoque moine, espèces en voie de quasi-extinction en mer Méditerranée. Le parc présente un intérêt ornithologique particulier : soixante-neuf espèces d’oiseaux y sont dénombrées, dont spécifiquement une des plus grandes concentrations mondiales de balbuzards pêcheurs. La baie d’Al-Hoceima compte également de nombreuses îles, comme les minuscules îles de Sabaadiya, et surtout de très nombreux petits îlots rocheux.
Le tourisme, un moteur essentiel de développement dans le monde
· Au fil des décennies, le tourisme a connu un essor continu et s’est diversifié de plus en plus, au point de devenir un des secteurs économiques à la croissance la plus rapide du monde. Le tourisme moderne est étroitement lié au développement et il englobe un nombre grandissant de nouvelles destinations. Cette dynamique en fait un moteur essentiel du progrès socioéconomique. Aujourd’hui, le volume d’affaires du secteur touristique égale, voire dépasse celui des industries pétrolière, agroalimentaire ou automobile. Le tourisme est désormais un des grands acteurs du commerce international et, en même temps, il constitue une des principales sources de revenus de beaucoup de pays en développement. Cette croissance va de pair avec l’accentuation de la diversification et de la concurrence entre les destinations.
· L’expansion générale du tourisme dans les pays industrialisés et développés présente des avantages économiques et crée des emplois dans de nombreux secteurs qui y sont liés, de l’agriculture aux télécommunications en passant par le bâtiment.
· La contribution du tourisme au bien-être économique dépend de la qualité et des recettes de l’offre touristique. L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) offre son assistance aux destinations pour qu’elles se positionnent de façon durable sur les marchés national et international qui ne cessent de se complexifier. En sa qualité d’institution des Nations unies se consacrant au tourisme, elle souligne que ce sont surtout les pays en développement qui devraient bénéficier du tourisme durable et elle intervient pour les aider à traduire cette possibilité dans la réalité.
SOURCE WEB Par Farida Moha, LE MATIN