Energie solaire C’est parti pour la centrale de Ouarzazate
Le groupe ACWA Power a remporté l’appel d’offres
Les travaux de construction démarrent en décembre
Le coût du projet solaire «ne doit pas être ressenti par les consommateurs»
Les entreprises retenues se sont engagées, via un contrat de 25 ans, à exploiter le site de Ouarzazate qui a nécessité un investissement de près de 1 milliard de DH
Cette fois c’est la bonne. Après des mois de suspense, l’Agence marocaine de l’énergie solaire (Masen) a finalement dévoilé l’adjudicataire de la première phase de la centrale solaire de Ouarzazate de 160 Mégawatts, lundi dernier à Rabat. Comme nous l’annoncions dans notre édition d’hier mardi 25 septembre, il s’agit du consortium conduit par le groupe saoudien ACWA Power, en partenariat avec les groupes espagnols TSK et Aries. Les travaux de construction devront démarrer en décembre prochain. L’entreprise saoudienne détient 95% du consortium. Les 5% restants sont répartis entre le bureau d’études espagnol Aries, et l’entreprise spécialisée en ingénierie et en équipements électriques. Ces entreprises se sont engagées, via un contrat de 25 ans, à exploiter le site de Ouarzazate qui a nécessité un investissement de près de 1 milliard de dollars, et de produire de l’électricité d’origine solaire à un tarif de 1,62 DH/kWh.
Critères de choix
Le prix proposé par ce consortium a été l’un des critères du choix effectué par Masen. Surtout qu’il s’agit d’un «tarif avantageux auquel on ne s’attendait pas», a affirmé Ali Fassi Fihri, DG de l’ONE, et président du conseil de surveillance de l’Agence. Les deux autres concurrents avaient proposé un tarif avoisinant 2,057 DH/kWh.
Néanmoins, Mustapha Bakkoury, président du directoire du Masen, a souligné que «le prix n’est pas le seul critère qui a déterminé le choix ». Il a rappelé que «la phase de pré-qualification, qui s’est déroulée entre juillet et décembre 2010, avait permis de s’assurer de la capacité financière des différents prétendants à réaliser un projet de cette taille». A cela s’ajoute «l’expérience dans le secteur de l’énergie solaire», a-t-il ajouté. Après une première phase de prospection, «il s’est avéré qu’aucun opérateur ne pouvait prendre en charge, à lui seul, la totalité du projet», a expliqué Bakkoury.
D’où le choix pour des consortiums, conduits par des membres leaders, en partenariat avec d’autres entreprises, mais aussi de leurs fournisseurs. D’ailleurs, «l’adjudicataire du projet ne peut pas changer de fournisseurs sans consulter Masen», a-t-il précisé. Sur les 19 dossiers présentés au départ, 4 consortiums ont été présélectionnés. Ils ont été appelés à répondre aux exigences d’un cahier des charges technique pointu, notamment en matière de conception, de construction et d’exploitation du site. Sur ces 4 consortiums, trois seulement ont présenté leur dernière offre.
Il s’agit de Abeina Inegnieria, Abengoa Solar, et ENEL. Le quatrième groupe, Orascom Solar Millenium, s’est retiré de la course à cause des difficultés auxquelles il devait faire face. Le consortium conduit par ACWA Power était pressenti pour remporter cet appel d’offres depuis quelques mois, «mais il fallait poursuivre les négociations, afin de s’assurer du respect des engagements, et de coordonner avec les bailleurs de fonds», a noté le président du directoire de l’Agence. Bakkoury a souligné que la mise en concurrence des différents opérateurs et la contractualisation des objectifs ont été déterminants dans l’optimisation des coûts d’investissement et de la performance de l’exploitation.
De plus, il a avancé que pour «garantir le respect des engagements contractualisés, et d’effectuer le suivi de l’évolution du projet, Masen a intégré le tour de table de la société qui sera chargée de la mise en œuvre, à hauteur de 25%». Parallèlement, l’Agence de Bakkoury se chargera également de «la mise en place d’un modèle économique permettant la réussite du projet sans que le coût ne soit ressenti par le consommateur d’électricité».
D’ailleurs, Ali Fassi Fihri a précisé que «l’ONE achètera l’électricité qui sera produite à un tarif déterminé bien avant l’attribution du marché, via une convention cadre signée avec l’Etat au moment du lancement du projet solaire».
Il a rappelé que «le prix fixé par le gouvernement s’inscrit d’abord dans une vision sociale, qui répond à une mission de service public».
Mieux, le DG de l’ONE a estimé que le Maroc, en opérationnalisant ce projet d’énergie solaire, a «anticipé sur les évolutions des prix du fuel et du charbon, principales sources d’électricité au niveau national. Ce qui offre une garantie pour la pérennité du système de production».
SOURCE
WEB Par M. A. M. L’Economiste