Marrakech tourisme Guerre déclarée à Ramid
Lettre ouverte de la mairesse dénonçant les propos malveillants du ministre
Les 2.800 entreprises du secteur demandent à Ramid de retirer ses propos
Fatim-Zahra Mansouri vient d’adresser une lettre ouverte à Mustapha Ramid dénonçant son discours qui va à l’encontre des principes de tolérance du Maroc. La FNT, elle aussi indignée, exige des excuses publiques
« L’attentat» de Mustapha Ramid contre les touristes étrangers continue de faire rage à Marrakech. La polémique enfle et, aujourd’hui, après la réaction du ministre du Tourisme, Lachen Haddad, aux propos jugés inqualifiables du ministre de la Justice, c’est au tour Fatima-Zahra Mansouri de répondre. La mairesse de Marrakech a en effet adressé une lettre ouverte au ministre dénonçant son discours «qui va à l’encontre des principes de tolérance, bien propres à la ville et au pays». Mansouri juge les propos de Ramid blessants pour la ville et ses habitants et indignes d’un responsable gouvernemental. La guerre est-elle déclarée? Pour rappel, le ministre de la Justice avait mis les pieds dans le plat avec une sortie tonitruante: «Des gens du monde entier viennent à Marrakech pour commettre des péchés et s’éloigner de Dieu». Ces propos, tenus dans une école coranique, relayés par la presse étrangère et les réseaux sociaux, ont suscité de fortes critiques. Mais, comme pour toute polémique, on sait que les propos sortis de leur contexte peuvent être exagérés.
Qu’en conclure? s’inquiètent et s’indignent aussi les professionnels. «Que les touristes sont des persona non grata dans le pays et tuer la seule activité de Marrakech qu’est le tourisme? Certains n’ont pas hésité à le penser dans tous les cas. Pour arrêter la controverse, le département de Haddad s’est fendu d’un communiqué, invitant le ministre à s’occuper plutôt de ses tribunaux. «La mise en œuvre de la stratégie du tourisme relève de la responsabilité du ministre de tutelle et du chef du gouvernement». Cette réaction a davantage aiguisé les esprits. Et la polémique n’a fait qu’enfler. Pour des professionnels, les propos du ministre Ramid ont porté préjudice à la destination. D’ailleurs, la Fédération nationale du tourisme est aussi montée au créneau. Agacées et surtout inquiètes pour le secteur qui subit les revers de la crise en Europe, les 2.800 entreprises touristiques -toutes branches confondues- exerçant au Maroc demandent au ministre de retirer ses propos «qui influencent les décisions d’investissement des partenaires étrangers». La fédération tient à préciser d’ailleurs que plus de 1.500 atouts touristiques ont été identifiés. De fait, les touristes, selon les professionnels, choisissent Marrakech pour la culture vivante du pays, la diversité de ses atouts naturels, son hospitalité et «ne s’inscrivent nullement dans cette image que le ministre de la justice, pourtant membre du gouvernement, a pu donner à notre pays».
Source : WEB Par Badra BERRISSOULE