5 ans de l’INDH L’Initiative réajuste ses programmes
Vers plus d’activités génératrices de revenus
Participation aux frais de fonctionnement
La deuxième phase de l’INDH nécessitera 17 milliards de DH financés à hauteur de 55,29% par le budget de l’Etat. Pour la première fois, les établissements publics figurent dans le cadrage budgétaire de l’Initiative; Un bilan qui inspire de nombreux ajustements! C’est le constat tiré du dernier rapport d’activité de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Les réalisations sont là, l’INDH aura apporté beaucoup d’avancées. Depuis sa mise en place en 2005, le programme a bénéficié à 5,2 millions de personnes dont 40.000 ont trouvé un emploi, 84.000 ont appris à lire et à écrire, 346.000 ont pu être soignés, 800.000 sont allés à l’école dans de bonnes conditions, 656.000 ont vu leur logement raccordé à l’eau et à l’électricité et bénéficié d’une route…
Au total, ce sont 22.000 projets qui ont été initiés en 5 ans avec un budget de
14,1 milliards de DH (voir L’Economiste du 17 août). Aujourd’hui, l’INDH amorse
une deuxième phase mais tire aussi des enseignements de la phase-pilote. Plus
encore, le contexte de tension sociale que connaît la région et qui n’épargne
pas le Maroc doit être pris en considération. Précarité, analphabétisme, baisse
du pouvoir d’achat… les maux sont multiples. Pour autant, le Maroc maintient
ses ambitions de croissance. «Ce qui est intéressant dans l’INDH, c’est tout
d’abord de prendre conscience que ce n’est pas la croissance à elle seule qui
résout les problémes», explique Edgar Morin, sociologue. Ainsi, la réflexion
autour du développement humain est primordiale. La croissance est certes
indispensable, mais elle est insuffisante pour la réduction des inégalités.
Afin de porter au mieux les ambitions annoncées par l’INDH, l’un des plus
grands projets de société mené par le Maroc, il était necessaire de revoir la
copie. L’un des fondements de l’INDH a toujours été de s’orienter davantage
vers la création d’activités génératrices de revenus (AGR) plutôt que
d’accorder des aides, dans la perspective de réduire les dépendances. Pour la
période 2005-2010, 3.700 AGR (sur les 22.000 projets soit 16,8%) ont été
réalisés et ont concerné des secteurs divers, notamment l’agriculture,
l’élevage, l’artisanat, le tourisme.
. Toutefois, il s’est avéré que pour assurer la pérennité de ces projets,
l’INDH devra participer aux frais de fonctionnement des centres. «Au cours de
la 2e phase, un plafond de 10% du montant du projet inscrit dans le cadre du
programme de lutte contre la précarité sera accordé au fonctionnement des
centres d’accueil», annonce Nadira El Guermaï, gouverneur-coordinatrice. Plus
encore, «la deuxième phase permettera de passer à la vitesse de croisière en
introduisant de nouvelles règles tout en facilitant les procédures de création
d’entreprises et d’activités génératrices de revenus», a annoncé Salaheddine
Mezouar, ministre de l’Economie et des Finances. Ainsi, la coordination
nationale de l’INDH s’attelera à développer les AGR en filière et mettra en
place des circuits de commercialisation.
Source : WEB Par Ilham BOUMNADE L’Economiste